Les médias mainstream parlent de la "vague de répression" qui s'installe en Algérie après le discours du chef d'état-major Gaïd-Salah. On parle même d'une " dictature" qui s’installe. Cité par le site Algeriepatriotique, " le chef du commandement de l’armée aurait même menacé de sévir contre ceux qui s’opposeraient au bon déroulement du processus actuel, en disant détenir «des informations confirmées» sur ce qu’il qualifie de «plans hostiles» à l’Algérie et à sa place dans le concert des nations qu’il a promis de dévoiler «au moment opportun». Le vieux général serait-il converti aux thèses complotistes ou y aurait-il réellement une odeur de poudre émanant des frontières?
Lors du G7 tenu cette semaine, l'Iran n'était pas la seule vedette de la manifestation. Angela Merkel et Emmanuel Macron ont appelé aussi à élargir le G5 Sahel et à renforcer financièrement "la coalition internationale contre le terrorisme" dans la région sahélienne. Pourquoi? Les intéressés s'en sont expliqué : " Les pays qui ont promis des contributions à ce G5 n’ont pas donné grand-chose à ce jour. Les actuelles armées des cinq pays (Tchad, Mauritanie, Niger, Mali et Niger) ne sont pas à la hauteur de la tâche et manquent de moyens. Dans le même temps, les populations ne collaborent plus avec franchise, par peur qu’elles deviennent la cible des forces terroristes qui se trouvent parmi elles."
En effet, la France et l'Allemagne comptent surtout sur une adhésion de l'Algérie et de sa puissante armée qui jusqu'ici refusaient catégoriquement toute aventurisme militaire hors des frontières nationales, connaissant l'exemple de Barkane étant bien présent dans tous les esprits. Tout porte à croire que le vieux général n'est pas prêt à changer de ligne, ou alors pas pour le moment. Mais les puissances occidentales en resteront-elle pas là, se contentant de subir le "non" récurrent de l'Algérie? Rien n'est moins sûr. Le mouvement social étant entrée dans une phase délicate, la Libye et le Sahel étant totalement chaotique, la tentation est grande de vouloir mettre à l'épreuve la sécurité frontalière voire territoriale algérienne. D'où sans doute ces tirs de missiles surprises de la marine algérienne.
Ce lundi 26 août à Oran, dans l’ouest de l’Algérie, la marine nationale algérienne a testé, pour la première fois dans des manœuvres avec munitions réelles, les deux derniers sous-marins de classe Kilo et de version 636 acquis auprès de la Russie, a indiqué un communiqué de la Défense nationale. Le chef d’état-major de l’ANP a ainsi supervisé un «exercice de tirs de missiles Club-S contre des objectifs de surface à partir des deux sous-marins qui viennent de renforcer les capacités de nos forces navales», a affirmé le communiqué.
L’Algérie semble vouloir rappeler à certaines parties sa disposition à engager toute sorte de conflit, naval, terrestre voir balistique si le besoin est. Le fait que les armements et les navires testés soient russes sont autrement significatifs. En dépit d'un rapprochement tenté avec les Américains et le fait que Washington tend à se manifester de plus en plus activement sur la scène algérienne ne changent rien aux alliances algériennes, estiment les observateurs.
«Deux autres submersibles les 5e et 6e sous-marins de classe Kilo version 636, NDLR feront l'objet d'un nouveau contrat pour des livraisons à l'horizon 2020-2022, probablement pour remplacer les sous-marins de première génération Kilo 877EKM», ont d'ailleurs souligné les sources proches des exercices.
La marine algérienne dispose à présent de 6 sous-marins de classe Kilo au total, dont 3 en version 636 «trou noir». En Méditerranée les ambitions néocolonialistes sont désormais énormes pour que l'Algérie puisse y rester indifférentes. La guerre contre la Syrie, la saisie du pétrolier iranien Grace 1,...voila autant d'étincelle qui pourrait tout basculer. la Méditerranée, couloir stratégique majeur pour les ressources énergétiques du Moyen-Orient et d'Asie centrale, demeure un espace essentiel à la puissance navale américaine.