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Comment la Chine a mis à profit les 5 erreurs fatales des USA au Moyen Orient ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Pékin tire des leçons des erreurs américaines au Moyen Orient. ©AFP

En avançant des propositions économiques et sans commettre d’ingérence dans les affaires intérieures des pays du Moyen-Orient, la Chine est en train de tirer profit des erreurs commises ces dernières décennies par Washington dans la région.

L’émergence de la Chine en tant que grande puissance et nouveau rival des États-Unis n’est pas chose nouvelle. Les experts occidentaux ont mis l’accent sur une nouvelle approche de la part de l’administration américaine à cet égard. Pour plusieurs experts, le conflit économique opposant Washington à Pékin a éclaté dans ce droit fil et l’actuel président américain tente ainsi de contrôler la Chine. Mais est-ce que cette politique d’endiguer l’influence chinoise a été vraiment efficace ? Ou bien Washington est confronté à un nouveau défi ?

Selon certains experts américains, les États-Unis ne peuvent plus rivaliser la Chine au moins au Moyen-Orient.

Un ministre des Affaires étrangères avait dit lors d’une réunion privée: « Les États-Unis étaient en guerre durant une vingtaine d’années dans une région où ils n’ont remporté aucune victoire. Par contre, la Chine durant cette période, en prenant ses distances avec les conflits militaires au Moyen-Orient, a remporté la victoire face aux États-Unis.

Les opérations militaires américaines au Moyen-Orient ont commencé au cours des deux dernières décennies après les attentats du 11 septembre. Après ces attaques, la guerre américaine en Afghanistan a commencé, mais après environ 18 ans, elle n’a pas atteint les objectifs visés. Bien qu'Obama ait annoncé son intention de retirer ses troupes et de confier la responsabilité du combat aux forces afghanes jusqu'en 2013, les déclarations d'août 2017 de l’actuel président américain, Donald Trump, concernant la nouvelle stratégie américaine vis-à-vis de l'Afghanistan ont montré que les États-Unis restent préoccupés par la montée en puissance d'Al-Qaïda et des Taliban dans ce pays.

Annonçant que les troupes américaines poursuivraient leur mission en Afghanistan sans aucun calendrier fixé, Trump a indiqué qu' « un retrait précipité de ce pays créerait un vide qui profiterait aux terroristes d’Al-Qaida comme de Daech ». « Comme vous le savez, les États-Unis ont quitté l'Irak en 2011 avec hâte. C'était une grosse erreur et les acquis que nous avions obtenus avec tant de difficulté sont tombés facilement entre les mains de nos ennemis », a-t-il déploré.

L’invasion américaine de l’Irak a commencé le 20 mars 2003 sous prétexte que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive avant de prendre officiellement fin le 20 août 2010, mais les incidents qui s’en sont suivis comme les tentatives de différents groupes pour prendre en main le pouvoir et l’expansion de Daech dans ce pays, ont tous montré que les résultats escomptés par les États-Unis ne sont pas acceptables, au moins pour le peuple irakien. La présence américaine en Syrie suit le même schéma et la lutte contre Daech n'est pas un prétexte acceptable.

Les États-Unis prétendent que la lutte contre le terrorisme est l'une de leurs principales priorités au Moyen-Orient, mais les expériences vécues ont montré qu’un tel combat tout comme la lutte contre la drogue et la pauvreté ne fonctionneraient jamais.

Grâce aux moyens de communication, des milliards de personnes dans le monde sont au courant des politiques étrangères des États-Unis et l'antiaméricanisme sera donc renforcé dans plusieurs pays du monde, en particulier dans les pays du Moyen-Orient.

Une telle atmosphère a fait que les États-Unis continuent, même avec des milliards de dollars qu’ils ont dépensés, d'être considérés comme un acteur mineur en Syrie et que les pourparlers tripartites entre l'Iran, la Russie et la Turquie sur la Syrie soient plus efficaces que les efforts des États-Unis.

En impliquant un pays étranger dans une guerre au nom de la liberté, on ne peut pas redorer le blason des États-Unis. Il est indéniable que les habitants de pays déchirés par la guerre sont confrontés chaque jour à cette réalité, et il est donc naturel qu'ils aient la haute main dans le choix entre l'option militaire (États-Unis) ou la coopération économique (Chine).

Les tensions entre les États-Unis et l’Iran s’aggravent de jour en jour et il semble que la tentative des États-Unis de former une coalition contre Téhéran n’ait pas abouti. La stratégie américaine consistant à obtenir des concessions de la part de pays tels que le Japon, la Corée du Sud et l’Allemagne au lieu de travailler sur la base des intérêts communs les a rendus mécontents. Cette politique bruyante, imprévisible, mais chancelante des États-Unis a suscité l'inquiétude de leurs alliés, notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Mais la Chine, en revanche, en optant pour une attitude amicale envers les pays du Moyen-Orient, cherche à assurer ses importations d’énergie de cette région et n’a au moins actuellement aucun intérêt à s’immiscer dans les affaires intérieures de ces pays (une stratégie qui sera accueillie favorablement par n’importe quels États).

Pékin a même pu établir de bonnes relations avec l’Iran et l’Arabie saoudite, deux rivaux et acteurs majeurs de la région, en adoptant une politique de neutralité. L'utilisation de la solution militaire est une approche inappropriée pour atteindre des objectifs à long terme, et Pékin cherche à tirer parti de cette erreur américaine en proposant des offres attractives et économiques.

Les anciens alliés américains voient maintenant d’un autre œil les propositions économiques de Pékin, et nous pourrions assister (bien que progressivement) à un revirement de cette alliance stratégique vers l’est.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV