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Comment Bagdad pourra riposter aux sanctions US?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des pompes à pétrole. (Photo d'illustration)

L’Irak a le potentiel nécessaire pour prendre une mesure en représailles à la décision des États-Unis de boycotter des personnalités irakiennes, a déclaré Hafiz al-Bashareh, analyste politique irakien.

« Les États-Unis boycottent des personnalités politiques irakiennes pour ainsi mettre Bagdad sous pression, souhaitant que celui-ci tourne le dos à l’Iran et au bloc oriental dont la Russie, la Chine et l’Inde, d’autant plus que l’Irak d’Adel Abdel Mahdi a considérablement élargi ses relations avec lesdites parties, ce qui met en colère les États-Unis ne voulant pas perdre l’Irak », indique Hafiz al-Bashareh.

L’analyste irakien a précisé que Washington boycottait les personnalités politiques irakiennes pour ainsi les pousser à s’éloigner de l’axe irano-asiatique: « Mais tout pays dont les hommes d’État sont sanctionnés par autrui, notamment un pays ayant une souveraineté indépendante, devra y riposter. »

Selon Hafiz al-Bashareh, « si les États-Unis boycottent les hommes d’État irakiens par leur département du Trésor, Bagdad, lui aussi, pourra entreprendre une série de mesures financières et bancaires pour riposter à ces sanctions ».

Et d’ajouter: « Par exemple, Bagdad pourra mettre un terme à la supervision des États-Unis sur les revenus pétroliers de l’Irak et il pourra même les priver de ces revenus. L’Irak sera également en mesure d’interdire Washington de s’ingérer dans les affaires de la Banque centrale et d’annuler tous les contrats d’armements qu’il a signés avec les États-Unis. »

Le département du Trésor américain a sanctionné, le 6 décembre, quatre responsables irakiens, sous prétexte de la violation des droits de l’Homme et de la corruption : Qaïs al-Khazali, secrétaire général d’Asaïb Ahl al-Haq, son frère Laïth al-Khazali, Hossein Fallah al-Lami, un commandant des Hachd al-Chaabi et Khamis Farhan al-Khanjar al-Issawi, un célèbre homme d’affaires irakien.

Cette mesure des États-Unis a suscité une vague de réactions parmi les parlementaires irakiens qui ont vivement condamné la décision de Washington.

Le samedi 14 décembre, la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya a fait part de la décision du Congrès des États-Unis de boycotter neuf autres commandants des Hachd al-Chaabi dont et surtout Abu Mahdi al-Muhandis, numéro deux des Hachd.

Dans cette conjoncture, les observateurs politiques n’excluent pas la possibilité de boycotter le Premier ministre démissionnaire, Adel Abdel Mahdi, qui a, de son côté, condamné la décision des États-Unis de placer le nom d’hommes d’État irakiens sur la liste des sanctions: « Les personnes sanctionnées ont joué un rôle majeur dans la lutte contre Daech. »

Par ailleurs, l’aéroport international de Bagdad a annulé, ce dimanche 15 décembre, tous ses vols pour des conditions météorologiques.

L’aéroport de Bagdad a annoncé, dans un communiqué, que tous les vols de cet aéroport avaient été suspendus depuis ce matin en raison de mauvaises conditions météorologiques et d’un épais brouillard qui ne permet pas une vision complète. « Les vols reprendront dès que les conditions seront favorables », ajoute le communiqué.

Dans la province d’al-Anbar, une alerte sécuritaire a été annoncée aujourd’hui liée aux conditions météorologiques, pour empêcher les terroristes d’abuser du brouillard.

Dans ce droit fil, un responsable du commandement des Hachd al-Chaabi a déclaré que les dispositifs de sécurité avaient été renforcés afin de prévenir l’infiltration des terroristes de Daech, soutenus par les États-Unis, dans l’ouest de la province d’al-Anbar.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV