TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   L’INFO EN CONTINU

Les troupes de l'Otan disent avoir vécu l'enfer à Aïn al-Asad. Sont -elles prêtes à la revivre?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Image satellite, montrant les dommages infligés par l’Iran à la base aérienne américaine d'Aïn al-Asad, le 8 janvier 2020.©Wikipédia

Des troupes danoises déployées sur la base américaine, à Aïn al-Asad en Irak confirment que d’importants dommages ont été infligés aux Américains et que l’OTAN y souffre d’un manque de préparation. L'OTAN pourra résister au choc d'une guerre US/Iran? 

Le 8 janvier, les soldats danois dont le sergent John, étaient témoins de l'attaque au missile balistique iranienne contre la base militaire d'Aïn al-Asad, située dans la province d'al Anbar, dans l'ouest de l'Irak.

La télévision danoise a interviewé un officier danois stationné sur la base américaine d'Aïn al-Asad au sujet des représailles iraniennes. Les forces danoises, ainsi que d'autres forces européennes ont été déplacées au Koweït le lendemain de l’attaque balistique iranienne.

« C'était terrible. Les sirènes d'alarme ont retenti. On ne peut pas le décrire. Nous ne pouvions rien faire et nous pourrions simplement l'accepter. Nous ne pouvions pas profiter même de notre formation dans cette situation », a reconnu le sergent danois à l’antenne de la chaîne d’information Danish TV 2.

Force est de constater que la plupart des 133 soldats danois, impliqués dans l'opération Inherent Resolve se sont retirés de la base d’Aïn al-Asad à destination du Koweït.

« Environ six heures avant que l'Iran ne lance des attaques balistiques contre les deux bases militaires en Irak, le gouvernement danois et les forces de défense étaient au courant d’une attaque imminente », ont déclaré certaines sources à Danish TV 2.

Ainsi, le sergent John et les autres soldats présents sur la base ont été informés de l'attaque plusieurs heures avant qu'elle ne se produise, et ils ont attendu des heures dans un bunker pour qu’elle prenne fin.

« Neuf missiles dont chacune pesait environ une tonne ont été abattus sur la base. Cela ne peut pas être décrit. Je n'ai jamais rien vécu de tel, et j'espère ne plus jamais y revenir », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Tout le bunker tremblait et de la poussière est tombée du plafond. Nous devions garder des foulards sur nos visages pour pouvoir respirer ».

À la question de savoir pourquoi les sirènes n’ont pas retenti avant la première frappe balistique il s’est exprimé en ces termes :

« Les missiles semblaient être équipés de radars très sophistiqués. Les frappes de missiles se sont poursuivies et près de 13 missiles ont été tirés. Les abris n'ont jamais été attaqués.  S’ils faisaient l’objet des attaques iraniennes une catastrophe du siècle se produirait car des milliers de soldats et d'officiers d’origine différente seraient massacrés. Je pense que l’Iran a adressé un message au monde : Contrairement à ce que les États-Unis souhaitent à vous suggérer,  nous sommes des musulmans, pas des assassins, sinon nous ensevelirons des milliers de soldats et d'officiers ».

Plus loin dans ses propos il a décrit la capacité des missiles iraniens pour dire :

«Les missiles étaient très précis et visaient leurs cibles avec une grande précision. Ils n’ont pas raté leurs cibles ou ne sont pas écrasés.  Par conséquent, on peut conclure que les Iraniens avaient des cartes détaillées des bases aériennes, du siège de la direction, des abris et des hangars d'avions, et ils pouvaient également viser précisément des abris ».

Ce militaire danois a ensuite décrit les événements qui se sont survenus après l’attaque pour dire :

« Pendant que nous étions dans l'abri, des ambulances et des camions de pompiers sont arrivés. Nous avons entendu des hélicoptères qui survolaient et des soldats qui hurlaient, mais nous n'avons pas quitté l’abri par crainte de nouvelles attaques. Lorsque nous sommes sortis le matin, nous avons vu que plus de sept sites importants avaient été incendiés et des voitures brûlées et des bâtiments détruits. 

Des systèmes radars géants avec tous leurs équipements, ainsi que le QG de l'armée américaine, ont été complètement détruits. Les dépôts d'armes ont explosé jusqu'à une demi-heure après l'attaque. La piste des avions de chasse et des plates-formes de surveillance aéroportées et des bases de missiles sol-air ont été complètement détruites et des appareils thermiques et ceux de détection d'air ont également été démolis ».

Quant aux allégations des États-Unis ayant prétendu que les missiles ont frappé les positions des forces irakiennes  il a affirmé:

« Je dois ajouter que l'Iran n'a pas visé les positions de l’Irak ni ses abris et centres et services médicaux. Il se concentre uniquement sur les cibles américaines ce qui montre que les Iraniens ont des cartes bien définies de toutes les bases militaires étrangères installées en Irak et dans tout le Moyen-Orient ».

Enfin, à la question de savoir pourquoi les Américains ne reconnaissent-ils pas les dégâts qui leur ont été infligés ? Il a répondu:

« Il s'agit de leurs politiques et conditions et je ne sais pas ce qu'ils pensent. Ils ne veulent peut-être pas que leur peuple s'inquiète, et cela ressort clairement de leur décision d'empêcher les journalistes d'entrer dans la base ».

Des psychologues sont maintenant en route vers le Koweït pour aider les soldats danois à se remettre de cette expérience.

«Nous en avons vraiment besoin. C'était une situation pour laquelle nous n'étions pas formés », a-t-il conclu.

Deux conclusions peuvent être tirées du reportage de la télévision danoise et des pleurs des soldats danois que l'on peut voir dans la vidéo : Les dommages étaient en réalité beaucoup plus importants que ne l'avaient admis les États-Unis. Le rapport montre assez bien l'état des troupes de l'Otan et le niveau réel de préparation au combat des troupes, assis dans un bunker, qui avaient besoin d'un psychologue après avoir survécu à une frappe de missile.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV