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USA: vaincre l’Iran, la Chine et la Russie, "impossible" (US Navy)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN 72) de la classe Nimitz lors d'une reconstitution en mer avec le navire de soutien USNS Arctic (T-AOE 9), mai 2019. ©US Navy

En été et au plus fort de la crise des pétroliers, les États-Unis ont annoncé vouloir mettre sur pied une "méga coalition navale" dans le stricte objectif de mener la guerre contre l'Iran et de contrer la Russie et la Chine qui ont laissé entendre vouloir s'engager militairement aux côtés des iraniens, si une guerre venait à éclater.  Deux mois après, on attend toujours la coalition. Pourquoi. À défaut d'argent, la flotte qui devrait servir de base à une action militaire conjuguée contre l'Iran, peine à voir le jour. The National Interest y revient dans un article. 

"Comme en période de Noël où on dresse une liste des résolutions, l’US Navy réclame à l'État fédéral une flotte composée de 355 navires pour en découdre avec l'Iran. Mais, une si grande flotte, peut-elle réellement voir le jour?, écrit The National Interest dans son numéro du 2 novembre.

"Aurons-nous 355 navires ?", s'interroge l'amiral Robert Burke, vice-chef des opérations navales de la marine, lors d'une récente conférence: "Je pense que dans l'état actuel des choses où l'US Navy se trouve à la première ligne, il est raisonnable d'avoir environ 305 à 310 navires, correctement équipés, entretenus et prêts à l'emploi", ajoute encore le général, signe qu'il est particulièrement conscient de l'ampleur du danger auquel risque de s'affronter l'US Navy, si une guerre éclatait. 

Or, ajoute la publication, "les 205,6 milliards de dollars demandés par l'US Navy pour l’année fiscale 2020 - un chiffre dépassant les économies de la majorité des nations de la planète - est un montant exorbitant. Et même si le Congrès approuvait l'octroi de cette somme , d’ici 2024, la marine américaine ne pourrait s'approvisionner que de 314 navires de guerre et de soutien. 280 navires sont actuellement en service et pour disposer de 75 navires supplémentaires, l’US Navy a encore du pain sur la planche d’ici 2047.

Au fait, la conclusion de Robert Burke est logique: plus d’argent équivaut à plus de navires. "Si notre budget n'augmente pas, s'il reste le même et si une augmentation n'est pas prévue dans les futurs budgets de défense, on ne pourrait avancer; on ne ferait que du surplace en termes de gestion et de maintenance des navires disponibles et on raterait évidemment nos objectifs. Nous aurions besoin d'un chiffre d'affaires supérieur pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.", précise le général énumérant dans la foulée ces objectifs:  " Ce que nous avons à notre disposition est insuffisant. Au contraire une flotte composée de 355 navires permettrait à la marine américaine de faire face à la fois à une Chine affirmée dans le Pacifique, à une Russie renaissante en Europe et évidemment à des menaces de l’Iran dans les eaux du golfe Persique. Or une flotte aussi large coûte excessivement chère. Le Bureau du budget du Congrès américain (The Congressional Budget Office) estime que la construction de nouveaux navires reviendrait environ à 27 milliards de dollars par an jusqu'en 2047.  Les petites flottes coûteraient évidemment moins chères. Mais est-ce suffisant pour contrer à la fois l'Iran,  la Chine et la Russie ? La question se pose avant plus d'acuité quand on sait que les trois pays envisagent une action commune en cas de guerre dans le golfe Persique et qu'ils coordonnent de plus en plus leurs flottes; que ce soit dans l'océan Indien ou ailleurs.   Si la marine américaine est maintenue à sa taille actuelle, les coûts de construction navale seraient en moyenne de 22,4 milliards de dollars par an. C'est moins cher mais c'est nettement moins efficace face à une coalition Russie-Iran-Chine », a précisé le CBO.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV