Un législateur irakien a annoncé que l’Irak envisageait d’annuler son accord de sécurité avec les États-Unis et de bénéficier du soutien russe pour la protection de son espace aérien. Karim Alawi, membre de la Commission de sécurité et de défense au Parlement irakien, a déclaré que des preuves témoignaient de l'implication du régime israélien dans des attaques récentes contre des bases et des convois des Hachd al-Chaabi, et ce, de coordination avec les États-Unis.
« Les enquêtes menées montrent que des drones de l’armée israélienne étaient impliqués dans les raids aériens contre les sites militaires des Hachd al-Chaabi dans quelques provinces irakiennes », a-t-il indiqué.
Le parlementaire irakien a dit au journaliste du site d’information Al-Maalomah que l’ambassade américaine à Bagdad avait mis en tenailles Bagdad pour l'empêcher de divulguer les résultats de l'enquête autour des récentes attaques. Selon Alawi, vu la vague croissante de la colère anti-US en Irak, l'accord sécuritaire USA/Irak ne pourrait rester en l'état et qu'il y a toutes les chances pour que cet accord soit révoqué. Selon le parlementaire qui a évoqué la récente visite du vice premier ministre al-Fayyad à Moscou, le gouvernement irakien aurait sollicité Moscou pour assurer la sécurité de l’espace aérien irakien.
Signé en 2008, l’accord stratégique de sécurité Irak/États-Unis inclut les clauses, organisant le déploiement temporaire et des actions des troupes américaines en Irak et de leur retrait du territoire irakien.
En abusant de l’accord en question, les drones israéliens se sont permis de violer l’espace aérien de l’Irak, a signalé le législateur irakien.
Alawi a par ailleurs précisé que « si l’hypothèse de l’implication d’Israël dans les frappes contre les Hachd al-Chaabi est prouvée, cela montrera aussi que les Américains ne sont pas sincères dans leurs engagements envers la sécurité du pays ».
Concernant la visite du conseiller à la Sécurité nationale Faleh al-Fayyad en Russie, la Commission de sécurité et de défense au Parlement irakien a annoncé mercredi 4 septembre qu’elle était vue comme le premier pas vers la suspension des relations militaires avec Washington. Hakim al-Zamili, l’un des dirigeants du courant irakien Sadr, a également mis en garde contre des projets israélo-américains visant à s’en prendre dans un proche avenir à la fois « aux saints mausolées en Irak » mais aussi « à la police et à l'armée irakienne ». Il s'agit d'un déclic à une une guerre civile : « Israël n’attaque pas l’Iran ou le Liban, puisqu'il sait bien qu’en cas d'attaque contre ces deux pays, leur riposte sera à coup sûr cuisante et ferme », a-t-il souligné.
