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Trump souhaite plutôt une Turquie docile que souveraine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le torchon brûle entre Trump et Erdogan. ©Getty Images

Nombreux sont des analystes et hommes politiques turcs à avoir prédit que le « génocide arménien en 1914 sous l’Empire ottoman » serait reconnu par les États-Unis car les relations turco-américaines ne sont pas au beau fixe et on pouvait s’attendre à tout moment à une action surprenante de part et d’autre.

Le rapport de force entre les États-Unis et la Turquie ne laisse aucune chance à Ankara d’utiliser des leviers de pressions.

Après la Chambre des représentants, le Sénat américain a adopté à l’unanimité jeudi 12 décembre une résolution reconnaissant le « génocide arménien ». 

La reconnaissance par le Sénat américain du massacre des Arménien par l'Empire ottoman et l’évocation par la Commission des relations étrangère de sanctions contre la Turquie marquent un tournant important dans l'histoire des relations turco-américaines.

Certains analystes pensent que la Turquie subit sa part des actions soudaines et controversées de l'hégémonie de Trump et que la situation actuelle résulte de la politique étrangère de ce dernier. 

Mais la réalité est que cette analyse ne correspond guère à la réalité sur le terrain. L’équipe de Trump et sa position politique controversée ne sont qu'une partie de cette histoire. D’ailleurs les démocrates n’ont non seulement pas soutenu la Turquie, mais c’étaient eux-mêmes qui ont donné le coup de grâce à la Chambre des représentants en se rangeant du côté des républicains.

En d’autres termes, ce qui a pris forme aux États-Unis contre la Turquie ressemble plutôt à une volonté conjointe que le résultat des activités d’un seul groupe et ou lobby influent.

Trump a pour sa part montré qu’il ne dispose non seulement d’équipe puissante capable de convaincre les sénateurs, mais contrairement à ce qu’on voit sur les images de ses rencontres avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, il veut empêcher la Turquie de prendre des mesures en matière de défense et de politique étrangère, dont voici quelques-unes : Achat un système de défense anti-aérienne S-400 russe; coopération avec la Russie et l’Iran dans le cadre d’Astana; accuser les États-Unis de soutenir le terrorisme et appeler à la fin de la coopération américaine avec les Kurdes dans le nord de la Syrie; attaquer l’est de l'Euphrate; ne pas donner suite aux exigences américaines contre l'Iran; changer l'équilibre en Méditerranée orientale et faire de la question de l'exploration et du forage pétroliers et gaziers un objectif stratégique; prendre position contre les partenaires régionaux des États-Unis, dont l'Égypte, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite; ne pas répondre aux exigences américaines pour normaliser les relations avec le régime israélien, et pour combler tout cela, critiquer les prises de positions de Trump envers le dossier palestinien.

Les États-Unis veulent donc établir des relations diplomatiques avec une Turquie docile et pas avec une Turquie souveraine. Mais à présent, Washington peut bien voir qu'il n'y a pratiquement aucune forme sérieuse de coopération avec Ankara. Au contraire, elle se dégrade de jour en jour.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV