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La Turquie joue avec le feu

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Échange de coups de feu entre l’armée turque et l’armée syrienne . (Photo d’illustration)

Les autorités russes dénoncent avec force les récentes déclarations guerrières et décomplexées du président Erdogan concernant la province syrienne d'Idlib.

Le quotidien moscovite Kommersant a rapporté dans une analyse: "Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que les opérations militaires à Idlib en Syrie dépendent uniquement du" temps "et que tout est prêt pour une attaque turque.

Cette annonce" du président turc est intervenue juste un jour après le dernier cycle des négociations russo-turques sur Idlib qui selon Erdogan "n'a pas encore donné les résultats escomptés".

D'autre part, le fait qu’Erdogan ait mentionné dans ses remarques que l’administration Trump a exprimé sa solidarité avec la Turquie face à la Syrie prouve qu'Ankara cherche le soutien de Washington pour une nouvelle opération militaire à Idlib.

Le dirigeant turc a menacé les forces fidèles à Damas d'utiliser toute la puissance militaire de son pays pour résoudre le problème s'ils ne se retiraient pas de leurs positions dans la province d'Idlib.

Dans le même temps, le Kremlin a annoncé qu’une opération militaire turque contre l'armée syrienne serait le pire scénario possible dans la situation actuelle.

S'adressant aux journalistes, le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a déclaré en réponse à une question des journalistes sur la façon dont la Russie réagirait au problème si la Turquie lançait comme promis par Erdogan une nouvelle opération en Syrie: « Si une opération est lancée contre le gouvernement légal syrien et ses forces armées, ce sera certainement le pire des scénarios » ; « La Russie poursuivra ses contacts avec la partie turque pour éviter une nouvelle détérioration dans la région d'Idlib ».

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a également souligné la position de Moscou à cet égard, redisant que la Russie continue de soutenir pleinement les actions de l'armée syrienne en réponse aux provocations militaires inacceptables dans la région d'Idlib.

Lavrov a reconnu que les pourparlers russo-turcs à Moscou n'avaient pas abouti à un accord final sur la modalité de la mise en œuvre des accords conclus entre des deux présidents, bien que la partie russe soit prête à travailler avec la Turquie à tous les niveaux, y compris au plus haut niveau, pour résoudre le problème.

Lavrov a également souligné: « Naturellement, les Forces armées syriennes répondront à toutes les provocations inacceptables dans la région en réaffirmant leur engagement envers les précédents accords sur Idlib, dont l’accord sur le cessez-le-feu, et nous les soutenons. »

Une réunion des présidents de la Russie, de l'Iran et de la Turquie à Téhéran début mars

Selon Kommersant, actuellement, les choses devraient être discutées au plus haut niveau. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères et représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, avait annoncé plus tôt : « si le dirigeant turc est prêt, un sommet trilatéral des présidents russe, iranien et turc se tiendra à Téhéran début mars pour résoudre la situation dans la zone de désescalade d’Idlib ».

 

Bogdanov avait ajouté que les autorités iraniennes ont proposé la tenue à Téhéran d’un sommet trilatéral des dirigeants des trois pays garants de la paix dans le cadre des pourparlers d'Astana.

Il est exclu qu’Erdogan opte pour une position le mettant face à la Russie.

Les cercles d'experts ont une vision différente du danger que représenterait un scénario militaire à Idlib et l’aventurisme d'Erdogan en Syrie.

Krill Simonov, chef du Centre d'études islamiques de l'Institut pour le développement de l'innovation et expert du Conseil d'État russe, estime qu'il y a beaucoup de doute quant à la préparation d'Ankara à une véritable action militaire contre les forces gouvernementales syriennes.

« Une telle décision pourrait conduire à un conflit direct entre la Turquie et la Russie puisque l'opération militaire syrienne actuelle à Idlib est en fait menée sous la direction de la Russie. Que doit faire l'armée de l'air russe si elle est attaquée par la Turquie? Les autorités d'Ankara penseront certainement aux conséquences d'un tel processus » a ajouté Simonov.

 

Orkhan Ghafarli, expert au Centre d'études politiques d'Ankara, estime que le délai fixé par la Turquie pour les forces gouvernementales syriennes prendra fin avant le mois de mars. « Selon des informations parues dans la presse, les récents pourparlers entre des responsables turcs et russes n'ont pas été couronnés de succès. Le président Erdogan s'est donc exprimé plus fermement et a indiqué que les forces armées turques étaient prêtes à lancer des opérations à Idlib. La position de la Turquie est que les forces de Bachar al-Assad doivent se retirer vers les positions convenues à Sotchi. La prochaine action de la Russie à cet égard pourrait être décisive » a expliqué l’expert au Centre d'études politiques d'Ankara.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV