L’ampleur et la portée de la riposte balistique du CGRI contre la base américaine d’Aïn al-Asad en Irak ont été si importantes que ses conséquences persisteront encore longtemps, rien qu'en juger la manière par laquelle le Pentagone communique le bilan de ses pertes, à savoir à compte-goutte. Alors qu'au premier jour, Donald Trump avait déclaré qu’aucun soldat américain n’avait été blessé, on sait aujourd'hui que 64 GI's souffrent désormais de commotion cérébrale. La commotion cérébrale, appelée aussi traumatisme crânien, résulte d'un coup à la tête créant une collision entre le cerveau et les parois de la boîte crânienne. Ces blessures à la tête peuvent avoir de graves conséquences.
L’attaque aux missiles balistiques, les militaires américains n’en avaient pas connu depuis 1991. Des cas identiques sont les militaires "cibles" des EEI (engins explosifs improvisés ou engins explosifs de circonstance), engins largement utilisés en Irak et en Afghanistan contre les forces d'occupation. Tout comme l’explosion de l’ogive d’un missile, celle des engins explosifs crée une sorte de vague explosive qui peut causer de graves dommages internes, en particulier au niveau du cerveau des victimes, ce qui semble être arrivé aux GI's d'Aïn al-Asad. Les GI's se plaignent d'un type d'inflammation cérébrale. Le terme TSPT est d'ailleurs bien connu des vétérans de l'US Army qui se disent souffrir de« trouble de stresse post-traumatique ».
Selon ces enquêtes, les personnes touchées par l'explosion d’engins explosifs ou de frappes de missiles souffrent des maux de tête, d'étourdissements, de troubles de concentration et de vision ainsi que d'une certaine confusion. La sensibilité à la lumière et au bruit ainsi que de la fatigue et des nausées sont aussi courantes. Dans certains cas plus graves, une perte de conscience de quelques minutes et une amnésie peuvent aussi être observées. Selon des chiffres du Pentagone, environ 12 soldats US sur 100, ayant participé à l'opération « Desert Storm » en 1991, ont été officiellement diagnostiqués avec un trouble de stresse post-traumatique (TSPT). Le chiffre pour les troupes qui ont occupé l’Afghanistan et l’Irak, s’élevait à 20 soldats touchés sur 100, selon les statistiques fournies par les États-Unis.
Mais ce n’est pas tout. Le taux de suicide parmi les vétérans américains a également été une tendance très étrange aux USA et selon les dernières statistiques, en la seule année de 2019, 6 000 vétérans US se sont officiellement suicidés. Ce chiffre est beaucoup plus lourd que les pertes officielles américaines sur le champ de bataille. Tenant compte des suicidés, le nombre total de morts et blessés américains lors de la guerre irakienne passerait à environ 36 000.
En vertu des études réalisées entre 2008 et 2013, les vétérans touchés par le TSPT sont deux fois plus que les citoyens ordinaires exposés au danger de suicide et aux maladies dues à des comportements à haut risque comme la toxicomanie par injection. Ces comportements à haut risque sont bien sûr une réaction aux effets des blessures de guerre, mais ces gens-là sont également plus susceptibles d'être exposés aux maladies du foie et au diabète que les citoyens ordinaires américains, en raison de la consommation d'alcool.
Alors quand bien même les GI's d'Aïn al-Asad ne souffriraient que d'une commotion cérébrale suite à la frappe balistique du 8 janvier, ils risquent d'en traîner les impacts jusqu'à la fin de leurs jours. D'où sans doute la visite précipitée du chef du CentCome en Irak, le général McKenzie qui s'est rendu à Aïn al-Asad. Au fait, les USA ont-ils intérêt à vouloir préserver leur présence en Irak?