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Le Nigeria va-t-il blacklister ses "chiites"?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des policiers nigérians patrouillent dans les rues d'Abuja lors d'affrontements avec des membres du Mouvement islamique du Nigéria (IMN) le 22 juillet 2019. © AFP

Un tribunal nigérian aurait autorisé le gouvernement à reconnaître comme organisation terroriste le Mouvement islamique du Nigeria (MIN), représentatif de quelques 15 millions musulmans chiites de Nigéria. Cette décision qui selon Al Jazeera n'aurait pas été notifié aux responsables du mouvement, aurait été prise alors que samedi 27 juillet la troisième marche pacifique des Nigérians pour réclamer la libération du Leader emprisonné du mouvement, Cheikh Zakzaky a été mâté dans le sang, laissant une vingtaine de morts du côté des manifestants. Jeudi, six autres nigérians étaient tombés sous la balle de l'armée nigériane, largement infiltrée par les lobbies pro-Riyad. Mais que risque l'Etat nigérian?

Sous l'impulsion des Etats-Unis et des monarchies du golfe Persique, la fédération du Nigeria tend à se confessionnaliser. Car comment peut-on taxer une minorité ethnique ou confessionnelle de terrorisme sans prendre le risque de pénaliser une partie de la population? estime un expert de la question interrogé par la chaîne iranienne HussaTV.

Selon Al Jazeera, le solliciteur général du Nigeria, Dayo Apata, a confirmé dans un texto qu’un tribunal fédéral à Abuja avait autorisé le gouvernement à interdire le MIN, ce qui offrait aux autorités la possibilité de réprimer brutalement le groupe. Un porte-parole du Mouvement islamique du Nigeria a toutefois déclaré qu’il n’avait reçu aucune note officielle et que les manifestations allaient se poursuivre.

Le bureau du Cheikh Zakzaky, chef du MIN, a, quant à lui, affirmé que les projets d'interdiction du MIN avaient été envisagés depuis 2015 et que la démarche n’avait rien de surprenant pour ce Mouvement. L'information est publiée  alors qu'un tribunal de l'État de Kaduna, dans le nord du pays, doit se prononcer lundi sur la demande de libération sous caution de Zakzaky.

Depuis plusieurs jours, des membres du Mouvement islamique du Nigeria défilent dans la capitale, Abuja, pour réclamer la libération de leur dirigeant, Cheikh Ibrahim Zakzaky, en détention depuis 2015 en dépit de l'arrêt de la Cour suprême stipulant sa libération.

Les manifestations ont souvent tourné en violence, les forces nigériennes recourant aux balles réelles contre les manifestants. Un porte-parole du MIN a déclaré qu’au moins 20 membres du groupe avaient été tués lors des affrontements qui avaient été éclatés entre les manifestants et les forces de police au cours des manifestations de cette semaine. Un porte-parole a déclaré que le nombre de morts pourrait atteindre les 25.

Les porte-paroles du MIN ont précisé que la plupart des victimes avaient perdu la vie après que les troupes nigérianes eurent ouvert le feu sur les manifestants lundi, ajoutant que quatre autres avaient succombé à leurs blessures sous la garde de la police.

 « Davantage de personnes pourraient mourir en garde à vue, car au moins 15 personnes se trouvant dans le centre de détention souffrent de blessures dues à des balles et à divers degrés, sans médicament », a averti un porte-parole.

Le sexagénaire Cheikh Zakzaky a perdu la vue lors d'un assaut mené en 2015 par les forces de sécurité, un assaut qui a coûté la vie à plus de 300 de partisans du Cheikh ainsi qu’à trois de ses fils. Sans oublier sa femme qui a été gravement blessée.

Lire aussi : Nigeria: le cheikh Zakzaky reste dans un état de santé critique

Le 6 juillet, le fils du religieux, Mohammad, a déclaré à la PressTV que son père avait sérieusement besoin de soins médicaux, car de grandes quantités dangereuses de plomb et de cadmium ont été retrouvées dans son sang.

En 2016, la Haute Cour fédérale du Nigeria a ordonné la libération inconditionnelle de Zakzaky à la suite d’un procès, mais le gouvernement a jusqu’à présent refusé de le libérer.

" C'est un risque énorme que prendra l'Etat nigérian en blacklistant le MIN car pour un pays composé de 190.9 millions d'habitants et qui possède de surcroît d'énormes gisements pétroliers largement convoité, la confessionalisation de la société n'est jamais une bonne chose. Les services secretes occidentaux ont crée de toute pièce  Boko Haram à l'aide de l'argent saoudien contre quoi le Nigeria se bat encore . A présent c'est le péril confessionaliste qui menace ce grand pays africain dont la politique n'a jamais été trop axé sur les intérêts occidentaux, ajoute l'expert de HussaTV. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV