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Bases russes en Syrie : Israël défie la Russie de Poutine qui lui répond

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un avion de chasse russe Su-24 dans la base aérienne de Hmeimim près de Lattaquié, en Syrie. (Ministère russe de la Défense)

Il y a à peine trois semaines, la quasi totalité des analystes étaient convaincus que le retrait US annoncé par Trump du nord est de la Syrie est le couronnement des années d'efforts de Poutine, architecte du retour de la Russie au Moyen-Orient. S'il est vrai que les Russes, les Iraniens et surtout l'État syrien n'ont jamais cru à un départ US du Levant, il est aussi vrai qu'une seule partie s'est sentie totalement désarmée : dans son article du mardi 5 novembre, Middle East Monitor évoque le retour des troupes US en Syrie, après leur retrait annoncé et y voit surtout "l'oeuvre de l'État profond US et d'Israël" : « la semaine dernière on a appris le retour de plus de 500 soldats US et de leurs armements au nord de la Syrie et aux bases qu'ils avaient quitté. Si on prend au mot Trump, ces derniers devraient veiller à la sécurité des puits de pétroles syriens, marquant ainsi un nouveau virage de Trump... Mais pourquoi ce virage? ..Plutôt que d'écouter Trump, commandante en chef des forces armées, les généraux US suivent les plans de Bolton et cie! ... un ex-conseiller qui ne s'est jamais soucié des intérêts US mais de ceux d'Israël ». 

La revue affirme que les gisements pétroliers syriens ne revêtent pas de valeur stratégique mais pourraient servir de prétexte à créer un rempart anti-iranien en Syrie et ce, dans le stricte objectif de protéger Israël : « il va sans dire qu'Israël a usé de ses vastes réseaux de lobbing pour contraindre Trump à revenir sur sa décision car Tel-Aviv ne veut pas voir l'Oran et ses alliés s'installer définitivement à Deir ez-Zor. Mais ceci n'est qu'un seul aspect de la chose: plus largement Israël s'oppose à la Russie et à son influence grandissante au Levant ». 

Les réactions russes aux velléités pétrolières de Washington, exprimées publiquement prouvent par ailleurs que la Russie comprend parfaitement le manège : « Les actions des États-Unis en Syrie sont contraires aux normes du droit international. Les États-Unis et les membres de la coalition dirigée par Washington se trouvent illégalement en Syrie », indiquait il y a peu le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov qui a qualifié d’« arrogantes » les déclarations américaines sur la nécessité de protéger les sites pétroliers en Syrie. Lavrov a ajouté que Washington voulait se saisir de pétrole syrien afin que le gouvernement syrien ne puisse y avoir accès.

Même son de cloche côté porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov qui a déclaré que les agences de renseignement américains étaient en charge de la contrebande de pétrole syrien et qu’elles gagneraient par ce biais plus de 30 millions de dollars par mois, fait mentionné dans le dernier discours de Trump.

La Syrie détient la 32e place dans le classement des pays par leur réserves prouvées de pétrole, derrière la Malaisie et l'Argentine, avec 2,5 milliards de barils de pétrole. Ses champs de pétrole les plus importants se trouvent dans l’est du pays en particulier dans la province de Deir ez-Zor. D’autres gisements de pétrole sont situés à Hama, Raqqa et Homs. Mais l'enjeu pétrolier n'est pas le seul : du gaz naturel a également été découvert dans l’est syrien et puisque des réserves de pétrole et de gaz ont été découverts au large du Liban en Méditerranée, et la Syrie, si elle investit également dans cette partie de son territoire et ses larges côtes maritimes, pourra très probablement découvrir du gaz.

Pour Middel East Montior, ces réserves quelle que soit leur portée, permettraient à Israël d'élargir sa mage de manœuvre énergétique face à une Russie "conquérante": « la Syrie possède cinq principaux ports dont Lattaquié, Baniyas, Jebelah, Arvad et Tartous, le long de la côte méditerranéenne. La base russe se trouve à Tartous, deuxième plus grand port de la Syrie. Tout au long de la crise syrienne, la base de Hmeimim était également à la disposition des forces russes. Les Israéliens auront tout intérêt du monde à limiter par un redéploiement de soldats US au nord, la présence russe ». 

Alors Israël est-il à l'origine du retour US au nord est de la Syrie alors que la Turquie, autre allié des USA, occupe toujours le nord ouest syrien à savoir Idlib? 

« Alors que d'importantes forces américaines avaient été effectivement retirées de leurs bases en Syrie, des troupes américaines affluent en ce moment depuis l'Irak vers le nord-est syrien. Non seulement les bases existantes n'ont pas été abandonnées, mais de nouvelles positions sont en cours d'établissement, notamment une ou plusieurs nouvelles bases aériennes américaines. De plus, les forces américaines s’emparent des gisements de pétrole et de gaz syriens abandonnés par les FDS. Les forces russes, dont les objectifs en Syrie étaient jusqu'alors limités à une base navale à Tartous et à une grande base aérienne à Hmeimim, près de Lattaquié, ont soudainement décidé d'établir des bases militaires et militaires dans le nord pour faire contrepoids aux centres militaires américains dans le golfe Persique et en Irak. Un clash USA/Russie n'est pas à écarter », se félicite DEBKAfile, site proche de l'armée israélienne. Israël provoque la Russie d'ou sans doute des tirs de semonce tiré cette semaine par la marine russe contre les côtes israéliennes. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV