Pour le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, la saisie du pétrolier transportant du pétrole iranien à Gibraltar est une violation flagrante du PGAC.
« La saisie du pétrolier transportant du pétrole iranien à Gibraltar est, pour nous, une violation flagrante du Plan global d’action conjoint (PGAC), car les pays signataires du PGAC se sont engagés à ne pas créer d’obstacles devant l’exportation du pétrole iranien », a déclaré ce dimanche le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Araqchi, actuellement en visite à Vienne pour y participer à la réunion d’urgence de la commission mixte du PGAC.
Avant la tenue de cette réunion à Vienne, Seyyed Abbas Araqchi a déclaré aux journalistes que les États-Unis avaient saisi le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) au sujet de l’annulation d’une partie des engagements iraniens dans le cadre du PGAC, mais que les signataires européens du PGAC (France, Royaume-Uni, Allemagne) ont pris une position logique en déclarant que les questions relatives au PGAC devaient être examinées initialement non pas par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA mais par les signataires dans le cadre des mécanismes internes du PGAC.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a ajouté que lors de la réunion d’urgence de ce dimanche à Vienne, la délégation iranienne examinera avec les autres pays signataires du PGAC différentes questions, dont la violation par les parties européennes de leurs engagements.
« Nous ne voulons pas une réunion de pure forme, mais des discussions sérieuses ayant des résultats clairs », a ajouté M. Araqchi.
Plus tôt dans la journée, le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, a participé à une audition devant une commission parlementaire. « Nous n’avons d’autre choix que de développer nos activités nucléaires pacifiques pour répondre aux besoins du pays en matière d’énergie », a déclaré M. Salehi en expliquant que la production de 1 000 MW d’électricité nucléaire permettrait d’économiser près de 11 millions de barils de pétrole qui auraient autrement dû être consommés dans les centrales thermiques.
Le président de l’OIEA a déclaré : « Le jour arrivera où les énergies fossiles s’épuiseront, même dans un grand pays producteur de pétrole comme l’Iran. Ce jour-là quel pays du monde nous approvisionnera en énergie ? »
Interrogé sur la pollution des centrales nucléaires, M. Salehi a déclaré que le taux de cette pollution serait inférieur à celle produite par les centrales thermiques qui produisent chacune près de 7 millions de tonnes de matières polluantes par an.
Dans une autre partie de ses propos, le président de l’OIEA a déclaré : « Les États-Unis et leurs alliés européens savent très bien que nous ne cherchons pas à fabriquer des bombes nucléaires. Évidemment, nous en sommes capables comme l’Allemagne et le Japon, mais comme l’Allemagne et le Japon, l’arme nucléaire n’a aucune place dans notre doctrine défensive. »
Ali Akbar Salehi a fait état ensuite des travaux en cours pour reconfigurer le réacteur de recherche d’Arak (centre de l’Iran) et de la ferme décision de réduire, étape par étape, les engagements de la partie iranienne dans le cadre du PGAC.