Le soutien de la coalition des quatre partis d'al-Mustaqbal, du Hezbollah, du Mouvement national libre et du mouvement Amal a donné au gouvernement de Saad Hariri la dernière chance de procéder à des réformes pour régulariser la situation politique et économique du pays.
« Les Libanais ont imposé un ordre de réforme au gouvernement », a écrit le journaliste libanais Maher el-Khatib dans El-Nashra.
« Les propos du ministre libanais Affaires étrangères, Gibran Bassil, du chef du Mouvement national libre, Michel Aoun, ainsi que du secrétaire général du Hezbollah, montrent que l'actuel gouvernement libanais bénéficie toujours du soutien des partis clés dont le poids politique dans le pays ne peut être ignoré », a-t-il souligné.
Le Mouvement national libre, le Hezbollah, al-Mustaqbal et bientôt le mouvement Amal, dirigé par Nabih Berri, sont les quatre partis qui forment la coalition du gouvernement libanais. « Il semble que ces quatre partis, ou du moins certains d'entre eux, tentent de profiter de l'opportunité offerte aujourd'hui par "l'équation de protestation de rue" pour mettre en œuvre un plan politico-économique évident, surmontant ainsi les obstacles dressés au devant de leurs programmes; des programmes qui sont maintenant devenus désormais les slogans des manifestations en cours au Liban. »
« Les quatre programmes de la coalition comprennent la levée des secrets bancaires et des immunités, la récupération des fonds pillés, la réforme du système bancaire, l'imposition d'un impôt progressif visant les riches, la modification des lois tchèques et le nettoyage des systèmes réglementaires et judiciaires », a-t-il ajouté.
« La réalité politique d’aujourd’hui reflète deux scènes politiques majeures où un groupe est opposé à l’alliance nationale libanaise et l’autre au gouvernement libanais. Walid Joumblatt est l’un de ceux qui sont très opposés au Pacte national libanais (de 1943). On peut se demander si la situation actuelle résulte de la manière dont le pays a été gouverné au cours des trois dernières années ou de l'accumulation de problèmes depuis l'accord de Taëf (qui mit officiellement fin à la guerre du Liban en 1989), lorsque Joumblatt était un partenaire clé du gouvernement ? », lit-on dans El-Nashra.
« Dans ce contexte, on peut dire que le pays se trouve actuellement à la croisée des chemins, d'où il faut passer à la prochaine étape, car il faut éviter tout chaos et conflit entre les partisans des partis au Liban. Les mouvements populaires doivent plutôt être une force motrice pour réaliser de grandes réalisations, loin des slogans difficiles à réaliser par tous, ce qui dépend certes de la manière dont les principaux partis politiques et la sociétés traitent les nouvelles réalisations », poursuit le journal.
Par contre, le parti des Forces libanaises (FL), dirigé par Samir Geagea, campant sur sa prise de position, a quitté le cabinet et appelle au renversement de la présidence de Michel Aoun. Vingt-quatre heures s'étaient écoulées avant que Walid Joumblatt ne se rende compte jeudi dernier qu'il n'avait pas réussi à atteindre ses objectifs, parce que le peuple le considérait comme le pilier du pouvoir et responsable de la réalité actuelle du pays. Ils ne l'ont donc pas accueilli dans leurs rangs ce qui l’a amené à réviser ses calculs en soutenant le plan économique de Saad Hariri visant à résoudre la crise libanaise.
La prise de position de Seyyed Hassan Nasrallah est également compréhensible, dans la mesure où il ne s’est pas écarté du cadre général des prises de positions de Hariri et de Bassil et a appelé à utiliser les protestations populaires dans le but de réaliser les réformes souhaitables, contrairement à d'autres partis et personnalités politiques qui préféraient se soustraire à leurs responsabilités et surfer sur la vague des manifestations, par crainte d’être traduit en justice si les choses se déroulaient de la même manière, car ils étaient responsables de la situation actuelle. Surtout ceux qui sont au gouvernement depuis de nombreuses années.
Dans le même temps, le secrétaire général du Hezbollah a souligné qu'il apportait son soutien au peuple contre l’imposition d’impôt sur les personnes à faibles revenus, ce que les représentants du Hezbollah ont précédemment souligné.
Sur cette base, on peut dire que les 72 heures offertes par le Premier ministre libanais visent les parties qui ont choisi l'option la plus facile de se soustraire à la responsabilité et de se joindre aux manifestations. Ces partis devraient être clairs en ce qui concerne leur prise de position sur le partage difficile des responsabilités ou la poursuite de leur chemin actuel, mais ils devraient savoir qu'ils ne seront pas épargnés du procès car le triangle Hezbollah-al-Mustaqbal-Mouvement national libre n'accepteront pas à eux seuls la responsabilité de la situation actuelle alors que d'autres se contentent de scander des slogans prétendument réformistes.
À cet égard, on ne peut pas ignorer le message d'alerte du secrétaire général du Hezbollah selon lequel l'opportunité actuelle est la dernière occasion pour le gouvernement d'ignorer surtout ce qu’il a considéré comme étant inévitable son adhésion aux manifestations en cas d'irresponsabilité du gouvernement.
« la coalition du Hezbollah, al-Mustaqbal, le Mouvement national libre et le Mouvement Amal appellent à une utilisation de "l’équation de protestation". Le peuple libanais a remporté une première victoire en empêchant l’imposition de nouveaux impôts au couches défavorisées et aux personnes à faibles revenus. Et pour la deuxième étape, il doit agir de manière à ne pas créer le chaos, une étape nommée "procès et punition" » a conclu Maher el-Khatib.