Alors que les affrontements se sont intensifiés à Idlib et que la Russie souligne la poursuite de son soutien à l’armée syrienne dans la lutte contre le terrorisme, de nouvelles restrictions s’imposent au maintien des postes d’observation turcs.
« Après la reprise du contrôle de la ville de Khan Cheikhoun et les villages des alentours, les forces syriennes ont encerclé le poste d’observation turc le plus éloigné, à Morek dans la province de Hama dans le nord de la Syrie. Quelques jours auparavant, les avions de combat russes et syriens avaient bombardé un convoi militaire envoyé par Ankara vers Idlib », a écrit Sky news dans un rapport.
Il semble que la Russie demande un changement dans le plan de déploiement des postes d’observation, car après le changement de la ligne de confrontation militaire entre Damas et ses opposants, il n’est plus besoin de certaines de ces forces.
Pour certains analystes, Hayat Tahrir al-Cham continue à contrôler 90 % d’Idlib malgré un accord entre la Russie et la Turquie sur la création de zones de désescalade dans cette province, et Ankara est responsable de cette situation.
Auparavant, lors d’une conférence de presse avec son homologue français, Emmanuel Macron, le président russe, Vladimir Poutine, avait dit que les groupes terroristes avaient pris en 2018 50 % d’Idlib, mais actuellement, en raison du refus de la Turquie de les expulser, ils contrôlent 90 % de cette province.
Le ministre russe des Affaires étrangères avait pour sa part déclaré que si les terroristes poursuivaient leurs attaques contre l’armée syrienne, les civils et la base aérienne de Hmeimim, ils devraient s’attendre à une réponse cuisante. L’armée turque a installé des postes d’observation dans cette province et on s’attendait à ce que sa présence empêche les terroristes de perpétrer des attaques, mais ce n’a pas été le cas.
Dans ce contexte, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est rapidement rendu en Russie en vue de rencontrer son homologue russe. Il a déclaré que les forces turques déployées à proximité d’Idlib étaient en danger en raison de la complexité de la situation.
« La Turquie prendra les mesures qui s’imposeront pour protéger ses forces à Idlib. La situation est si compliquée que les forces turques sont exposées au danger et nous ne voulons pas que cela se poursuive », a déclaré Erdogan lors de cette conférence.
En vertu d’un accord conclu en 2017 à Astana, avec la Russie et l’Iran, la Turquie a installé 12 postes de contrôle dans les provinces d’Idlib de Hama et d’Alep en vue de mettre en œuvre l’accord sur la création de zones de désescalade dans ces régions. Puis, Ankara a commencé à les développer et à les transformer en bases militaires sur le sol syrien comme celui à Morek dans le centre de la Syrie.
La Turquie contrôle également des bases militaires à al-Bab, Jarablus, A’zaz et Afrin.
Le nombre exact de militaires turcs sur le sol syrien est inconnu surtout que la frontière syrienne est ouverte à l’armée turque et que les convois militaires turcs se déplacent librement.