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A quoi rime la visite en catimini de Mike Pence à Aïn al-Assad ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le vice-président américain Mike Pence à la base Aïn al-Assad, le 23 novembre 2019. ©Anews

Vue la manière dont le vice-président américain s'est rendu samedi soir en Irak, les choses ne devraient pas trop aller pour l'Amérique. Le mois d'octobre aurait dû être celui de la fin de l'État irakien, voilà cet État qui en sort plus renforcé. A preuve, Bagdad tance le numéro 2 des États-Unis pour s'être invité en Irak sans en avoir demandé la permission et s'être directement rendu à la base d’Aïn al-Assad au lieu de Bagdad. 

En effet, la visite surprise de Mike Pence, samedi 23 novembre, sur la base militaire d’Aïn al-Assad à al-Anbar a suscité un tollé général au sein des milieux politiques irakiens.

Autre signe de l'échec US: à Ain al-Assad, Mike Pence a cherché à semer la discorde, preuve que des semaines d'efforts américains n'ont pas apporté les fruits escomptés, au contraire, elles ont poussé le gouvernement à revoir sa copie et à déclencher des réformes.

Pire, deux mois de troubles aux relents iranophobes et nourris depuis l'ambassade US, n'ont pas su convaincre puisque Pence a repris ce discours en se disant inquiet d'une montée en puissance de l'influence de l'Iran en Irak. Ces propos Pence les a tenus au plus fort des ressentiments anti-US qui secouent l'Irak et qui se manifestent à travers les tensions autour de la présence militaire US dans le pays. 

Mais la défaite américaine est surtout ce désaveu anti-US qui régit de plus en plus le discours politique et qui implique toutes les forces irakiennes en présence.

Al-Abadi, le président de la coalition Al-Nasr, a reproché à Pence d'avoir confondu la capitale irakienne, Bagdad avec Erbil. 

Le secrétaire général du mouvement Asaïb Ahl al-Haq, Qais al-Khazali, a affirmé lors d’une interview exclusive avec la chaîne satellitaire Dijlah TV,  que « les erreurs commises depuis 2003 au sein du système politique irakien, ont amené aujourd’hui le peuple dans la rue ».

Mais ces protestations ont contribué à faire émerger un facteur national, soit la pire nouvelle qui soit pour une Amérique qui a tout fait en plus de 10 ans d'occupation pour atomiser l'Irak. 

« Les partis politiques non chiites ne veulent plus s’emparer du pouvoir exécutif mené par les chiites, et les chiites ne cherchent ni à isoler ni à marginaliser les autres parties. C'est une union qui tend de plus en plus à se former et qui ne plait pas tant aux Américains », a déclaré Qais al-Khazali. 

Au regard de ce qui précède, la visite éclair de Pence ressemble surtout à une visite de la dernière chance, ou mieux dit, à un ultime effort avant la reddition.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV