Pour la première fois, le secrétaire général de l’ONU a appelé au désarmement du Hezbollah alors même que le Liban traverse une phase délicate. Pourquoi un désarmement du Hezbollah ? L’ancien président libanais répond.
Selon l’ancien président libanais, Émile Lahoud, Israël planifie d’affaiblir la capacité défensive de son pays. Émile Lahoud a déclaré qu’il soutiendrait comme toujours l’arme de la Résistance, car il sait bien que « si cette arme n’existait pas le Liban serait plongé dans le chaos ».
Dans une interview accordée cette semaine à RT, Émiel Lahoud a apporté son soutien à l’arme de la Résistance en soulignant que la capacité défensive du Hezbollah avait assuré la sécurité du pays.
Interrogé sur les tentatives américano-israéliennes de désarmer le Hezbollah, il a répondu : « Pourquoi la Résistance a été mise sur pied ? Parce que personne ne livre rien à notre armée. J’ai été commandant en chef de l’armée pendant neuf ans. Ni les États-Unis ni d’autres pays ne nous ont rien donné pour combattre Israël ».
Dans une autre partie de ses propos, il a déclaré : « Ils ont livré à l’armée libanaise des chars servis pendant une vingtaine d’années en Jordanie. Ils nous ont envoyé de vieux chars anglais. Ils nous les ont vendus et ils ont obtenu de l’argent en contrepartie… Ils ont vendu des armes que nous ne pouvions pas utiliser contre notre ennemi ».
Cet homme politique chrétien libanais, qui était président pendant près d’une décennie, a ajouté : « Comme je l’ai dit, il nous incombe de soutenir la Résistance. Mais Israël veut une armée faible au Liban. Le régime de Tel-Aviv cherche à priver le Hezbollah de ses armes. Bien sûr, nous ne devrions pas perdre ces armes ».
« Sans ces armes, a-t-il réaffirmé, le Liban aurait été maintenant dans une situation bien pire que l’Irak et d’autres pays, et il aurait été plongé dans le sombre ».
L’ex-président libanais s’est venté également d’avoir soutenu, en 1990, l’arme de la Résistance comme un élément de dissuasion face à l’agression israélienne.
S’agissant des sanctions imposées par les États-Unis au Liban sous prétexte de faire face à la Résistance, il a déclaré : « Quand Israël n’a pas réussi à nous vaincre militairement, il recourt aux pressions économiques ».
Lahoud a également évoqué les origines des manifestations en cours au Liban, pour dire : « Les jeunes libanais protestent contre la structure ethnique et religieuse de la politique libanaise et la corruption et ils réclament leurs droits ».
Les déclarations de cet homme politique libanais interviennent alors que les pays occidentaux et le régime de Tel-Aviv exercent des pressions sur le Liban pour contraindre la Résistance à déposer ses armes. Cette semaine, le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a pris une position interventionniste en qualifiant de « déstabilisatrice » l’arme de la Résistance et a appelé le gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah.
L’armée libanaise fait l’objet des sanctions de l’Occident depuis des années, tandis que les États-Unis et l’Europe ont refusé de vendre à l’armée libanaise des armes efficaces lui permettant de se défendre convenablement.
Washington reconnaît que l’objectif de cette décision est de « protéger Israël et en raffermir la position dans la région ».
Le régime israélien a occupé une grande partie du sud du Liban jusqu’à 2000, date à laquelle il a été forcé de se retirer en raison de la puissance militaire du Hezbollah. En effet, l’arme de la Résistance est devenue un facteur de dissuasion contre l’agression du régime de Tel-Aviv.