Le porte-parole des forces armées yéménites a fait part le samedi 21 septembre de 39 frappes aériennes menées par les avions de combat saoudiens sur des zones résidentielles à travers tout le Yémen. Malgré cet acharnement criminel, Riyad commence à émettre des signes d'essoufflement. Le point de presse du ministre-conseiller saoudien des A.E., Jubair a reflété cet état d'hésitation qui selon les journalistes d'Al-Akhbar renvoie surtout au refus des États-Unis d'appuyer une action militaire contre l'Iran que Washington accuse d'être le planificateur de l'attaque du 14 septembre. " Riyad dispose de multiples options pour riposter et il les révélera le moment venu. Notre riposte pourrait être diplomatique, juridique ou sécuritaire, s'est risqué à dire Jubair en se gardant encore une fois de pointer directement de doigt l'Iran. "Personne ne veut la guerre qui devrait être notre dernière option, a jouté Jubair qui s'est contenté de répéter que Riyad comptait effectivement renforcer ses coordinations avec ses alliés pour trouver un mécanisme propre " à contrer l'action de l'Iran".
Pour les observateurs, la marche arrière saoudienne est évidente. Ce dimanche, des agences de presse arabes ont fait état du retrait de deux bataillons de mercenaires soudanais de Hudaydah. Et pourtant une première réaction de Riyad dans les heures suivant la frappe du 14 septembre a été un intense pilonnage contre le port. Des sources dignes de foi au Yémen ont annoncé que deux bataillons de mercenaires soudanais ont quitté la rive occidentale près de la province d’al-Hudaydah pour se rendre sur une base à Assab en Érythrée en Afrique de l’Est. Ces mercenaires seront ensuite transférés au Soudan avant d’être envoyés en Libye. Pour les observateurs, il s'agit là d'un premier retrait significatif de Riyad alors que le nouveau gouvernement soudanais s'est engagé moyennant de grosses sommes d'argent à fournir à Riyad des effectifs armés en lieu et place de sa propre armée, défaillante.
Le retrait des troupes soudanaises intervient Le mois dernier, le vice-président du Conseil de transition du Soudan, Mohamed Hamdan Daqlo alias "Hemetti", a reconnu le 23 juin dernier que 30 000 militaires soudanais se battaient aux côtés de la coalition saoudienne contre le Yémen.
Le retrait des troupes soudanaises intervient alors que le président du Conseil politique suprême du Yémen, Mahdi al-Machat, a offert une armistice le samedi 21 septembre à l'Arabie saoudite : « nous cesserons nos attaques aux drones et missileq contre l’Arabie saoudite à condition que la coalition saoudienne donne une réponse positive. Nous attendons une réponse positive de la part de Riyad en espérant qu’il fera de même en cessant les attaques contre le territoire yéménite », a-t-il précisé
Samedi, alors que des millions de Yéménites s'étaient rassemblés à Sanaa, le leader d'Ansarallah, Abdel Malek Badreddine al-Houthi, a affirmé, dans un texte lu, qu’en cas de la poursuite des bombardements, de l’embargo et des agressions saoudiennes et émiraties, les attaques yéménites seraient encore plus intenses, le scénario d'Aramco se reproduira. Selon les observateurs, Riyad devra saisir sans tarder de cette proposition avant qu'il soit trop tard. Abdel Malek al-Houthi a affirmé : « Le plus important acquis de cette révolution est notre délivrance de la tutelle étrangère et l’indépendance. J'appelle tous les citoyens des autres pays à être plus prudents en s’éloignant des installations qui risquent d’être prises pour cible. Notre riposte ne tardera pas si les Saoudiens s'obstinent dans leurs crimes".