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Zoom Afrique du 10 septembre 2019

RCA : Paris courbe l’échine !

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

  • Le nouveau Soudan dans la nasse du FMI !  
  • Cameroun : 3,157 milliards de FCFA pour rebâtir l’école en régions anglophones ;
  • Bénin : 3 militaires morts dans un crash d’avion non élucidé.

 

Les analyses de la rédaction :

Mali : les plans occidentaux de démembrement ont détruit les routes

Au Mali, la population continue de manifester et d’exprimer son mécontentement non seulement contre la présence militaire des occupants, mais aussi contre l’insécurité qui y règne depuis leur arrivée dans le pays. Outre l’insécurité, les plans de démembrement des Occidentaux ont aussi rendu les routes impraticables et pour cause. Cette stratégie permet d’isoler des villes stratégiques, de provoquer l’exode des populations et de favoriser les conflits interethniques. Pour rappel, à Djibo dans le nord du Burkina Faso, la stratégie était la même, à savoir, isoler la région en détruisant les ponts reliant Djibo à Ouagadougou.

En bref, la stratégie consiste justement à isoler les villes pour y déployer des bases militaires ou aussi permettre aux groupes terroristes à la solde occidentale d’y installer leur fief.

La population est totalement mécontente, et ne veut en aucun cas laisser l’Occident décider de son destin. À Tombouctou, des manifestants ont empêché pour le troisième jour consécutif l’accès à l’aéroport. Le bateau qui effectue la liaison avec Mopti (centre), principale voie d’accès vers Bamako en raison de l’insécurité sur les routes, a été bloqué. Banques et services administratifs sont restés fermés.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce lundi à Bandiagara (centre). « Nous sommes excédés ! », a déclaré le chef du Collectif des associations des jeunes du pays dogon (CAJPD), Adama Diongo. Les Maliens reprochent aussi l’inaction des forces militaires étrangères qui sont présentes dans le pays. La population se demande toujours la raison pour laquelle la Force Barkhane et la MINUSMA sont présentes au Mali, puisque les attaques se multiplient. Barkhane justifie cette inaction en mettant en avant le manque de moyens et d’effectifs, et la MINUSMA se justifie en disant que ce n’est pas son rôle d’assurer la sécurité dans le pays. Donc en fin de compte, les troupes militaires occidentales ne sont pas là pour assurer la sécurité de la population, mais plutôt pour veiller à ce que les villes stratégiques soient isolées et que l’exode de la population ait bien lieu.

« On n’a jamais connu ce qu’on est en train de vivre depuis fin 2018 à travers des assassinats, des braquages, des tirs », a déclaré un coordonnateur du mouvement Algafiat i Minika (La Paix pour Ménaka), Harouna Ibatane Yattara, organisateur de la manifestation.

Pour les Maliens, les conflits sont apparus avec l’arrivée des militaires occidentaux et pas avant. Maintenant, de plus en plus de Maliens prennent eux-mêmes les armes pour préserver leur sécurité. Ce que l’Occident n’avait pas prévu d’ailleurs, c’est que la résistance augmente de jour en jour et que les Maliens sont décidés à prendre eux-mêmes le destin de leur pays en main.

 

Centrafrique : la France capitule !

Suite à la visite du président centrafricain, Faustin Archange Touadera, à Paris, il a mis les points sur les « i » avec comme objectif que Paris lève l’embargo sur les armes. La France a l’air d’avoir changé d’avis. L’ex-puissance coloniale se retire petit à petit, la RCA et ses partenaires ont un but en commun, c’est celui de restaurer entièrement l’armée nationale. Ce qui n’est pas le cas de la France, et beaucoup s’en sont rendu compte.

Ce 9 septembre, lors de la conférence de presse commune des ministres français et russes des Affaires étrangères et de la Défense à Moscou, Florence Parly a évoqué les initiatives diplomatiques françaises et russes en Centrafrique. « Certains veulent y voir un lieu de compétition. Nous avons des différences de méthode, mais je veux le croire, nous avons un même objectif : aider les Centrafricains à restaurer l’autorité de l’État sur leur pays. Lorsque nos efforts convergent dans le cadre institutionnel de l’ONU ou bien de celui de l’Union africaine, nous obtenons des résultats. À l’image, par exemple, de l’assouplissement sur l’embargo sur les armes. Nous pouvons le faire, alors faisons-le davantage », a-t-elle déclaré.

Le 5 novembre 2018, dans une interview parue dans l’hebdomadaire Jeune Afrique, la ministre française de la Défense avait accusé Moscou d’entraver une sortie de crise. « Je ne suis pas certaine que cette présence [russe en République centrafricaine] et les actions déployées par Moscou, comme les accords négociés à Khartoum à la fin août, contribuent à stabiliser le pays. » La ministre critiquait alors l’activisme diplomatique de la Russie qui avait parrainé, le 28 août 2018, à Khartoum, la capitale du Soudan, une rencontre destinée à faciliter le processus de réconciliation en Centrafrique.

Plus tôt, dans une interview diffusée le 3 novembre 2018 sur France 24, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian avait de son côté accusé la Russie d’avoir les mêmes funestes desseins : « Le seul sujet qui doit préoccuper ceux qui veulent s’occuper de la Centrafrique, c’est [...] la sécurité de ce pays et son développement, et non pas utiliser potentiellement les difficultés de ce peuple et de ce pays pour s’implanter dans un continent où il y aurait des ambitions voilées. »

Des paroles qui mettent en avant la frustration française suite à la perte de son pré carré. La Centrafrique s’est tournée vers la Russie, car la France n’avait pas dans son objectif de restaurer l’armée nationale et même la stabilité du pays. À la faveur de la levée partielle par l’ONU de l’embargo sur les armes décidée en décembre 2017, la Russie avait livré fin janvier 2018 à la République centrafricaine des armes d’infanterie et des munitions, et déployé 170 instructeurs civils et cinq instructeurs militaires chargés de former les militaires centrafricains et de soutenir leur déploiement à travers le territoire.

Suite à quoi, la France avait livré 1 400 fusils d’assaut, sans munitions ni chargeurs. Ce qui montre bien que la restauration de l’armée nationale ne se trouvait pas dans l’agenda français. Grâce a la formation de l’armée nationale, les FACA, la Centrafrique peut stabiliser le pays et ainsi relancer son secteur économique. La France a perdu son bras de fer contre la RCA. Reste maintenant à écouter les revendications de la population, à savoir, le retrait des troupes militaires étrangères qui occupent le pays depuis plusieurs années déjà. Il faut savoir que beaucoup de Centrafricains ont été victimes de violence en tout genre de la part des militaires français et de l’ONU. Des plaintes ont même été enregistrées, mais bien évidemment, elles sont classées sans suite. D’autant plus que la population ne veut plus de leur présence sur le territoire centrafricain. Maintenant, le pays se redresse de plus en plus et Paris ne peut plus entraver ce développement.

 

Congo Brazzaville : les dessous de la visite du président Nguesso

Quels sont les véritables enjeux de la visite du président congolais Sassou Nguesso à Paris ? Comment Paris lie-t-elle abusivement les crises écologiques au Brésil et au Congo ? Pourquoi la future présidentielle sera-t-elle l’année de tous les dangers
pour le président congolais ? Que devient le dossier des biens dits « mal acquis » ? Une analyse du géopoliticien Luc Michel.  

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV