Les États-Unis ont imposé samedi 3 août une nouvelle série de sanctions à la Russie pour l’attaque présumée à l’agent chimique innervant Novitchok contre l’ancien agent double russe Sergueï Skripal en 2018 au Royaume-Uni. Les États-Unis avaient infligé en août 2018 une première série de mesures de rétorsion économiques à Moscou, sur l’exportation de certains produits technologiques et sur les ventes d’armes à la Russie. Pour une Amérique qui entretient de vastes réseaux d’espions à travers le monde, le geste ressemble à une mauvaise plaisanterie. Il y a une dizaine de jours, le renseignement iranien a démantelé une vaste cellule composée de 17 espions qui travaillaient pour le compte de la CIA. L’Iran a fermement condamné les sanctions US.
Washington, qui accuse le Kremlin d’être à l’origine de l’empoisonnement de l’ex-agent russe Skripal en mars 2018, maintient une pression financière sur Moscou.
Réaction de l’Iran ?
L’Iran a dénoncé par la voie du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Moussavi, le dernier cas de terrorisme économique américain à l’encontre de la Russie.
« La folie des Américains d’utiliser excessivement le terrorisme économique et d’appliquer des sanctions illégales et unilatérales à l’encontre des pays qui ne pensent pas et ne se comportent pas comme eux est une politique qui a perdu de son efficacité et qui n’aura définitivement aucun résultat pour ce pays », a déclaré vendredi M. Moussavi, sur le site web du ministère iranien des Affaires étrangères.
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Le président américain Donald Trump a imposé de nouvelles sanctions à la Russie pour son implication présumée dans l’attaque par un agent neurotoxique contre Sergueï Skripal et sa fille en Grande-Bretagne, un geste que Moscou a qualifié de « regrettable », affirmant que cela endommagerait les relations bilatérales.
Ces mesures, prises au nom d’une loi américaine de 1991 sur l’élimination des armes chimiques et biologiques, entreront en vigueur « vers le 19 août », après notification du Congrès des États-Unis, a précisé la diplomatie américaine. Elles le resteront pendant au moins 12 mois. La loi prévoit que les sanctions ne puissent être levées que si la Russie prouve qu’elle « n’utilisera plus d’armes chimiques à l’avenir », sous le contrôle d’inspecteurs internationaux.
Cependant, des économistes ont déclaré que les nouvelles sanctions n’auraient pas beaucoup d’impact, car la Russie dispose de réserves en devises et en or supérieures à 500 milliards de dollars. L’Iran et la Russie ont supprimé le dollar de leurs échanges bilatéraux. Mais ce processus de dédollaristaion n’est pas le seul moyen pour se débarrasser du dollar. Les dirigeants iraniens et russes exploitent aussi une nouvelle technologie dite blockchain pour profiter d’un nouveau système financier fonctionnant hors de la portée des États-Unis. Cette situation va permettre à ces pays de réaliser des transactions commerciales indépendamment du cours du dollar américain. Ces dernières années, les principales banques de Russie ont investi des sommes considérables dans les tests d’applications Blockchain. L’Iran a également vouloir créer sa propre cryptomonnaie parrainée par l’État pour lutter contre les sanctions américaines.