Sur la base américaine d’Incirlik en Turquie, Washington aura désormais beaucoup de mal à exécuter ses plans le coup S-400 russe ayant royalement fonctionné : Depuis que les représentants US ont reconnu le génocide arménien, quitte à menacer la Turquie de sanctions, Celle-ci n'hésite plus à évoquer la fermeture de la base. Vu tous les systèmes de Patriot et de THAAD déployés sur cette base, cette fermeture présente un plus pour la Russie. Le site russe Avia.pro affirme même que les avions de transport US auraient commencer à quitter la base avec des armes nucléaires à bord. Ces avions auraient toujours à en croire le site russe, décollé à destination des pays européens, ce qui veut dire qu'en cas de sanctions, la Turquie pourrait mettre à la porte les "bombes nucléaires US".
La fermeture de la base d'Inçirlik est d'ailleurs commentée par un expert militaire russe qui estime que si les États-Unis perdaient la base d’Incirlik en Turquie, sa stratégie moyen-orientale basée sur le militarisme en recevrait un coup bien significatif. Vladimir Litovkin, l’expert militaire russe a indiqué lors d’une interview avec l’édition arabe de Russia Today qu’en perdant la base militaire d’Incirlik en Turquie, les États-Unis et l’OTAN perdraient, en fait, un de leurs appuis-clé au Moyen-Orient : « Lorsqu’on parle d’Incirlik, on parle d’un géant aéroport avec les installations requises pour garder toute sorte d’avion comme des bombardiers stratégiques, des bombardiers de longue portée, des chasseurs et des avions de combat. La base d’Incirlik compte 20 à 30 bombes nucléaires B61 US, soit la plus importante et le plus célèbre stock d'arme nucléaire américain depuis la Guerre froide. Perdre cette base revient à perdre un "repose-pied" au Moyen-Orient ».
L’expert du Centre de recherche sur la sécurité de l'Académie russe des sciences, Konstantin Blokhin a estimé pour sa part, que la menace proférée par le président turc de fermer les bases US visent non seulement Incirlik mais aussi la base radar Kurecik : "les menaces turques témoignent d'une crise profonde, celle que connaissent les relations Washington-Ankara. Si nous voyons d’un œil pragmatique les relations turco-américaines, nous nous rendons compte qu’il s’agit de la crise la plus profonde jamais connue dans les relations entre les deux pays ».
La Russie tirera évidemment un très grand bénéfice de cette fermeture vu que cette base présente un pilier militaire pour l'OTAN.
« Le fait que les États-Unis évitent d’entreprendre des démarches irréversibles pour nos relations est très important pour les deux parties. Quand le moment viendra, nous discuterons avec toutes nos délégations et nous fermerons la base américaine d’Incirlik au besoin. Nous fermerons également (la base de l’OTAN) à Kurecik (Malatya). Si eux (les Américains) font ce genre de choses, nous ne resterons pas les bras croisés», avait déclaré Recep Tayyip Erdogan, le 15 décembre, pour le grand bonheur de la partie russe.
Mais ce n'est pas qu'en Russie, qu'on se réjouira du démantèlement d'Incirlik. Depuis le retour des troupes US en Irak, des centaines de "frappes aériennes" ont été lancées contre l'Irak et la Syrie depuis cette base et toujours sous le prétexte de guerre contre le terrorisme et Daech. Le démantèlement de la base présenterait un "trou" dans la stratégie de guerre moyen orientale des USA. Incirlik abrite environ 5 000 militaires de l’US Air Force qui sont accompagnés aussi de leurs familles et de leurs proches.
L'axe de la Résistance aura donc aussi de quoi se féliciter du démantèlement à venir d'Incirlik. Mais pas que de cela. La Turquie a menacé aussi de mettre un terme à l'action de l'OTAN à Kurecik, une deuxième base radar de l'Alliance en Atltantique. il s’agit d’une base de radars dont Ankara a accepté la mise sur pied, en septembre 2011, au bot d'un an de pressions exercées par l’OTAN. Et cette base vise directement l'Iran. Y est déployé le radar AN/TPY2 US , un système conçu et fabriqué par la compagnie Raytheon pour détecter depuis une distance de 4700 kilomètres les missiles balistiques et on sait très bien que les seuls missiles de la région à pouvoir viser les USA ou l'OTAN sont des missiles de la Résistance. Et puis ce sont des radars à être placé sur le système antimissile THAAD et certains destroyers US et là aussi les USA et l'OTAN ont pensé non seulement à la Russie et la Chine mais aussi à l'Iran.
Aussitot après le déploiement de ce système en Turquie, les responsables militaires et politiques iraniens ont réagi le qualifiant d'acte anti-iranien. L’OTAN a prétexté qu’il s’agissait d’une réaction aux menaces balistiques que représente la Russie mais il était des plus évidents que les États-Unis et leurs alliés voulaient ainsi surveiller le programme balistique iranien. Il est en effet utile de rappeler que les Américains avaient déjà déployé deux systèmes de défense aériens AEGIS ASHORE dans les bases de Deveselu en Roumanie et de Redzikowo en Pologne, pour ainsi surveiller avec précision les agissements balistiques de la Russie et que le sol turc ne pouvait que leur servir pour espionner l'Iran.
La reconnaissance par le sénat américain du massacre des Arméniens par l'Empire ottoman a marqué un tournant dans l'histoire des relations turco-américaines. Pour une fois, certains analystes croient que la Turquie ne peut plus jouer sur différents tableaux et que vu son contentieux gazier avec l'Occident en Méditerranée, elle a besoin des "alliés fiables". Un démantèlement des bases de l'OTAN sur le sol turc est un bon début si Ankara cherche ses alliés du coté de la Russie ou de l'axe de la Résistance. Pour l'heure Ankara continue à brader le pétrole syrien avec la complicité US/Israel.