Les porte-parole du ministère irakien de la Défense, de l'Intérieur, de la Santé et du commandement des opérations conjointes ont assisté à une conférence de presse dimanche soir, le 6 octobre, à Bagdad, pour faire la lumière sur « les circonstances des troubles » qui ont émaillé les manifestations pacifiques du peuple.
« Il y a des mains malfaisantes derrière les tirs à balles réelles lors des récentes manifestations », a-t-il insisté.
« Il n'y avait aucun heurt entre les manifestants et les forces de sécurité lors des manifestations de vendredi 4 octobre, et aucune force de sécurité n'a tiré directement sur les manifestants », a-t-il encore précisé.
Ces derniers jours, alors que les troubles s’étendaient dans plusieurs villes irakiennes, des vidéos montrant des hommes armés non identifiés visant les forces de sécurité et les manifestants ont été diffusés sur la Toile. À la suite des tirs à balles réelles, un certain nombre de personnes ont été tuées, dont des membres des forces de sécurité et de la police.
Toujours lors de cette conférence de presse, le porte-parole du ministère irakien de la Défense, le général Tahsin al-Khafaji, a déclaré que le nombre de morts est passé à 104. Selon lui, huit des morts étaient des forces de sécurité. 6 107 personnes ont été également blessées lors des affrontements.
Concernant les auteurs des tirs, le porte-parole a déclaré que les enquêtes se poursuivaient pour identifier les vrais responsables des fusillades meurtrières Les bureaux de plusieurs partis politiques et de chaines d’information ont également été visés ces derniers jours, a-t-il indiqué.
Pour sa part, le porte-parole du ministère irakien de la Santé, Saif al-Badr, a déclaré que les hôpitaux et les centres de santé irakiens accueillent et soignent tous les blessés, qu'il s'agisse des manifestants ou des forces de sécurité.
Réagissant aux violences suspectes, Yahya Rassoul, porte-parole du commandement des opérations conjointes en Irak, présent lui-aussi à la conférence de presse, a déclaré que les forces de sécurité s'acquitteraient de leur devoir pour soutenir les sièges diplomatiques et les agences gouvernementales.
Une source de sécurité de haut rang a confié à la chaîne Alsumaria TV que la situation était revenue à la normale à Bagdad et qu’elle s’était même stabilisée. Il est utile de rappeler que le Premier ministre irakien avait ordonné une levée du couvre-feu dans la capitale à partir de cinq heures du matin, samedi.
Le président du Parlement irakien Mohamed al-Halbousi, après avoir rencontré les représentants des protestataires dans le bâtiment de l’Assemblée, avait quant à lui fait part d’une série de mesures pour améliorer le quotidien des Irakiens.