Pour s'être creusé la cervelle pour percer l'énigme de la spectaculaire frappe au drone du 14 septembre d'Ansarallah contre Aramco, le régime israélien est sans doute l'une des parties les mieux placées pour évaluer la première étape de la riposte anti-américaine du CGRI en représailles à l'assassinat du commandant en chef de l'axe de la Résistance. Aussi, après avoir surmonté le premier choc, le 8 janvier 2020, les milieux militaires et sécuritaires israéliens ont-ils passé le vendredi 10 janvier aux douloureux aveux: Israël est parfaitement vulnérable à une frappe iranienne similaire ou ce qui revient au même Israël, qui s'est impliqué dans un jeu bien dangereux à l'incitation de Washington, devra rapidement se rendre.
Dans un article daté du 10 janvier, DEBKAfile écrit : " La frappe au missile balistique et de haute précision iranienne a bien prouvé l'énorme progrès qu'a réalisé l'Iran pour améliorer la précision de ses missiles balistiques, depuis la frappe au missile de croisière du 14 septembre 2019 contre les sites d'Aramco en Arabie saoudite, tandis que les États-Unis n'ont rien fait pour remettre à la hauteur leur DCA et puisque leur technologie est aussi la nôtre dans la conception des batteries de missiles antimissiles, et bien Israël devra avoir peur ".
DEBKAfile ne semble pas croire les "racontars" proférés par Trump puisque les images de la destruction des infrastructures d'Aïn al-Asad ont dû avoir été analysées par les satellites israéliens depuis :
« Le président américain Donald Trump a déclaré que la frappe iranienne n’avait fait aucune victime et a fait part de « dégâts minimes ». Il a ajouté que le système d’alerte précoce a très bien fonctionné. Mais le 9 janvier, le chef de la Force aérospatiale du CGRI, le général Amir Ali Hajizadeh est allé à son rebours pour dire que l'objectif de l'Iran était de détruire le centre de commandement de la base et c'est ce que nous avons fait. Entre temps, la société commerciale américaine Planet a publié des photos satellites de l'attaque et de son impact, montrant qu'au moins cinq structures de la base aérienne d'Aïn al-Asad avaient été "durement touchées par une salve de missiles iraniens. De tout ceci, on arrive à la conclusion suivante : les missiles ont été bien précis pour réduire à néant des sites importants. 13 missiles balistiques de type Qiam-1, désignés comme ont été tirés. Il s’agit de missiles développés par l'Iran à partir du Shahab-2. Le Qiam-1 a une portée de 750 km et une précision de 500 m. Le succès du missile iranien est à 100 pourcent tandis que le président américain n'a pas commenté l'échec des systèmes antimissiles américains les plus avancés à Aïn al-Asad. Or, cet échec s'explique de trois manières : soit les systèmes d'alerte précoce n'ont pas détecté le lancement des missiles depuis l'Iran soit les intercepteurs n'ont pas réagi lorsque les missiles ont explosé à l'intérieur de la base; ou les deux » et dans les trois cas Israël est dans de beaux draps.
Et d’ajouter : « De toute évidence, au cours des cinq mois qui ont suivi l’attaque de missiles/drones contre des installations pétrolières saoudiennes le 14 septembre, l'Iran a enregistré de nouveaux progrès pour optimiser la précision de ses missiles, alors que les systèmes d'alerte précoce des États-Unis n'ont pas été mis à jour. C’est ainsi que l'Iran a réussi sa première attaque au missile contre une cible militaire américaine depuis la guerre de Corée. Le pire dans tout cela, c'est que le général iranien a affirmé que ce n'était qu'un début. En Israël, cette inquiétante interrogation taraude depuis le 8 janvier tous les esprits : Si l’armée américaine est incapable de se défendre face aux missiles balistiques iraniens, quid d'Israël, dont les systèmes d’alerte rapide et les systèmes antimissiles sont basés sur des modèles américains? Au lieu de raconter au public israélien des contes de fées sur le refus d’Israël de s’impliquer dans la spirale des combats armés entre les États-Unis et l'Iran, il serait préférable que Tel-Aviv dise franchement au peuple qu'Israël est plus exposé que jamais à une attaque au missile iranienne ».
Certains observateurs israéliens conseillent à l'armée sioniste de se rendre à Canossa et de s'avouer publiquement vaincue pour éviter d'être coulée. L’axe de la Résistance a déjà démontré sa capacité, lors de l’attaque complexe et coordonnée du 14 septembre contre Aramco. Les drones et les missiles de précision, lancés à des centaines de kilomètres de distance, ont alors frappé leurs cibles simultanément. Cette frappe a été l'oeuvre d'Ansarallah. Qu’en est-il alors du Hezbollah, entièrement équipé et extrêmement bien formé, qui compte 38 ans d’expérience? Le Hezbollah dispose de missiles de précision qu'Israël dit être déployés le long de la frontière syro-libanaise. À moins qu'Israël veuille jouer au kamikaze, la frappe iranienne du 8 janvier contre Aïn al-Asad devra marquer la capitulation d'Israël.