Cible d’une attaque de représailles iranienne, la base militaire américaine Aïn al-Asad accueillera bientôt un système de défense aérienne Patriot.
Selon des sources militaires irakiennes, les forces américaines opérant en Irak viennent d’entreprendre de nouveaux dispositifs défensifs dans leurs bases militaires, au Nord, à l’Ouest et au Centre.
C’est la troisième fois après l’assassinat du général de corps d’armée iranien Qassem Soleimani que les Américains ont renforcé les dispositifs de sécurité dans leurs bases en Irak. À noter que certains de ces dispositifs ont été mis en place sans le feu vert du gouvernement irakien, a-t-on appris du site web Al-Araby Al-Jadeed.
Les États-Unis accusent les alliés de l’Iran d'avoir mené des attaques à la roquette contre l’ambassade américaine à Bagdad, les bases militaires américaines en Irak dont Aïn al-Asad à al-Anbar, la base militaire Balad à Salah ad-Din, les palais présidentiels à Mossoul où se trouvent des officiers américains, l’aérodrome al-Taji et la base militaire K1 à Kirkouk.
Selon des sources auprès du ministère irakien de la Défense, les États-Unis ont mis en place des dispositifs de sécurité réservés à chacune de leurs bases militaires en Irak. « Dans les bases militaires où sont déployées les forces irakiennes et américaines, celles-ci se sont déplacées pour s’installer dans des parties de la base dont l’accès est plus difficile », ont indiqué les mêmes sources.
Un haut commandant irakien qui vient de se rendre à la base militaire Aïn al-Asad, a confié à Al-Araby Al-Jadeed que les forces américaines déployées dans les bases militaires en Irak avaient gelé toutes les coopérations avec les compagnies locales, ont rallongé les murs entourant leurs bases et ont restreint la circulation des commandants militaires irakiens.
Selon le général irakien qui a préféré rester anonyme, l’armée US envisage de déployer bientôt un système de défense antiaérien Patriot dans la base militaire Aïn al-Asad.
Par ailleurs, les refuges à l’intérieur de la base militaire subissent des rénovations.
Une autre source militaire irakienne à déclaré à Al-Araby Al-Jadeed que les drones américains avaient commencé à survoler la base Aïn al-Asad et l’ambassade des États-Unis à Bagdad à haute altitude pour ne pas être aperçu par le civils.
« Il se peut que les États-Unis mettent officiellement fin à la présence de leurs militaires dans la base d’al-Taji à Bagdad et la base Balad dans la province de Salah ad-Din et qu’ils limitent leur présence dans Aïn al-Asad, dans la base de Hariri à Erbil, à l’aéroport de Bagdad, au palais présidentiel de Mossoul et à la base de Habbaniyah à l’est de Ramadi », a-t-elle expliqué.
Dans la foulée, un responsable irakien qui travaille dans la Zone verte de Bagdad réaffirme que la Maison Blanche a déjà fait part au gouvernement irakien de sa décision d’« inclure des modifications » dans ses bases et refuges ainsi que dans le nombre de ses soldats en Irak.
« Les Américains ont déclaré aux responsables irakiens qu’ils allaient déployer des Patriot en Irak pour se défendre sans fournir plus de détails », a-t-il ajouté.
Le 5 janvier, deux jours après l’assassinat par les Américains de Qassem Soleimani et d’Abou Mahdi al-Mohandes, deux hauts commandants de la Résistance, le Parlement irakien a voté, à l’unanimité, l’expulsion des forces étrangères d’Irak.