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Une DCA contre les missiles de croisière iraniens en Israël?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile iranien Hoveizeh. ©IRNA

La complexe et spectaculaire attaque d'Ansarallah contre Aramco a décidément tout changé : le mini-cabinet sécuritaire que le PM sortant Netanyahu présidait dimanche à Tel-Aviv était obsédé par cette même attaque. Les discours ont évoqué la possibilité d'une attaque au missile de croisière de l'Iran contre Israël à la lumière du récent projet d'assassinat déjoué contre la vie du commandant en chef de la Force Qods.

C'est de loin la première fois depuis qu'Israël est, que ce dernier reconnait que la donne régionale a changé en sa défaveur et qu'il n'est plus cette "puissance supérieure "qu'il croyait jusqu'ici être. "Les règles du jeu ont changé et la Résistance émergente ne laissera plus le Moyen-Orient être le chassée-gardé des États-Unis et de leur poulain israélien. Israël veut desserrer les cordons de la bourse pour faire face à une "avalanche de missiles de croisière iranienne" contre les territoires occupés.  

Aussi, lors d'une réunion du cabinet, Netanyahu a proposé "un système de défense aérienne" pour se prémunir d'éventuelles attaques iraniennes", en particulier "celles des missiles de croisière", selon la chaîne d’information israélienne KAN.

Le problème est que le plan proposé par Netanyahu coûtera des milliards de shekels et qu'il faudrait d'énormes coupes budgétaires dans des services publics et mêmes au sein des secteurs entiers de l'armée, ce qui veut dire que les États-Unis ne seraient peut-être pas associés à cette fantaisie que veut se permettre Israël. Toujours est-il qu'une partie des fonds du projet ne sera allouée officiellement qu’après la formation du gouvernement, à supposer qu’il n’y ait pas de troisième élection. Donc, les fonds pour le projet proviendront soit de coupures dans l’établissement de sécurité, soit de coupures dans les services sociaux et dans les deux cas, ce sont des "colons", cible de la colère croissante des Palestiniens qui devront en faire les frais.  

« Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un énorme défi en matière de sécurité, qui augmente chaque semaine et s'intensifie au cours des deux derniers mois... Tous ceux qui ont les yeux rivés peuvent voir que l'Iran devient plus fort », a lancé Netanyahu à la Knesset, tout en accusant l’Iran d’être responsable des attaques du 14 septembre contre des installations pétrolières saoudiennes. 

Lire plus: La DCA israélienne ne pourra pas tenir tête à un essaim de roquettes (The National Interest)

Netanyahu a déclaré dans son discours qu'il lui faudrait des milliards de shekels pour lutter contre la « menace de l'Iran »,  « ennemi compliqué à cerner », comme le dit le chef de la division de recherche du renseignement militaire israélien : « Le renseignement militaire israélien pense que l'Iran pourrait lancer des missiles sur Israël comme ceux envoyés sur les installations pétrolières de la compagnie saoudienne Aramco la semaine dernière ». Et bien, sans cette "DCA anti-missile de croisière", cet Iran qui n'est que le noyau de l'axe de la Résistance saura bien vaincre Israël, estime Yediot Aharonot, dans un récent article. 

« La prochaine guerre va secouer Israël, comme elle l’a ébranlé lors de la guerre du 6 octobre 1973. Aujourd’hui  le 6 octobre 2019 coïncide avec le jour anniversaire de la guerre de 1973 où Israël a subi des coups durs », précise le journal.

L’ambitieux projet d'une DCA anti-missile de croisière, qui selon centaines sources devrait se baser sur le laser ne fera qu'empirer la situation du front intérieur, poursuit le journal qui ajoute :"  L’armée israélienne a présenté son budget annuel demandant 30 milliards de shekels par an (soit 7,3 milliards d’euros) pour les cinq prochaines années. C’est le budget le plus important jamais demandé par l’armée israélienne. Elle prévoit des entraînements en vue d’une éventuelle guerre avec le mouvement de la Résistance islamique libanais, Hezbollah, et pour protéger le front intérieur face aux attaques balistiques en provenance de Gaza et du Liban."

Est-ce suffisant?

En dépit de tous les efforts déployés par les responsables israéliens pour rassurer le front intérieur contre une future guerre avec le Hezbollah, les médias israéliens reconnaissent que l'opinion israélienne ne fait aucune confiance à ses systèmes de défense aérienne. Le Dôme de fer a été un total échec et vu les incertitudes qui entourent le projet d'une DCA à base laser, il est peu probable qu'un tel système puisse leur assurer la protection, en cas de confrontation militaire avec l'Iran. 

"Bref, au sol, l'armée fait montre de beaucoup de défaillances et dans le ciel, rient ne va mieux, ajoute le journal.  Outre la crainte affichée par des responsables israéliens, l’incompétence de l’armée de terre reste une source de préoccupation notamment depuis la guerre de 33 jours.

Les guerres contre les armées arabes, le Hezbollah et le Hamas, pendant lesquelles l’armée israélienne a essuyé des échecs cuisants, viennent étayer ces affirmations. En effet, pour compenser l’impuissance de son armée de terre, Israël a recouru à l’armée de l’air, mais aux dires des responsables israéliens, ce levier ne suffit pas à lui seul pour déterminer le sort d’une guerre. Les derniers rapports des médias israéliens indiquent une augmentation du nombre de militaires participant aux séances de psychothérapie de l'armée israélienne.  

"Le projet d'une DCA à base laser pourrait prendre deux ou trois ans et d'ici là une guerre avec l'Iran est parfaitement possible surtout si Israël continue ses provocations. Reste à savoir ce qu'il faut faire si une attaque à Aramco venait à se reproduire contre nos sites vitaux, se demande Yediot Aharonot.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV