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Ports libanais menacés, mais les ports et la flotte israéliens sont-ils à l'abri?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le 14 juillet 2006, alors qu'elle croise à une vingtaine de kilomètres au large de Beyrouth, la corvette israélienne Hanit (lance) de la classe Sa'ar V, est touchée par un missile, probablement un C-701 ou son homologue le Kowsar, tiré depuis la côte par le Hezbollah. ©Wikipedia

C'est un euphémisme que de dire que l'impasse israélienne en Syrie est total. Le journaliste israélien Tsivi Yahzikili a estimé, lors d'une récente interview accordée à Channel 13, qu'Israël avait raté ses objectifs en Syrie. Cet aveu qui est visiblement partagé par une bonne partie des milieux politiques et militaires israéliens, intervient à peine deux jours après une frappe au missile israélienne visant le sud de Damas. De quoi est-il le signe? 

L'analyste Tsivi Yahzikili reproche au régime de Tel-Aviv et à son armée, leurs incapacités à "expulser l'Iran de la Syrie", ce qui constitue l'un des principaux objectifs de Tel-Aviv. " Des frappes aériennes ou aux missiles sont totalement inaptes à supprimer l'Iran et ses "proxies " de l'équation syrienne. Nos pressions sur la Russie voire les États-Unis pour obtenir le départ des Iraniens se sont avérés de même infructueux ", fait remarquer le journaliste qui relève que l'Iran gagne paradoxalement en influence en Syrie, à mesure que nos "frappes intensifient". " Depuis le début de l'offensive syro-russe contre Idlib, le sud de la Syrie est le théâtre d'un retour des forces pro-iraniennes. D'ailleurs, ce retour se fait avec le feu vert entier de la Russie dont les forces sont largement investies sur le front du nord syrien et qui se trouvent dans l'obligation de quitter le Sud. La réalité est qu'Israël ne peut que se contenter de lancer des frappes militairement inutiles et de se vanter d'avoir mis en avant des bilans de pertes et de dégâts non vérifiables ", souligne encore le journaliste. 

" Cette défaite stratégique pourrait même coûter sa place au Premier ministre Benjamin Netanyahu ", estiment d'autres analystes israéliens qui renvoient aux récents propos du député de la Knesset, Yair Lapid. Ce dernier a affirmé que le Premier ministre ne pourrait plus rester Premier ministre car il ne remporterait tout simplement pas les élections législatives du mois de septembre. 

" Cela fait deux ans que Netanyahu n’agit que dans le cadre de ses propres intérêts. Une attitude qui a fini par infliger à Israël des échecs successifs sur tous les fronts, en Syrie, au Liban, à Gaza et ailleurs ", a précisé Yair Lapid.

Commentant la frappe au missile contre le sud de Damas, le mercredi 24 juillet, l'analyste des questions syriennes, Hadi Mohammadi décrit ainsi la défaite syrienne du régime de Tel-Aviv: " La reprise de Deraa et de Quneïtra par l'armée syrienne en 2018 a sonné le glas des terroristes takfiristes qu'a soutenu depuis 2011 Israël dans le sud de la Syrie, terroristes évacués en grande partie à Idlib. Depuis 2018, le régime de Tel-Aviv a multiplié les frappes contre le sol syrien, sans jamais oser envoyer ses avions dans le ciel du pays. La raison est claire : le régime de Tel-Aviv a diablement peur d'avoir à subir les tirs des S-200 ou encore des S-300 syriens qui ont déjà prouvé leurs capacités de dissuasion. Pour comble de malheur, Tel-Aviv qui croyait ne plus avoir à faire avec la Résistance au sud syrien, assiste avec impuissance à un retour en force de cette dernière dans le Sud, non loin des frontières du Golan occupé. La frappe israélienne du mercredi 24 juillet est bien symptomatique de cet échec ", souligne l'analyste. 

" C'est la région stratégique de Tell al-Harah faisant partie de l’une des hauteurs du sud syrien et surplombant de grands secteurs des territoires occupés de la Palestine. Il s'agit d'une localité qui donne une grande aperçu sur le nord d’Israël et sur certaines parties de la Méditerranée orientale. Ce qui ne va pas sans nous rappeler le contenu du récent discours du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah sur de larges capacités de la Résistance à pouvoir atteindre la bande côtière israélienne. La région visée le mercredi 24 juillet se situe à peine seulement 11 km de la frontière israélienne. Et ce ne sont pas quelques missiles sol-sol israéliens qui lui enlèveront son caractère stratégique dans une guerre à venir. En accusant le Hezbollah de s'être fait acheminer des armes via les ports libanais, Tel-Aviv s'est engagé sur une voie dangereuse. Le secrétaire général du Hezbollah a expliqué le vendredi 26 juillet le pourquoi de ce coup de bluff israélien. En effet Tel-Aviv cherche à placer par ce genre d'allégation les ports libanais sous le contrôle international et à amoindrir le poids de l'État libanais. Mais ce genre de manœuvre est potentiellement dangereuse pour Israël car il se pourrait que Tel-Aviv soit bien pris de court avant toute action hostile contre les ports du Liban ", poursuit l'analyste.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV