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Zoom Afrique du 17 août 2019

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La flotte russe lors d’une parade navale.

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

  • Le Sénégal fait le pari de l’écologie ;
  • Cameroun : un jeune Camerounais a inventé un drone pour combattre Boko Haram ;
  • Tchad : le président renforce la décentralisation et crée 50 nouveaux postes ;
  • Côte d’Ivoire : Guillaume Soro annonce sa candidature pour les présidentielles de 2020.

 

Les analyses de la rédaction :

Mali : le président nigérien, Mahamadou Issoufou s’en mêle

Kidal, une ville dans le nord du Mali, se trouve au centre d’une polémique. Selon le média mainstream RFI, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, était en visite à Kidal ce mercredi 14 août. Il a été question notamment du retour de l’administration malienne, absente depuis de longues années dans cette ville du Nord en proie au terrorisme. Mais voilà que débarquent au milieu de la scène les critiques du président nigérien, Mohammadou Issoufou, dirigées contre Kidal et l’État malien.

« Un sanctuaire pour les terroristes », c’est en ces termes ­que Mahamadou Issoufou qualifie la ville de Kidal, dans le nord du Mali. « Le statut actuel de Kidal est une menace pour le Niger, affirme-t-il. L’État malien doit impérativement y reprendre ses droits. » Voilà les critiques du président nigérien à l’encontre du gouvernement malien. Le président malien reste silencieux et c’est le secrétaire général du groupe armé HCUA, Alghabass Ag Intalla, qui répond : « C’est toujours de la faute de Kidal. La prochaine fois qu’ils auront mal à la tête, ce sera aussi à cause de Kidal. À Kidal, il y a la force française Barkhane et la MINUSMA des Nations unies. Toute la communauté internationale est là ! », martèle-t-il. ­­­­RFI continue son récit en indiquant que l’envoyé spécial des Nations unies s’est d’ailleurs rendu à Kidal cette semaine pour y discuter, entre autres, du retour de l’administration. Selon un membre du comité directeur de la CMA à Kidal, les directeurs régionaux de l’Hydraulique, de la Santé, de l’Énergie et de l’Enseignement sont déjà sur place.

Ce qui attire l’attention de Zoom Afrique, c’est le fait que ce soit le président nigérien qui parle en lieu et place du président malien. Significativement, le secrétaire général de la CMA n’a émis aucune critique envers le gouvernement malien, car il semblerait que les groupes présents à Kidal travaillent en coordination avec l’État malien. Ce serait pour cela qu’aucune critique n’a été formulée contre le gouvernement, contrairement à un ancien élu de la ville. Ses critiques sont directement adressées à Barkhane, force d’occupation, de la MINUSMA et de la soi-disant communauté internationale qui est composée des États-Unis et de leurs sbires otaniens. D’ailleurs, l’article du RFI termine sur les propos d’un ancien élu de la ville de Kidal, visiblement trop pro-Barkhane, qui affirme qu’« ils sont là, mais n’ont aucune marge de manœuvre ». Selon le député, « la CMA a ses propres commissions pour l’eau, la santé, etc. Et ce sont elles qui prennent toutes les décisions ». À la rentrée dernière, le gouverneur de Kidal avait lancé un ultimatum aux enseignants pour qu’ils reprennent leurs postes. Sans résultat, ajoute cet élu, comme pour affirmer que l’État malien est absent de cette province, et ce, à cause de la CMA. Or en Mali la population est loin d’être dupe : si les choses ne se mettent pas en place, c’est surtout à cause de la présence massive des troupes étrangères sur place. Que le président Mahammadou Issoufou se mette à critiquer la CMA en lieu et place du président malien, cela laisse entendre que l’État malien n’a pas accepté de le faire puisque les touaregs et l’État travaillent tant bien que mal ensemble. On a l’impression qu’Issoufou, le chouchou de l’Occident, se pose en porte-voix d’une force d’occupation qui, cachée derrière le G5 Sahel, veut faire une percée à Kidal et s’y pénétrer pour tenter de saper les coopérations CMA, Bamako. Le président nigérien laisse même planer la perspective d’une intervention militaire puisqu’il accuse le Nord malien d’avoir causé des troubles sécuritaires sur les frontières nigériennes. Il parle d’une certaine menace que pourrait représenter Kidal pour le Niger. Ce qui démontre l’hostilité du Niger, mais aussi de l’Occident par rapport au système que le gouvernement malien met en place à Kidal. La population tient tête à l’Occident et c’est cela qui compte.

 

Centrafrique : une base militaire pour les FACA va voir le jour

En Centrafrique, la France et l’ONU, qui ont longtemps œuvré à maintenir l’armée nationale au plus bas niveau, sont maintenant prises de court par les décisions du gouvernement de Touadera. Depuis le détachement de la RCA avec l’Occident, le gouvernement s’est surtout concentré à faire renaître les FACA de leurs cendres. Ces efforts se concrétisent de plus en plus. Après l’apparition des FACA sur le terrain, et ce, à la demande de la population qui ne se sentait plus en sécurité à la vue des soldats occidentaux, les autorités centrafricaines ont pris un nouveau tournant.

Le jeudi 15 août à 22 km de Bangui, le président Touadera a posé la première base de la future grande base logistique militaire.

La base logistique s’étendra sur 176 hectares et sera constituée notamment de 5 entrepôts et d’une base de vie pour 800 personnes. Selon Marie-Noëlle Koyara, ministre de la Défense et de la reconstruction des armées, « il s’agit de la construction de la plus grande base logistique militaire, chargée d’apporter un soutien matériel aux forces armées dans les situations de défis sécuritaires qui se posent à nous. Les exemples de projection et des opérations récentes montrent tout l’intérêt d’avoir une logistique adaptée aux besoins et à laquelle il convient de conférer toute la place que le soutien des forces nécessite. »

Les forces armées centrafricaines sont formées par des instructeurs russes, mais récemment aussi par la force européenne (EUTM). Mais les défis vont au-delà de la formation. Un embargo sur les armes pèse toujours depuis 2013 sur le pays, avec notamment comme prétexte évoqué le manque d’infrastructures.

La création d’entrepôts de munitions et d’une chaîne logistique plus efficace doit donc contribuer à remplir les conditions de la levée de l’embargo. Cette base vient aussi s’insérer dans une vision plus générale.

« Nous avons opté pour une armée de garnison, a déclaré le président Faustin Archange Touadera. Nos bases se situent en ce moment en pleine ville, et ne sont plus adaptées aux nouvelles situations. Nous devions donc redimensionner cela et c’est pour cela que nous avons choisi cette base PK22. Mais ce n’est que le début. »

La construction de cette base devrait prendre au moins un an et coûter 8,5 millions de dollars environ. Elle doit être la première base des trois zones de défense. Les deux autres prévues devraient être bâties à Bangassou et à Ndele.

Cette décision du gouvernement de Touadéra marque un nouveau tournant important pour le destin de la Centrafrique. En effet, cela montre que le pays se détache de plus en plus de l’emprise de l’Occident qui n’a jamais laissé l’armée nationale centrafricaine se développer comme il se doit, pour assurer la sécurité du territoire. L’Occident a le même système pour les pays africains, à savoir affaiblir les armées nationales pour rendre le pays dépendant des forces armées occidentales. Il faut toutefois rappeler que la population centrafricaine a porté plainte de nombreuses fois concernant les mauvais traitements infligés par les soldats occidentaux, mais les plaintes ont été classées sans suite. Depuis longtemps les Centrafricains demandaient de voir les FACA assurer leur sécurité, ce qui est quasiment chose faite. Le gouvernement se concentre sur ce point important et concrétise de plus en plus ses projets de développement.

 

Golfe de Guinée : un scénario sur le modèle Somalie/golfe d’Aden

Un scénario se dessine dans le golfe de Guinée, et même concernant les pays qui longent la côte. Les Occidentaux font tout pour provoquer un conflit frontalier entre le Cameroun et la Guinée voisine et ils se délectent rien qu’au spectacle de ce mur frontalier qui se dresse entre les deux pays et qui avance chaque jour un peu plus en signe de méfiance réciproque. Cela dit, ce jeudi un kidnapping a eu lieu, celui de marins asiatiques et européens qui ont été enlevés dans leur navire au large de Douala (sud du Cameroun), dans le golfe de Guinée, ce qui a largement été couvert par les médias mainstream qui se sont aussitôt empressés de montrer des statistiques, comme toujours tronquées, concernant les attaques de pirates dans le golfe de Guinée.

Ce scénario a non seulement pour but de diviser les pays de la région, mais en plus de concrétiser la présence massive de navires militaires dans le golfe de Guinée. Ce qui a attiré l’attention de Zoom Afrique, c’est que dans les médias mainstream, la nationalité des pirates a directement été annoncée contrairement à celle des marins kidnappés.

Outre les marins ukrainiens et chinois, des marins russes auraient aussi été kidnappés. À Moscou, le ministère des Affaires étrangères a assuré dans un communiqué que trois des marins kidnappés étaient de nationalité russe. Après les enlèvements, des recherches ont été lancées, à partir de Douala et de Cotonou notamment, selon l’une des sources camerounaises.

Le but de la manœuvre est de reproduire exactement le même scénario qu’en Somalie et dans le détroit de Bab el-Mandeb et le golfe d’Aden. En effet, au large des côtes somaliennes, se trouvaient aussi des pirates et une présence massive de navires militaires occidentaux. Dans un reportage diffusé en 2016, les navires militaires français sont très présents dans le golfe d’Aden aux côtés de certains bateaux somaliens considérés comme des pirates­­­­­­­­­. Seulement le reportage montrait bien que les militaires français contrôlaient seulement les papiers des navires somaliens qu’ils suspectaient d’être des pirates, mais ne les arrêtaient pas !

Le camp atlantiste projette de prendre entièrement le contrôle du golfe de Guinée, pour non seulement mettre la main sur les nombreuses ressources pétrolières et gazières, mais aussi pour contrôler la voie maritime considérée comme stratégique de par son accès à la Méditerranée, l’océan Atlantique et l’océan Indien. Le groupe déjà mis en place dans le golfe de guinée est un parallèle au G5 Sahel, qui est terrestre et aérien, et s’appelle le G7++. Il est censé devenir le contingent naval de l’Occident en Afrique. Les navires militaires sont déjà là, suite aux différents exercices maritimes que les États-Unis et la France ont mis en place avec entre autres la Côte d’Ivoire. Dernièrement, l’énorme navire de guerre américain a aussi fait son apparition en Côte d’Ivoire, mais il se trouve maintenant au large du Nigéria.

Les médias mainstream tentent tant bien que mal de montrer que les pays de l’Afrique subsaharienne se divisent, avec notamment une information qui prétendait que la Guinée équatoriale veut construire un mur à sa frontière avec le Cameroun. En visite dans la capitale camerounaise Yaoundé, le ministre des Affaires étrangères de la Guinée équatoriale, Simeon Oyono Esono Angue, a démenti vendredi les informations selon lesquelles son pays envisagerait de construire un mur le long de la frontière avec son voisin, le Cameroun. « Ce mur n’existe pas, les gens qui parlent d’un mur sont mal informés », a-t-il affirmé à la presse à la sortie d’un entretien avec le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute.

Information démentie, qui montre une fois de plus que les médias mainstream tentent de montrer au monde que les pays africains sont divisés et que le golfe de Guinée regorge de dangers, ce qui légitimerait une présence navale occidentale dans cette zone stratégique de l’Afrique.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV