La Chine souhaite profiter autant que possible de l’actuelle ambiance politique et sécuritaire de l’Irak et faire un important investissement dans ce pays qui en a largement besoin.
La semaine dernière, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a effectué une courte visite en Chine pour discuter de l’essor des relations économiques entre Pékin et Bagdad.
Avant le départ d'une délégation économique composée de 55 autorités, le bureau du Premier ministre irakien a publié un communiqué pour annoncer que d’importants accords et contrats seraient signés dans les domaines de l'économie, de l'industrie, de l'agriculture et du développement urbain.
Une grande révolution économique ?
Qadir al-Attar, membre du Conseil économique irakien, a déclaré que le déplacement en Chine du Premier ministre Adel Abdel Mahdi pourrait rendre le terrain propice à une grande révolution économique en Irak.
« Huit gros contrats seront négociés dans le domaine des infrastructures, de la reconstruction des villes détruites au cours des combats avec Daech, des dettes que l’Irak devra rembourser à la Chine et de la réouverture des usines dont les activités sont gelées depuis 2003 », a rapporté Al-Sumaria News.
De son côté, la Chine a déjà montré des signes d’intérêt pour investir dans des projets pétroliers, gaziers, de logement et d’infrastructure.
L’ambassadeur chinois à Bagdad réaffirme que le montant des échanges commerciaux entre l’Irak et la Chine s’élève à 30 milliards de dollars et que la Chine a investi plus de 20 milliards de dollars en Irak dont la majeure partie dans le domaine du pétrole.
L’économie, la science et la culture: sujets de coopération
Le premier contrat conclu entre les deux parties porte sur le transport ferroviaire. Il prévoit l’inauguration d’une ligne à grande vitesse reliant Najaf et Karbala, deux villes saintes en Irak.
Il stipule aussi une rénovation des réseaux d’eau et d'assainissement, des routes, des ponts et des passages souterrains.
Adel Abdel Mahdi a passé cinq jours en Chine où il a été reçu par plusieurs responsables politiques et économiques du pays. Résultat: la conclusion de huit accords et contrats entre Pékin et Bagdad.
Selon le député irakien Mohammed Reza al-Haïder, Adel Abdel Mahdi a convaincu les Chinois de construire quatre grandes centrales d’électricité dans l’objectif de mettre fin à la crise d’électricité en Irak.
Commerce sino-irakien: une perspective de 500 milliards de dollars
Dans un entretien avec la Chinoise Phoenix Television, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a déclaré que Bagdad et Pékin projetaient d'élever leurs échanges commerciaux à plus de 500 milliards de dollars. Il a ajouté que sa visite en Chine serait un point de départ pour atteindre cet objectif.
Pékin prend son élan pour profiter de l’atmosphère politique et sécuritaire en Irak
À présent, l’Iran et l’Irak entretiennent des relations commerciales. Le coût de leurs échanges s'évalue entre 10 et 12 milliards de dollars.
Si on en croit les propos de l’ambassadeur chinois à Bagdad qui parle de 30 milliards de dollars de transactions commerciales entre les deux pays, la Chine figure alors en tête de liste des partenaires commerciaux de l’Irak, notamment parce que le pétrole chinois remplace celui de l’Iran soumis à de sanctions américaines.
Bref, la Chine entend tirer le maximum de bénéficie du marché irakien et devancer tous ses rivaux régionaux et internationaux en faisant un énorme investissement à long terme dans le domaine de l’hydrocarbure.
Le bras de fer entre les États-Unis et l’Iran, qui a largement affecté les relations économiques entre Téhéran et Bagdad, ainsi que la réticence des pays européens à investir dans un pays dont la sécurité et la stabilité ne sont pas florissantes, ont permis à la Chine et à la Russie de renforcer leurs rôles respectifs dans les domaines économique et militaire.