Des sources bien informées ont affirmé que le Pentagone avait expédié une équipe d’experts en interception de missiles et drones en Arabie saoudite pour empêcher la chute du gouvernement des Al-Saoud, dans le sillage de la guerre au Yémen.
Selon un article du journal Al-Quds Al-Arabi, les responsables politiques occidentaux sont profondément préoccupés par les graves répercussions de la guerre du Yémen sur la stabilité de la famille royale saoudienne après son échec cuisant au Yémen et son impact sur le morale des forces militaires et de l'opinion publique saoudiennes.
Cette inquiétude est due à la peur de la chute des Saoud comme ce qui s’est passé après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque les États-Unis sont intervenus en Irak pour en faire une plate-forme pétrolière en cas d’effondrement de l’Arabie saoudite. Il s'agit d'un compte rendu inconnu de l'opinion publique internationale et qui se trouve dans les documents du Renseignement français.
Les États-Unis ont envoyé des unités militaires en Arabie saoudite, pour la plupart des experts en interception de missiles balistiques et drones. En 2018, pour la première fois, le Pentagone a décidé d'envoyer ses chapeaux verts à la frontière commune entre l’Arabie saoudite et le Yémen afin de détecter les missiles balistiques dans le désert, mais après l'échec cuisant de ces derniers mois de Riyad, des troupes américaines supplémentaires ont été envoyées, peut-on lire dans l’article d’Al-Quds Al-Arabi.
« Contrairement à ce qui est promu, l’envoi de troupes pour la deuxième fois ne vise pas à défendre l’Arabie saoudite contre l’Iran, car un groupe composé de 50 ou 100 personnes ne peut faire face à une puissance régionale. Ces troupes sont destinées à aider à intercepter les missiles et les drones utilisés par les Houthis, et à superviser ainsi le fonctionnement des radars. Cette opération intervient après la menace des Houthis de viser 300 cibles dans les prochaines semaines », ajoute l’article.
D’après les informations fournies par un haut diplomate occidental, l'Occident craint des répercussions qu'a, auprès de l'opinion publique, une défaite de l'armée saoudienne face aux Houthis. Si Riyad perd de la sorte face à Ansarallah comment en sera-t-il en cas de confrontation avec l'Iran?
Compte tenu de l'évolution de la situation dans le monde arabe, personne ne sait ce qui pourrait se passer en Arabie saoudite à la suite d'une réaction des forces armées et de l'opinion publique saoudiennes, en particulier après que le Royaume est devenu un État « semi-voyou » devant la communauté internationale en raison de la guerre au Yémen, l'assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi et l'effondrement de l'économie nationale en raison des aventurismes de Mohammed ben Salmane.
Un autre facteur qui inquiète les Saoudiens est la décision des Émirats arabes unis de se retirer de la guerre au Yémen sans consultation préalable avec Riyad, et cela veut dire que les Émiratis ont bien réalisé qu’ils ne sortiront pas victorieux de cette guerre.
« Si l’Arabie saoudite n’est pas victorieuse dans cette guerre, elle perdra tout son poids régional et politique dans le monde arabe et musulman ; elle se verra donc contrainte de faire des concessions aux Houthis et ne lèvera plus la tête devant les Iraniens qui deviendront les maîtres de la région avec les Turcs », a écrit le journal citant une source diplomatique européenne ayant travaillé auparavant en Arabie saoudite.
Ce qui se passe en Arabie saoudite semble maintenant ressembler à ce qui s'est passé au début de la dernière décennie après les attentats du 11 septembre.
Alain Juillet, un responsable du renseignement français qui a exercé également différentes fonctions dans le cadre du Renseignement au sein de la DGSE, notamment conseiller pour l’Intelligence Économique en France auprès du Premier ministre, a révélé il y a quelques années des informations que les gens ignoraient. « La guerre en Irak dirigée par les États-Unis en 2003 a eu lieu après que les services de renseignement américains ont conclu que les Al-Saoud pourraient s'effondrer, que le pétrole saoudien pourrait être perdu et que l'Irak aurait été envahi comme une plate-forme pétrolière alternative pour l'Arabie saoudite », avait dit Alain Juillet.