Deux jours avant que le régime de Tel-Aviv prenne la décision folle d'envoyer ses drones frapper le Hezbollah dans son bastion de Zahiya sud, quitte à changer de facto les règles du jeu en vigueur depuis la défaite militaire israélienne en 2006, le PM sioniste s'est entretenu au téléphone avec le président russe, Vladimir Poutine. Selon les agences de presse, la Syrie et l'Ukraine ont figuré au menu des discussions. 48 heures plus tard, Tel-Aviv prenait d'assaut le sud de Damas, tuant deux officiels du Hezbollah, avant de lancer ses drones-kamikazes au sud de Beyrouth. Tel-Aviv a-t-il coordonné avec la Russie? il va sans dire qu'Israël n'aurait jamais osé agir de la sorte, au risque de déclencher une guerre totale contre lui, sans le feu vert préalable des États-Unis. Mais Moscou, Tel-Aviv a-t-il demandé son avis avant de tirer des missiles contre le site du Hezbollah à l'aéroport de Mezzeh puis de viser Zahiya sud? Évoquant la récente attaque lancée par Tel-Aviv contre le Liban, le ministère russe des Affaires étrangères semble avoir y porter sa réponse. La Russie met en garde contre les "conséquences imprévisibles des attaques israéliennes dans cette région".
Cité par Itar Tass, dans un communiqué, publié hier le lundi 26 août, le ministère russe des Affaires étrangères appelle les parties à "faire preuve de retenue", à "respecter strictement le droit international" et les "résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU".
« Moscou est sérieusement préoccupé par l'escalade récurrente des tensions dans cette région », a déclaré le ministère russe qui ajoute : « La Russie a insisté, à plusieurs reprises, sur la menace que représentaient de tels actes dans l'atmosphère extrêmement explosive de la région en avertissant que cela pourrait déclencher une confrontation militaire à grande échelle aux conséquences imprévisibles ».
L'avertissement est clair: après avoir fait acculer au mur la Turquie dans le sud d'Idlib et dans le nord de Hama, et ce, aux côtés de l'armée syrienne, la Russie n'a aucun intérêt qu'une diversion se produise. La frappe israélienne contre le Hezbollah et la riposte que la Résistance ira infliger à Tel-Aviv sont à même d'ouvrir un front de plus dans cette complexe guerre qu'est celle de la Syrie. Ceci, la Russie n'en veut absolument pas et Tel-Aviv le sait. Surtout que Moscou entretient de bonnes relations avec le Hezbollah lequel a pesé de tout son poids sur la scène libanaise pour faciliter la participation russe aux projets gaziers libanais, estime un analyste joint par PressTV. " De plus l'acte d'hystérie d'Israël met dans une situation difficile la Russie qui ne saurait plus désormais respecter ses accords sécuritaires avec Israël. Les positions de l'armée syrienne sur les frontières avec Israël ou encore l'usage des S-300 font partie de ses accords. On sait que la réticence moscovite à faire opérer les S 300 renvoyait surtout à ce que la Russie ne voulait pas d'un front de plus en Syrie. Après l'attaque d’Israël contre Zahiya, ce front vient de s'ouvrir non pas en Syrie, mais au Liban même. Une confrontation à grande échelle se profile à l’horizon, dont les impacts pourraient nuire à la présence russe au Moyen-Orient, ajoute l'analyste qui fait allusion aux propos tenus par le président libanais.
Le président Michel Aoun et son Premier ministre Saad Hariri ont en effet vivement condamné l'attaque au drone contre Zahiya à titre de " violation flagrante de l’espace aérien libanais" et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le président libanais, Michel Aoun a affirmé qu’il s’agissait ni plus ni moins d’une déclaration de guerre, assurant que le pays s'arrogera le droit de se défendre. Quant à son Premier ministre, Saad Hriri, il a fustigé Israël pour avoir mis en danger la "stabilité de la région" tout en dénonçant les vols massifs de l’aviation israélienne au-dessus de Beyrouth et de ses banlieues.
Lors d’un discours prononcé à l’occasion du deuxième anniversaire de la libération de Jeroud Ersal à la frontière avec la Syrie, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah a promis à Israël une double riposte qui s'étendrait à la fois au ciel et au sol : "les drones israéliens ne sont plus à l'abri dans le ciel libanais et les soldats sionistes non plus, a -t-il dit en substance.
"Dire qu'Israël avait le feu vert de Moscou pour s'attaquer au Hezbollah, c'est dénaturer la réalité. Au fait cette attaque a eu lieu à l'instigation des Américains et je dirai, dans le strict objectif d'ouvrir le dialogue avec la Résistance en général et l'Iran en particulier. Mais à défaut d'un Iran qui continue à réclamer son du avant tout dialogue avec les États-Unis ( à savoir la levée des sanctions) les États-Unis n'ont réussi sur ce coup qu'à exposer leur méga pion qu'est Israël ", dit l'analyste joint par Press TV.