Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo termine ce lundi 3 février une tournée dans des pays de l’ex-Union soviétique à savoir l’Ukraine, la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Une occasion pour tenter d’éloigner de la Russie ses alliés dans la zone d’influence de l’ex-URSS ? Les lignes qui suivent résument un article de l’agence de presse Tasnim qui, pour aborder le sujet, relate le journal russe Kommersant.
« Il s’agit d’un premier déplacement à l’étranger du secrétaire d’État américain en cette nouvelle année 2020, une visite qui montre d’ailleurs la détermination de Washington à imposer un changement d’approche politique aux alliés de Moscou. Les entretiens de Pompeo au cours de cette tournée régionale laissent conclure que Washington va tenter sa chance, après l’Ukraine, dans d’autres anciennes républiques soviétiques partageant une même approche stratégique avec la Russie, afin de les éloigner de cette dernière. Et pour réaliser cette politique, les États-Unis envisagent un scénario conçu sur trois plans :
- renouveler les collaborations politiques et économiques avec les pays de la Communauté des États indépendants ;
- saturer les marchés de la région avec des investissements américains ;
- créer de nouvelles structures de sécurité aux portes de la Russie.
La capitale ouzbèke Tachkent était ce lundi la destination finale d’un marathon diplomatique dans les anciennes républiques soviétiques que M. Pompeo avait commencé le 31 janvier à Kiev et qui l’a amené par la suite à Minsk et à Nur-Sultan (anciennement appelée Astana). »
D’après les sources concordantes consultées par Kommersant, une chose est certaine :
« Les États-Unis cherchent à détacher les pays centre-asiatiques de l’axe sino-russe et à les impliquer dans des projets sécuritaires et énergétiques parrainés par Washington et surtout en rapport avec l’Afghanistan.
Les États-Unis négocient actuellement avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan la possibilité de mener des projets conjoints dans le domaine du transit, mais aussi et surtout dans le militaire, ce qui exige des pays susmentionnés d’ouvrir leur ciel aux opérations de reconnaissance du Pentagone.
En effet, bien avant la visite de Pompeo dans cette région, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait exprimé son pessimisme sur l’approche américaine dans le sud de l’Asie centrale. Pourtant, tout n’est pas perdu et la Russie a encore la chance de préparer sa contre-attaque. »
D’après le journal russe Kommersant, la Russie participera cette année à un troisième round de négociations avec des pays de l’Asie centrale et compte également renforcer ses coopérations dans le cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective.
Lire aussi :
Eurasie: le maillon faible des États-Unis
Cependant, les entretiens du dimanche 2 février de Mike Pompeo à Nur-Sultan ont montré que le la visite du premier diplomate US au Kazakhstan, pays qu’on appelle « le plus proche allié de Moscou », a été un prélude à de plus sérieuses négociations qui devront assurer la présence américaine, en Asie centrale, mais aussi au sud de l’arène de l'Organisation du traité de sécurité collective.
« Au cours de sa tournée, Mike Pompeo a évité les déclarations nettement anti-russes. Il a même indiqué ne pas vouloir placer les anciennes républiques soviétiques face à la difficile décision de choisir entre Moscou et Washington. Ses négociations avec les dirigeants desdits pays ont pourtant montré que les États-Unis cherchaient exactement à détruire les relations de longues années qu’entretiennent ces pays avec la Russie. »
Les paroles les plus fracassantes du secrétaire d’État américain au cours de cette tournée centre-asiatique, M. Pompeo les a prononcées, selon Kommersant, à Minsk. Cette visite qui a duré moins d’une journée entière était en fait la première visite effectuée depuis bien longtemps par un haut responsable politique américain en Biélorussie et Pompeo en a profité pour avancer une importante proposition : les États-Unis sont prêts à assurer à 100% les besoins de la Biélorussie en pétrole, de sorte que ce pays puisse complètement arrêter ses importations depuis la Russie et devenir ainsi un pays indépendant !