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Humiliante défaite d'une stratégie de guerre marqué par le suivisme

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces françaises engagées aux côtés des Kurdes./LaTribunefr

Dِepuis la tenue d'un conseil restreint de défense à l'Élysée et la promesse de l'annonce des "mesures de sécurité urgentes" pour protéger les forces françaises "en mission en Syrie", le monde l'avait bien compris: les forces militaires françaises présentes illégalement depuis plus de 7 ans en Syrie sont prises au piège ! A l'insu du peuple français largement occupé à surmonter les contrecoups du libéralisme effréné de leur système, la France de M. Macron a multiplié les bases militaires illégales dans le nord syrien, quelques neuf bases de plus selon certaines informations. Leur mission ? Soutenir militairement cet État indépendant kurde dit "Rojava", dont des figures telles que Bernard Kouchner ou Henri Levy avaient même rédigé la Constitution.

Sous l'ordre de l'Élysée, les agents des services secrets français (DGSE) se battaient même dans les rangs des Kurdes des YGP ou FDS. On se rappelle qu'en février 2019, l'une de ces bases située à Raqqa et où siégeaient ces mêmes forces de renseignement, a été prise pour cible d'une puissante explosion avec évidemment un bilan de morts français en clé que les médias ont censuré pour maintenir en ignorance totale le peuple français.

Ainsi le problème pour Paris n'est plus seulement de trouver un mécanisme destiné à se débarrasser de tous ces "jihadistes français" que les Kurdes détiennent, mais aussi de savoir comment sauver l'armée française des eaux troubles du nord syrien.

Dans la foulée de l'accord avec les Kurdes, les forces syriennes ont pris en un temps record position dans l’ensemble du "Rojava" à savoir dans les villes de Raqqa et Hassaké.

Un commando aéroporté est arrivé à Qashmili qui devait couper en deux la bande frontalière, selon le schéma négocié avant l’opération turque. C'est dire à quel point la France, orpheline d'une Amérique en retrait, est prise entre deux feux: d’une part, l’armée turque et d’autre part, les ex-alliés kurdes ralliés désormais à l'État syrien que la France combat.

Que faire ? Jusqu'à ce conseil de défense restreint tenu le vendredi 13 octobre, la France n’avait pas en effet reconnu officiellement la présence de ses forces spéciales en Syrie. C'est donc un aveu tardif qu'Emmanuel Macron vient de faire devant les Français et il ne le fait qu'après avoir échoué. 

Se référant à une source diplomatique française qui se serait exprimé sous l'anonymat, Reuters dit savoir que la France se préparerait à retirer ses forces spéciales de Syrie, des responsables français indiquant que l’absence du soutien logistique américain contraindrait les forces françaises à quitter, elles aussi, la zone.

Citée par AFP, une source diplomatique a confié qu’il est impossible de cacher cette vérité selon laquelle "les États dotés de petites unités militaires ne sont pas en mesure de maintenir leur présence en Syrie si les troupes américaines s’en vont". Bon constat qui reconnait officiellement le statut de mercenaire des Américains accordé à l'armée française depuis que le président Macron tient les rênes du pouvoir à l'Élysée. 

Dans un communiqué publié dans la nuit du lundi 14 à 15 octobre, l’Élysée a fait état d’un entretien téléphonique entre le président français et ses homologues américain, turc et irakien sur la situation dans le nord de la Syrie et on parie que le commandant en chef des troupes françaises cherchait à travers les mots une solution à l'imbroglio dans lequel il a plongé les forces militaires d'un État réduit en force subalterne. 

Répartition des bases françaises dans le nord de la Syrie, janvier 2019 ©Anadolu

L'échange entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan a "confirmé une profonde divergence de vues sur les conséquences prévisibles de l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie", a indiqué l'Élysée.

Lire aussi : À quand la fin de l’agression turque contre la Syrie?

La France a participé à la coalition soi-disant anti-Daech avec environ 1 000 forces spéciales dont environ 200 sont déployées, selon une source militaire, dans le nord de la Syrie.

La nouvelle intervient peu après que le Times a annoncé que des centaines de soldats des forces spéciales britanniques s'apprêtent à quitter la Syrie dans le sillage du retrait de 1 000 soldats US et leur repli en Irak voisin. 

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, a exhorté dimanche la France à "aider" l'armée syrienne qui doit envoyer des troupes dans le nord du pays, à "affronter l'agression" de la Turquie. Ce n'est pas la première fois que les Américains lâchent ainsi leur allié français, mais ce dernier ne semble pas en tirer la leçon qui s'impose. Il est peut-être grand temps: nouvel affront US à la France, Trump propose que Napoléon Bonaparte aille défendre les Kurdes en Syrie.

«Quiconque veut aider la Syrie à protéger les Kurdes me convient bien, que ce soit la Russie, la Chine ou Napoléon Bonaparte», a-t-il réagi via Twitter.

 

Depuis mercredi, la Turquie et des supplétifs syriens mènent dans le nord de la Syrie une offensive pour éloigner de la frontière la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG). 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV