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"Qui croirait que l'Iran se taira s'il est attaqué ?!"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les USA ne peuvent pas attaquer l'Iran par crainte de leurs intérêts. (Photo d'illustration)

Abdel Bari Atwan, analyste de renom du monde arabe, a abordé dans un article les récents événements survenus sur les installations pétrolières saoudiennes et les tentatives du royaume censées inciter des instances internationales à prendre des mesures à l’encontre de l'Iran.

«  Lors d'une conférence de presse retransmise en direct par plusieurs chaînes de télévision, le porte-parole du ministère saoudien de la Défense, le colonel Turki al-Maliki a exposé des débris des drones et des soi-disant missiles tirés sur des installations pétrolières saoudiens pour conclure qu’ils étaient de fabrication iranienne. Mais il n’a pas éclairci d'où ces engins avaient été tirés. Il s’est contenté de dire qu’ils avaient été pilotés depuis le Nord où se situent l'Irak et l'Iran. Cette raison est-elle donc convaincante pour déclencher une guerre dans la région? », s’est-il interrogé.  Et de poursuivre : « Alors on se demande comment les drones et les prétendus missiles ont pu s’échapper aux radars très modernes et aux systèmes de défense anti-aériens hors de paix saoudiens pour toucher leurs cibles sur la raffinerie de Buqayra.  De même il ne faudrait pas oublier que le site précité se trouve à proximité des bases américaines, bourrées d' armements les plus sophistiqués. Voilà le point sur quoi le général saoudien n'est pas revenu par crainte d'attiser les critiques de ceux en Arabie qui qualifient les Patriot et Cie de "gadget" .

Abdel Bari Atwan, analyste de renom du monde arabe. (Archives)

Mais si par malheur les USA se mettaient-ils en tête de venger Riyad en frappant l'Iran quelle forme pourrait-elle avoir l'attaque US? 

Cela pourrait être sous forme d'attaques aux missiles limitées et chirurgicales contre des installations pétrolières iraniennes qui paralyseraient l’industrie pétrolière du pays; Ou bien les USA pourraient frapper des bases des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) sur le territoire irakien d’où, selon les propres termes du colonel saoudien, des soi-disant missiles et des drones auraient été lancés contre Buqayq. 

La riposte pourrait aussi consister à lancer des cyberattaques contre des centres vitaux de l'Iran, telles que les centrales électriques, les installations d'assainissement de l'eau voire les sites nucléaires iraniens. Et puis il y a toujours les sanctions, cette arme bien usée jusqu'à la corde qui ne coupe plus. Il est difficile de choisir l'une ou l'autre de ces quatre options, chacune de ses options disposant de son propre groupe de pression auprès du gouvernement américain.

Mais qu'est-ce qui sonne faux dans ce scénario? D'abord les illusions des dirigeants des pays du littoral du golfe Persique qui frottent les mains pour que les États-Unis attaquent militairement l’Iran. Il leur suffit de rappeler les propos tenus il y a trois ans par Trump lors de sa campagne électorale quand il prônait l’« Amérique d’abord ». Il continue toujours à vouloir " ne pas gaspiller des milliards de dollars US en Irak, en Afghanistan" et de ne pas mettre en péril la peau des militaires américains. 

Quant à l'Iran il est fort improbable que le pays qui ne cesse depuis cet été de surprendre le monde entier par ses capacités à exercer "une pression maximale sur les USA" n'aurait pensé à un possible clash avec les Etats-Unis. Si les accusations américano-saoudiennes contre l'Iran et sa supposée implication dans les explosions d'Aramco sont vraies il est peu probable que l’Iran n’ait déjà pas préparé sa contre-riposte. Et on ne le sait que trop cette contre-riposte engloberait toutes les bases américaines dans le Golfe Persique puis Israël soit la plus grande base US au Moyen-Orient avec tout ce que les alliés des Américains comptent de puits de pétrole, de centrales électriques et de centrales hydrauliques et électriques de la région. Les Iraniens l'ont dit et prouvé. Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV