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Zoom Afrique du 17 septembre 2019

La CPI s’ingère dans la politique ivoirienne !

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

  • Cameroun : le président Paul Biya précise les thèmes du Grand Dialogue national ;
  • Niger : la contribution de l’or noir au PIB devrait passer de 4 % en 2017 à 24 % en 2025 ;
  • Gabon : le pétrolier américain Vaalco lance une campagne de forage de cinq puits.

 

Les analyses de la rédaction :

Mali : le CSA annulé à Kidal

Au Mali, le 38e Comité de suivi de l’accord (CSA) de paix d’Alger, qui devait se tenir ce 17 septembre à Kidal, a été reporté.

Pour la première fois, un Comité de suivi de l’accord (CSA) de paix d’Alger devait être délocalisé et le choix de Kidal, dans le nord du pays, adopté lors de la dernière réunion du comité, était hautement symbolique. Mais le 16 septembre, la veille du CSA, le président de la médiation internationale, l’Algérien Ahmed Boutache, a informé les différents membres du CSA que la réunion prévue était repoussée.

Cette décision intervient alors que l’ambassadeur du Niger au Mali, qui siège au CSA, avait lui-même décidé de ne pas participer à cette réunion. À plusieurs reprises ces dernières semaines, le président nigérien Mahamadou Issoufou a pointé du doigt Kidal, qu’il considère comme un foyer d’instabilité pour le Sahel. Et le sommet extraordinaire de la CÉDÉAO sur la sécurité dans le Sahel, qui se tenait ce week-end à Ouagadougou, est venu rappeler que Kidal faisait bien partie du territoire malien. Les propos du président nigérien par rapport à Kidal ressemblaient à des menaces. Selon le porte-parole de la CMA, la Coalition des mouvements de l’Azawad, Mossa Ag Attaher, c’est une stratégie de diabolisation qui se met en place, et c’est regrettable que Bamako se laisse influencer.

La 38e session du CSA devrait se tenir à Bamako avant la fin de semaine prochaine, et à l’heure actuelle, c’est la CMA qui n’a pas l’intention d’y participer.

Cette stratégie de diabolisation qui se met en place devrait permettre de donner raison au président nigérien qui pousse à ce que Kidal soit sécurisé. L’invitation du Maroc par le Niger au sommet extraordinaire de la CEDEAO, les propos du président Issoufou et l’annulation de la CSA à Kidal, montrent qu’il y aurait une volonté de s’attaquer à Kidal. L’Accord de paix d’Alger ne semble pas tourner en faveur de l’Occident comme il le désirait et l’une des causes reste la résistance des Maliens au plan néocolonial de démembrement du pays. Les Maliens sont contre le morcellement de leur territoire, car l’unicité du peuple malien a eu raison de la tentative de division de l’Occident en essayant de monter les ethnies les unes contre les autres. Les massacres sont là, mais les populations ne prennent pas les armes pour s’entre-tuer, mais plutôt pour se défendre. Les Maliens savent qu’ils ne peuvent pas compter sur les troupes militaires occidentales pour assurer leur sécurité, car c’est eux-mêmes qui ont importé la déstabilisation et les conflits dans le pays. La population ne se laisse plus faire, d’ailleurs, elle l’a prouvé avec les dernières manifestations pour la réhabilitation des routes. 

 
Soudan du Sud : la Chine s’en mêle
 
Au Soudan du Sud, ce 11 septembre, l’ancien vice-président, Riek Machar, s’est rendu à Juba pour voir le président sud-soudanais Salva Kiir, lors d’une réunion pour accélérer la mise en place de l’accord de paix. L’ancien vice-président était accompagné d’une large délégation de près de 60 personnes dont le général Hemidti, le numéro 2 du pouvoir militaire au Soudan, Khartoum ayant facilité la signature de paix entre les deux belligérants. Après les nombreuses pressions de la part des États-Unis sur le président sud-soudanais pour qu’il octroie le poste de vice-président à Riek Machar dans le but de l’introduire au sein du gouvernement comme un cheval de Troie au côté de Salva Kiir, le président sud-soudanais a résisté pour contrer ces ingérences. Le président Kiir avait un ultimatum de deux jours pour accepter de mettre en place ce fameux processus de paix. Maintenant, et selon un article du Monde, à l’issue de leur rencontre cette semaine, les deux dirigeants se sont engagés à respecter l’échéance du 12 novembre pour former le gouvernement transitoire d’unité tant souhaité par les États-Unis. L’article du média mainstream met en avant la nature positive de la mise en place de cet accord, alors qu’un premier accord avait échoué en juillet 2016, suite à la volonté de l’opposition d’effectuer un coup d’État, ce qui a provoqué des affrontements entre les forces armées de l’opposition et celles du gouvernement, au cœur de la capitale, après le retour de Riek Machar à son poste de vice-président. Khartoum s’en est aussi mêlé en envoyant le général Hemidti, le numéro 2 du pouvoir militaire. Le Soudan tente de trouver des alliés qui mettront la pression sur Washington afin qu’il retire le Soudan de sa liste noire. À ce niveau, la France a saisi l’occasion. En effet, le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a déclaré que la France ferait pression en faveur du retrait du Soudan de la liste noire américaine des « États soutenant le terrorisme », à l’occasion d’une visite à Khartoum lundi. Cela dit, le président sud-soudanais ne compte pas en rester là et monte une contre-attaque avec la Chine. Le Soudan du Sud vient d’obtenir un prêt de 600 millions de dollars de la part de Pékin. Le nouveau prêt vise à couvrir le paiement des salaires des fonctionnaires sud-soudanais pour les six prochains mois. Il intervient quelques mois après que de nombreux députés sud-soudanais ont décidé de boycotter une cérémonie de présentation du budget de l’année 2019-2020, s’insurgeant contre les arriérés de l’État envers ses employés. Les États-Unis tentent tant bien que mal de mettre le pays sous pression afin de provoquer des instabilités. Avec cette implication chinoise, le gouvernement de Kiir continue de montrer qu’il résiste et qu’il ne veut pas que le pays tombe dans les pièges néocoloniaux des Occidentaux.
 
Côte d’Ivoire : la procureure de la CPI fait appel de l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé

Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale, a fait appel de l’acquittement prononcé le 15 janvier dernier en faveur de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Cette décision ouvre la voie à une nouvelle procédure devant la Chambre d’appel qui devrait prendre plusieurs mois. C’est une décision qui hypothèque l’espoir de Laurent Gbagbo de rentrer dans son pays avant le scrutin présidentiel de 2020. Quels sont les dessous de cet appel ? Pourquoi ne faut-il rien attendre de la CPI ? Analyse du géopoliticien, Luc Michel.

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV