Il y a quelques temps, Pompeo avait lancé un pari : si les cibles américaines en Irak sont touchées, les USA ne tarderont pas à riposter. Quelques heures après avoir subi en plein fouet quelques 30 roquettes à K1, selon l'AFP, cette base que les Américains ont dressée à Kirkuk dans le strict objectif de pouvoir en chasser la Résistance irakienne et la remplacer par les peshmergas, l'Amérique aurait envoyé dans la nuit de samedi à dimanche ce même Pompeo pour une visite en catimini de quelques heurs à Ain al-Asad, la plus grande base militaire US à l'ouest de l'Irak, soit à quelques kilomètres des frontières avec la Syrie où une violente frappe a visé il y a quelques jours les positions des Hachd. Ces Hachd qui soit dit en passant commencent à en avoir assez du trafic d'armes depuis les bases US à destination des cellules terroristes à al-Anbar, à Salaheddine, à Ninive ou encore à Diayala.
Le déplacement en soit est entouré d'un halo d'incertitude tant est grande désormais la crainte des Américains d'avoir à faire face à une «riposte générale» de la Résistance partout en Irak, riposte qui viseraient les quelques 10 000 Gi's américains. La presse israélienne, la plus désireuse de voir éclater en plein Irak, une confrontation militaire USA/Résistance, affirme qu'il s'est agi d'une salve de 30 missile qui aurait visé K1 et que sur ces 30 missiles, 10 à 14 ont touché les bâtiments, les stocks d'armes et de munitions et que sur ce, le bilan annoncé, à savoir un mercenaire de Blackwater tué et quelques autres blessés, pourrait ne pas être le vrai.
Pour avoir largement participé aux frappes anti-Hachd depuis l'été, le régime israélien reconnaît par médias interposés (DEBKAfile) que la frappe du 27 décembre «constitue une réponse aux raids anti-Hachd», «qui ont duré pendant un mois et qui visaient à briser les concentrations de "milices irakiennes" autour d’Abou Kamal et de Deir ez-Zour près de la frontière syrienne avec l’Irak, selon une division du travail, où l’US Air Force a ciblé les contingents de Deir ez-Zor et Israël, les unités présentes autour d’Abou Kamal et jusqu’à Palmyre».
Si ce qu'avance la presse israélienne est vrai, les USA sont tombés dans un véritable cercle infernal. Car à Kirkouk où les contingents kurdes sont chargés de la sécurité des positions US, où les batteries de missiles Patriot sont planqués tout autour, les Américains ont été parfaitement incapables de contrer l'assaut, pire, il semblerait qu'ils aient été totalement pris de court ; c'est une faille énorme quand on se souvient des menaces récurrentes anti-Résistance de Pompeo. Tout au long de la journée de 28 décembre, les hélicoptère Apache de l'US Army n'ont cessé de survoler la base Ain al-Asad comme pour pouvoir parer aux terribles défaillances des missiles Patriot et autres intercepteurs de menaces visiblement plus décoratifs qu'opérationnel.
« Après l’attaque à la roquette contre la base américaine K1 dans la province de Kirkouk, les forces américaines ont renforcé les dispositifs de sécurité préventifs sans précédent sur la base dans l’ouest d’al-Anbar. Les avions américains ont survolé cette base. Les forces américaines ont créé un parapluie de sécurité au-dessus de cette base en vue d’éviter toute attaque éventuelle. À cet effet, plusieurs avions américains ont volé aux environs d’Aïn al-Asad pour observer tout mouvement suspect », constate un analyste citant la chaîne de télévision Al-Sumaria, en allusion à cette 11ème attaque menée au cours des deux derniers mois contre les bases américaines en Irak, avant de souligner : « Mais les troupes US ne se tenaient-elles pas en état d'alerte au moment de l'attaque, alors que depuis deux mois déjà les bases US sont cibles récurrentes des tirs de roquettes? Ou alors les troupes US l'étaient mais se sont montrés incapables de pouvoir faire face à l'assaut? »
Pour certains analystes, la visite «inopinée» de Pompeo à Aïn al-Asad, qu'elle ait eu lieu ou pas, cela ne change strictement rien à la donne. Les contours d'une grand face a face se dessine, celui qui pourrait voir les Américains quitter définitivement l'Irak et le Levant.
Située dans le district de Hit à al-Anbar à 108 kilomètres d’al-Ramadi, Aïn al-Asad est la plus grande base aérienne US en Irak qui abrite, dit le Pentagone, environ 5 000 militaires. Ce sont des «proies faciles» quand on sait que les États-Unis n'ont jamais osé combattre au sol depuis qu'ils prétendent être une puissance militaire. Presque simultanément à la frappe au missile contre la base US à Kirkouk, une autre attaque s'est produite à Deir ez-Zor, en Syrie, non loin des positions US à al-Omar. Les images en ont été diffusée d'ailleurs par les supplétifs daechistes des USA. Cela veut dire que les troupes US sont totalement encerclés entre l'Irak et la Syrie et qu'au moindre agissements, la dynamique militaire anti-US se mettra en branle. La «riposte» US contre la Résistance ne sera pas pour demain, constate un analyste irakien vu «la rage anti-américaine qui s'est emparée des milieux militaires irakiens. Pire, depuis que l'Amérique a décidé de s'ingérer en Irak en surfant sur la vague des manifestations sociales, elle n'a plus aucun interlocuteur à Bagdad. D'où la visite cachée de Pompeo. À l'ambassade US on en est à souhaiter le retour de Adel al-Mahdi à sa fonction! »