TV

Détroit d'Hormuz : l'Irak et l'Iran exporteront leurs pétrole via la Syrie en cas de guerre

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La raffinerie du port syrien de Baniyas (Google Map)

Bien que le projet d'exportation de pétrole irakien via la Syrie n'ait pas encore vu le jour, les pressions et les sanctions américaines à l'encontre de l'Iran, la situation en Syrie et en Irak, ainsi que l'évolution peu claire de la situation dans la région ont placé ce projet au centre des coopérations de Téhéran avec Bagdad et Damas d'autant plus que l'exportation de pétrole iranien et irakien via les ports syriens représente d’importants avantages pour ces trois pays: d'un côté, Téhéran et Bagdad, en raison des tensions dans le golfe Persique, trouvent une alternative économique stratégique pour leurs exportations de pétrole et, d’autre part, ce projet permettra d'économiser du temps et de l'argent. Le troisième avantage que représente ce plan réside dans le succès des coopérations économiques conjointes à long terme entre les trois pays qui font partie de l'axe de la Résistance. L'Iran, la Syrie et l'Irak comptent utiliser non pas les oléoducs construits dans les années 80 mais aussi en construire de nouveaux. 

Interrogé par Al-Akhbar, l’expert en énergie, Ziad Ayoub Arbash, estime qu’une coopération conjointe Téhéran/Bagdad/Damas est la meilleure option qui soit pour créer un "bloc énergétique propre à la Résistance". 

La Syrie est considérée comme une porte pétrolière plus qu'un producteur et c'est cette position géographique et géostratégique qui poussent ses ennemis à en limiter le rôle en tant que voie de transit du pétrole. Contrairement à ce que les analystes occidentaux font croire, la voie "syrienne" de transite pétrolier ne date pas d'aujourd'hui. L'idée de créer une route énergétique propre à transiter le pétrole iranien et irakien vers l'Europe via les ports syriens a germé avant la guerre. 

Une première étape du projet s'est concrétisée en 2010, date à laquelle l'Iran a signé avec la Syrie un document de coopération en matière de transfert de pétrole vers les ports d’exportation syriens. Mais en 2019, l'accord demande à être mis à jour dans la mesure où la donne a changé non seulement en termes de coûts mais aussi sur le plan des rapports de forces en présence. 

La présence américaine dans l'est de la Syrie et en Irak sous prétexte de lutter contre Daech a multiplié les dangers auxquels est confrontée la route de transit énergétique syrienne d'autant plus que Washington cherche à exploiter les ressources pétrolières et gazières syriens et d'en vendre la production sur les marchés mondiaux, quitte à empêcher la Chine, puissance émergente de se connecter avec sa fameuse route de la soie à la route pétro-gazière syro-irako-iranienne. De même, on ne s’attend pas à ce que l’administration Trump reste les bras croisés à regarder l'émergence d'un axe pétro-gazier reliant l'Iran et l'Irak à la Méditerranée, axe qui a pour fonction de rendre caduques les sanctions US contre Téhéran et Damas et d'immuniser l'Irak en cas de guerre ou de sanction.

L’ambassade d’Irak à Téhéran a affirmé que Bagdad ne reconnaissait pas les sanctions américaines imposées à l’Iran, car elles sont contraires au droit international.

« Des négociations ont été engagées entre l'Iran et l'Irak en vue de contourner ces sanctions en éliminant le dollar des échanges commerciaux des deux pays et en le remplaçant par le dinar irakien. C'est un pas osé qui vu la montée en puissance des sentiments et des actes anti-US pourrait susciter une riposte anti-irakienne de Washington. L'Iran et l'Irak ont convenu de créer un fonds de coentreprise fondé sur le modèle Master-Feeder Fund avec que du dinar la dedans. Cette démarche monétairement souverainiste de l'Irak n'échappera pas aux USA qui craignent déjà l'emprise quasi total de l'Etat irakien sur ses frontières avec la Syrie. Les troupes US viennent de perdre un premier "conseiller militaire" en Irak post Daech alors que certains milieux accusent les Américains d'avoir visé les bases des Hachd al-Chaabi à Salaheddine et à Diyala.", conclut Al-Akbar. 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV