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Ankara brandit la menace des "Tatars" en Crimée, Moscou contre-attaque

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats de l'armée turque et leurs mercenaires dans la ville de Binnish, dans le nord-ouest de la province d'Idleb, le 12 février 2020. / AFP

Pour la première fois depuis que son président s'est rendu à Moscou, battre hypocritement sa coulpe, la Turquie n'avait pas fait une pareille sortie anti-russe : lundi, à l’occasion du 6e anniversaire de l'annexion de la Crimée par la Russie, Ankara a de nouveau parlé de son attachement à "l'intégrité territoriale" de la République autonome de Crimée.  Le communiqué de la diplomatie turque insiste même pour dire qu'Ankara et la communauté internationale" ne reconnaissent pas l'annexion de la République autonome de Crimée par la Fédération de Russie, et que le référendum a organisé il y a six ans est aux yeux de la Turquie nul et non avenu. Mais le communiqué n'en reste pas là et brandit l’épouvantail "Tatar" à l'adresse de Poutine. 

« Il est prioritaire pour la Turquie que les Tatars, en tant que peuple originel de la Crimée, continuent de vivre dans le bien-être et la sécurité dans leur patrie historique. Il faut protéger leur identité culturelle et mettre un terme à leurs souffrances résultant de l'occupation », avouons que c'est trope et ça relève droit d'une déclaration de guerre! Car Ankara laisse entendre qu'elle pourrait à l'aide de l'axe US/OTAN faire avec les Tatars de Crimée, ce qu'elle fait avec les Oïghoures de la Chine. 

Mais c'est sans compter avec la Russie et ses capacités de contre-attaque. Le lundi 16 mars, à peine quelques heures après les propos tenus par Ankara sur la Crimée, les forces du général libyen Haftar dont les forces se trouvent désormais pas trop loin de Tripoli où leur aviation a effectué de lourdes frappes aériennes et des bombardements sur les forces du gouvernement d'accord national (GNA), ainsi que sur les mercenaires d'Ankara déployés à Misrata se sont dits prêts à "aider l'armée syrienne dans la lutte contre les Turcs et les terroristes".

L'armée nationale libyenne a promis à Damas de "fournir toute assistance dans la lutte contre les terroristes et l'armée turque". Compte tenu des pertes massives des Turcs en Libye, l'aide de l'armée nationale libyenne peut s'avérer bien "dangereuse", d'autant plus que la Turquie a subi d'énormes pertes en seulement deux semaines de la guerre contre l'armée syrienne à Idlib.

« L'échange de données entre des unités de l'Armée nationale libyenne (ANL) et le gouvernement syrien sur les mouvements de terroristes à Idlib, lesquels transitent par la Turquie pour soutenir Serraj, est apte à contribuer à une lutte plus efficace contre les terroristes et les mercenaires d'Ankara, a de sont côté fait savoir le chef du Département des sciences politiques et de la sociologie de l'Université russe d'économie, Andrei Koshkin, commentant le message des forces pro-Haftar.

Mais prendra forme plus concrètement ce royal coup anti-Ankara sur un front qui s'étend désormais d'Idlib à Mistara? 

L'expert russe s'en explique :" il existe la possibilité pour que la Syrie transmette des données sur les mouvements de terroristes en Libye à l'armée de Haftar, tandis que l'Armée nationale libyenne prendra des mesures appropriées pour éliminer les terroristes près des frontières du pays. En réponse à cela, l'Armée nationale libyenne pourrait bien transférer ses troupes sur les fronts syriens, ce qui assurera une avancée plus réussie de l’armée syrienne dans la libération d'Idlib." Pour une Turquie qui s'apprête à ouvrir un nouveau front anti-syrien et anti-russe à Hassaké ou qui par terroristes interposés mène la vie dure aux patrouilleurs syriens et russes à M4, ce sera plus qu'une mauvaise surprise. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV