Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
Gabon : un nouveau code minier qui pourrait déranger...
En Afrique, une fois qu’un pays prend une décision, l’effet domino ne tarde pas à se montrer. C’est le cas de plusieurs pays qui, comme la RDC, ont mis en place un code minier qui a provoqué l’ire de l’occident. Au Gabon, après le nouveau code des hydrocarbures promulgué le 23 juillet dernier suite à des mois d’attente, c’est un autre code et non des moindres qui vient maintenant d’être promulgué. Annoncé ce 26 juillet par le ministre en charge des Mines et des Ressources hydrauliques, Tony Ondo Mba, le nouveau code minier a en effet été signé par le président de la République, après des passages devant l’Assemblée nationale et le Sénat.
Très attendue par l’ensemble des acteurs du secteur, la promulgation du nouveau code minier vient d’être portée à l’attention du grand public, des investisseurs et des partenaires au développement par Tony Ondo Mba, ministre en charge du Département ce vendredi 26 juillet. Pierre angulaire des activités d’exploration et d’exploitation minière, ce nouvel outil devrait offrir plus de flexibilité aux investisseurs à l’instar du nouveau code pétrolier.
En effet, cette loi n° 037/2018 portant réglementation du secteur minier en République gabonaise, et qui sera vulgarisée dans les tout prochains jours à travers différents séminaires d’échanges avec l’ensemble des parties prenantes, présente la particularité d’être très soucieuse des dispositions environnementales et sociétales comme l’a souligné le membre du gouvernement.
Avec pour principale innovation de clarifier le cadre fiscal applicable aux entreprises du secteur, ce nouveau code minier porte sur trois grandes préoccupations, qui sont : la prise en compte des attentes des opérateurs miniers, le besoin d’augmentation des investissements directs dans la recherche et l’exploitation minières dans le pays et la nécessité d’accroître les revenus budgétaires de l’État.
Sachant que le secteur ne cesse de battre des records en termes de production grâce notamment aux excellents résultats du leader qu’est la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), ce nouveau code permettra à long terme au gouvernement d’accroître ses revenus budgétaires tout en lui offrant la possibilité d’atteindre les objectifs de développement économique et social.
En RDC, une fois le code minier mis en place pour accroître les revenus du gouvernement, le premier à être intervenu pour imposer le départ de l’ancien président Joseph Kabila, c’était le gouvernement Trump, avec la voix de Nikki Haley et son arrogance légendaire.
Cela dit, la mise en place de ce nouveau code minier au Gabon risque de déplaire à certaines parties qui sont au sein du pays. Le code minier innove sur plusieurs plans, dont le cadastre minier qui garantit la transparence dans l’attribution des titres miniers et la fiscalité avantageuse qui permet aux opérateurs d’être compétitifs. À cela s’ajoutent un arbitrage des conflits plus efficace pour assurer la protection des intérêts des parties (opérateurs et État) et une meilleure définition des exigences en matière de responsabilité sociétale et environnementale des opérateurs afin que ceux-ci contribuent plus activement à l’amélioration des conditions de vie des populations dans leurs zones d’activité et à la préservation des écosystèmes. Pour ce qui a trait à la Sem, il convient de noter qu’une de ses principales missions est de porter les participations de l’État dans les projets miniers pour garantir ses intérêts. Le nouveau code prévoit donc clairement que l’État bénéficiera de 10 % à titre gratuit dans chaque projet minier en phase d’exploitation. L’Etat disposera aussi d’une option d’augmenter sa participation jusqu’à 35 %. Ce code minier, qui a maintenant été mis en place, pourrait encore être modifié ultérieurement.
Devrait-on s’attendre à un remake de la RDC au Gabon ? Ce serait plausible, mais beaucoup plus violent étant donné que le coup d’État manqué du mois de janvier, la France a renforcé sa présence militaire, et les États-Unis ont eux aussi envoyé un contingent de 80 soldats des forces spéciales, sous le prétexte de la probable crise qui aurait pu avoir lieu en RDC suite au présidentielle. Mais alors que la présidentielle est finie en RDC, les contingents français et américains sont toujours là. Les forces américaines sont-elles présentes au Gabon pour ainsi créer une nouvelle crise au sein du pays ?
Côte d’Ivoire : double offensive chinoise sur les plates-bandes de la France
Double offensive chinoise au cœur même des fiefs militaires français. Après être entrée au Mali via l’ONU, la Chine souhaite maintenant renforcer sa coopération avec la Côte d’Ivoire dans le domaine de la sécurité, a fait savoir l’attaché de la défense à l’ambassade de Chine en Côte d’Ivoire, le colonel Song. Il s’est exprimé vendredi à Abidjan, à l’occasion de la célébration des 92 ans de l’armée de la République populaire de Chine, en présence de l’ambassadeur de Chine en Côte d’Ivoire, Wan Li, du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Daouda Diabaté et de plusieurs invités. Le colonel Song a affirmé que la Chine est un bon ami et un bon partenaire de la Côte d’Ivoire qui se tient toujours aux côtés du gouvernement et du peuple ivoiriens. Actuellement, la coopération bilatérale et sécuritaire entre les deux pays est fructueuse, a-t-il énoncé.
Il a souligné que la Chine a organisé dans le mois de juillet, le 1er forum de la paix et de la sécurité sino-africaine à Beijing. Cette activité a vu la présence d’une centaine de représentants africains, dont le ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko, qui a prononcé un discours au nom des représentants africains à l’ouverture du forum.
Dans le mois de mai, une délégation du ministère de Défense chinois est venue en Côte d’Ivoire. L’année dernière, 54 militaires ivoiriens ont bénéficié d’une formation et cette année, une cinquantaine de militaires stagiaires ivoiriens iront en Chine pour une formation.
D’après le colonel Song, la Chine, en plus de ces actions, entend renforcer cette forme de coopération militaire bilatérale et élever la collaboration avec la partie ivoirienne encore plus haut. L’un des objectifs de la Chine et même de la Russie serait d’imposer une présence militaire dans le golfe de Guinée. La manœuvre de Pékin a commencé récemment au Mali, pour maintenant descendre vers le golfe de Guinée en passant par la Côte d’Ivoire. La Russie a déjà assuré une présence via la Guinée équatoriale. En vue du déploiement impressionnant des forces navales occidentales dans la zone, le golfe de Guinée reste une zone ou d’énormes ressources naturelles ont été découvertes, mais elle représente aussi un couloir stratégique important. D’où l’intérêt pour la Chine de contre-balancer en s’imposant aussi militairement dans le golfe de Guinée. Donnant un accès à la mer Méditerranée et à l’Océan Atlantique, cette zone est d’une importance pour les Occidentaux tout comme le côté opposé du continent, à savoir l’océan Indien pour le bloc de l’Est. La Chine commence de plus en plus à entrer dans l’échiquier africain militairement, en voulant instaurer un équilibre. Après son offensive contre la France au Mali, la Chine descend dans un autre pré carré français et même américain en Côte d’Ivoire avec une coopération sécuritaire qui comprend notamment le terrestre, l’aérien et aussi le maritime. Ce qui fait qu’entourée par les Occidentaux, la Chine et la Russie cherchent à rééquilibrer la situation et à ne pas donner le monopole et le contrôle total au camp atlantiste.
Burkina Faso : les instabilités sont causées par la France
En vue des instabilités au Burkina Faso, nous avons recueilli le témoignage du colonel Boukary Kabore, président du parti PUND, qui va nous éclaircir la situation.
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