Des fuites qui parviennent aux sources irakiennes depuis l'ambassade US affirment que l'acte II du scénario du coup d'État en Irak connaît quelques difficultés : ainsi les assauts parfaitement organisés contre les sièges des partis politiques liés aux Hachd à savoir Al-Nujaba, Brigade Imam Ali, Asaïb al-Haq et l'armée de Badr, mais aussi l'assassinat ciblé de commandants de la Résistance, dont deux appartenant à Asaïb al-Haq qui ont péri vendredi, n'ont pas pu déboucher comme le souhaite l'ambassade US sur une guerre civile, la Résistance irakienne étant trop vigilante pour tomber dans le piège.
Al-Akhbar qui a publié samedi un long article fondé sur les rapports des services de renseignement irakiens évoquent comment les éléments armés s'infiltrent dans les rangs des manifestants avant d'ouvrir le feu à la fois sur ces derniers et sur les forces de l'ordre. Les relais de l'ambassade US trop actifs au sein des ONG irakiens utilisent des réseaux sociaux et Whatsup pour mobiliser des jeunes de moins de 25 ans qui sont largement impliqués dans des violences. Les revendications sociales axées sur la lutte contre la corruption ont donc très rapidement laissé la place au « régime change ».
Le plan savamment concocté par la CIA et financé par Riyad et Abou Dhabi, vise ainsi à ouvrir des fronts de guerre civile multiples dans une dizaine de province à majorité chiite dont et surtout Karbala et Najaf, deux villes saintes irakiennes. Un bilan officieux fait état de 63 morts dans les 10 provinces où se déroule le projet de coup d'État sans que les forces de sécurité aient tiré. Le gouvernement Mahdi, bien au fait du plan depuis des semaines, a procédé à un vaste remaniement au sein des forces de police : les commandants en chef des policiers dans quatre province de Najaf, de Karbala, de Zighar et d'al-Diwaniya ont été remplacés, certaines fuites faisant état d'une réactivation des cellules pro-américaine au sein de l'armée et ce, dans le sens d'un putsch militaire contre le gouvernement.
Plus active dans ses manœuvres de déstabilisation que pendant la première semaine du mois d'octobre, les deux chaînes pro-saoudienne et pro américaine Al-Arabiya et Al-Hadath viennent d'être interdites, pour ses « appels à la violence » à l'adresse des manifestants. Dans des reportages séparés, les deux chaînes exhortaient la foule à bloquer les voies d'accès à la capitale pour isoler Bagdad, puis à se diriger vers l'aéroport pour en bloquer l'accès et ce afin d'empêcher les « responsables de fuir ». Les deux chaînes demandaient aussi à ce que les manifestants s'infiltrent dans la zone verte pour s'en prendre non pas à l'ambassade US mais bien aux institutions étatiques. Le gouvernement irakien a également banni les activités de la chaîne satellitaire arabophone Al-Hurra et la Radio Sawa toutes deux diffusées depuis les États-Unis.
Reuters qui ne passe pas pour un média fiable a cité samedi deux responsables sécuritaires irakiens qui se refrénant au Premier ministre, auraient annoncé le déploiement des forces des unités anti-terroristes dans les rues de la capitale. Cette information reste évidemment à confirmer vu que les médias mainstream cherchent par tous les moyens à accuser le PM et les services de sécurité d'être à l'origine des tirs contre les manifestants. Certaines sources locales disent détenir des informations selon lesquelles les forces spéciales américaines déguisés en employés des entreprises sécuritaires arment et équipent des fauteurs de troubles qui se sont infiltrés parmi les manifestants.
Qais al-Khazali, le secrétaire général du mouvement Asaïb Ahl al-Haq, l'un des groupes les plus anti-israéliens des Hachd (Unités de mobilisation populaire) a évoqué cette « infiltration » en déclarant samedi que les « snipers qui ont tiré sur les Irakiens sont tous des employés de sociétés de sécurité étrangères ». La semaine dernière, une quarantaine d'effectifs de forces spéciales américaines, françaises, britanniques sont entrés depuis la Syrie en Irak pour se rendre dans un lieu inconnu du public.
Revenant sur les événements de la première semaine du mois d'octobre, certaines sources d'informations soulignent l'implication des agents déguisés en force de réaction rapide. Équipés de mitrailleuses M16, ils auraient tiré sur la foule. « C'est le second acte d'un projet de coup d'État qui implique les États-Unis, les Émirats, l'Arabie saoudite mais aussi Israël qui agit par le biais de ses relais au Kurdistan. Deux QG dirigent les opérations », affirme le journal libanais al-Akhbar.
Vidéo : un élément armé qui s'infiltre dans les rangs des manifestants