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Paris s'apprête à un dangereux bras de fer avec l'Iran pour les intérêts de Tel-Aviv

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président du Consistoire central israélite de France Joel Mergui (G) et le président français Emmanuel Macron (D) lors de l'inauguration officielle du Centre européen de judaïsme à Paris, le 29 octobre 2019. ©AFP

Au sixième jour d'une mobilisation anti-système parfaitement inouïe qui, selon certains analystes, prouve d'ores et déjà la très peu de chance du président Macron de se voir réélu en 2022 tant est grand désormais l'écart entre lui et son système d'une part et une majorité de Français de l'autre, un nouveau pas a été franchi dans le sens d'une rupture franco-iranienne. Au fait, depuis que la France macroniste a apporté un vibrant soutien aux frappes aériennes israéliennes contre la Syrie, le 20 novembre dernier, affirmant qu'elle s'estime "indéfectiblement liée" par la sécurité d'Israël, le fossé ne cesse de se creuser entre les deux pays qui tout compte fait ont de multiples intérêts économiques, culturels voire politiques à partager si ce n'était pas cet affligeant alignement de Paris sur les politiques israéliennes illustré il y a peu par cette loi qu'a fait voter la majorité présidentielle et qui pénalise l'antisionisme à titre d'antisémitisme.

Aussi bien au Liban qu'en Irak et en Syrie, la "Macronie" se place quasi systématiquement et de plus en plus fréquemment en porte-voix d'Israël : au Liban, c'est le Hezbollah que visent ses flèches. En Irak, c'est aux Hachd que Paris s'en prend et en Syrie, c'est la cause israélienne que plaide le Quai d'Orsay. Quant à l'Iran, sa politique est plus qu'exécrable. 

Début novembre, et alors que les Américains croyaient pouvoir refaire le coup "irakien" à l'Iran, Paris a plaidé, sans honte, la cause de violence civile sous prétexte d'avoir à défendre le droit à manifester, le même qu'il refuse de la pire des manières aux Gilets jaunes depuis plus d'un an et aux Français depuis le 5 décembre. Ainsi, et pour la seconde fois en quelques jours, Jean-Yves Le Drian s'est mis à mettre en garde l'Iran contre une nouvelle réduction de ses engagements au titre du PGAC, en affirmant que le PGAC est en danger. Lors d’une conférence de presse conjointe, hier mardi à Paris, en présence du nouveau haut représentant de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, le chef du Quai d'Orsay s'en est même inquiété en ces termes : 

« L'Europe a averti les responsables iraniens que si les Iraniens prenaient une nouvelle mesure en janvier pour réduire leurs engagements envers le PGAC, le principe de cet accord serait compromis. Paris estime que la décision de l'Iran de réduire ses engagements envers le PGAC était une "réponse erronée" à la "mauvaise décision" des États-Unis de se retirer unilatéralement de l'accord sur le nucléaire, ce qui pourrait saper la stabilité dans la région ».

Le ministre a ressorti l'arme de la menace alors que, fin novembre, il avait lui-même évoqué le présage d'un retour des "sanctions onusiennes contre l'Iran " en traitant les Iraniens d'irresponsables, d'enclins à des approches non constructives... Pas un mot sur le pourquoi de cette réduction successive d'engagement nucléaire iranien ou sur ce "machin chose " qui s'appelle "Instex" et qui dit vouloir récompenser l'injustice des sanctions criminelles US, mais qui est devenu lui-même une source de nuisance. Le Drian n'a pas non plus jugé bon de parler de cette autre mesure hostile, annoncée le 4 novembre à Abou Dhabi, à savoir la création d'un QG de guerre navale contre l'Iran dans le golfe Persique, mesure parfaitement insane qui a suscité même les réticences au sein de l'armée française, d'ores et déjà largement affectée par les politiques atlantistes de l'Élysée au Sahel et ailleurs. 

Mais les menaces de Le Drian se sont cette fois combinées à un tweet présidentiel qui donne réellement à réfléchir aux Iraniens sur l'utilité de leurs relations avec une Macronie qui dans le temps disait une chose et faisait son contraire, mais qui depuis a décidé de laisser tomber le masque. Emmanuel Macron réclame ainsi par un tweet et sur un ton parfaitement autoritaire, la libération « sans délai » de deux "chercheurs français" détenus en Iran depuis juin, et juge cette situation « intolérable » .

Venant d'un président français qui continue tout comme ses prédécesseurs à accueillir, avec obstination, sur le sol français, l'une des milices terroristes les plus sanguinaires des 40 dernières années, une milice impliquée dans des violences en Iran, mais aussi en Irak, une milice qui a déjà valu une crise diplomatique Paris-Téhéran, ce tweet n'étonne pas franchement. Ce qui étonne en revanche, c'est la facilité avec laquelle Jupiter, à la tête d'un redoutable réseau d'identifications, d'arrestations, de répressions visant des voix discordantes en France, demande à l'Iran un laisser-aller total en matière de sa sécurité intérieure. Des" espions-chercheurs" qui travaillent sous la couverture scientifique, il y en a déjà eu aussi en Syrie et on en connaît la suite. Plus récemment au Liban ou encore en Irak, des mêmes "pseudo chercheurs" à la tête des ONG, on ne peut plus obscures, jouent un rôle parfaitement trouble dans les désordres en cours. Alors, que les choses soient claires ! Paris ne peut éternellement jouer sur de multiples tableaux. On ne peut être à la fois "ami d’Israël" et vouloir "travailler" avec l'Iran ; on ne peut enfreindre le PGAC et demander à l'Iran de le respecter ; on ne peut aimer sa propre sécurité et prêcher dans le même temps l'insécurité chez les autres.... ou alors on le peut au prix de se rendre pathétiquement incredible. 

Lire plus: Accord nucléaire: la France jouerait-elle avec le feu ? (débat)

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV