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Zoom Afrique du 23 juillet 2019

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Sahel : le G5 se métastase au Maghreb

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

  • L’Afrique du Sud pourrait exporter 1 million de tonnes de maïs en 2019/2020 ;
  • Mozambique : ENI lance les travaux d’installation de la coque de son navire FLNG ;
  • Cameroun : il y a une grande énergie entrepreneuriale dans le pays et sur le continent.

 

Les analyses de la rédaction :

Kenya : un nouveau mode opératoire britannique

La Grande-Bretagne montre concrètement qu’elle désire accroître son pouvoir au sein des gouvernements africains. Après avoir placé un Britannique à la tête du ministère des Forêts au Gabon, le britannique Conservation Capital a structuré les rhino-bonds, le premier instrument financier destiné à la protection d’une espèce en danger. L’initiative ambitionne la levée de 50 millions de dollars en obligations qui seront commercialisées à partir de 2020 pour sauver les rhinocéros noirs d’Afrique.

Elle a été lancée avec la participation d’institutions telles que la Banque mondiale et la Royal Foundation, de banques comme le Crédit suisse et l’UBS et les firmes d’avocats DLA et Piper.

Les souscripteurs de ces obligations qui auront une durée de maturité de 5 ­ans ne pourront percevoir des intérêts que si la population de rhinocéros dans les cinq zones ciblées au Kenya augmente sur la même durée. Autrement, ils ne percevront pas d’intérêts et pourraient même perdre de l’argent si au lieu d’augmenter, cette population baisse.

« L’idée est de transférer le risque des donateurs vers les marchés financiers. Les lieux ont été choisis parce que nous pensons qu’ils bénéficient des conditions optimales pour réussir, notamment grâce aux équipes présentes sur place », a confié Giles Davis, le fondateur de Conservation Capital.

L’Occident, lui-même fortement impliqué dans les désastres écologiques, amène maintenant à mettre en place un nouveau stratagème pour piller les Africains : des obligations données en échange de l’argent et sous la bannière de l’écologie. De plus, les Britanniques mettent en œuvre de nouveaux plans de paiement pour l’Afrique sous la bannière de l’écologie, mais en plus cela leur permet aussi de placer des Britanniques au sein des gouvernements africains. Au Gabon, l’écologie était aussi la raison principale pour l’inclusion d’un Britannique au sein du gouvernement. Les raisons n’ont pas vraiment été évoquées, mais le président gabonais, Ali Bongo Odimba, a créé la surprise en limogeant deux de ses ministres pour propulser à la tête du ministère gabonais des Forêts un Britannique naturalisé gabonais appelé Lee White et réputé pour être un écologiste intransigeant ; une nomination inédite en Afrique.

Est-ce que le Kenya va suivre les traces du Gabon ? Quoi qu’il en soit, si le prétexte de la lutte antiterroriste est utilisé pour faire venir des militaires sur le continent africain, la bannière de l’écologie pourrait être une nouvelle justification, non seulement pour continuer à montrer que les Africains ne peuvent pas s’occuper de l’écologie sur le continent, mais surtout pour justifier l’introduction de Britanniques au sein des gouvernements africains. Comme évoqué auparavant dans Zoom Afrique, est-ce que la Grande-Bretagne vise à placer un nouveau président britannique dans les pays africains ?

 

Mali : les commandos britanniques et canadiens déployés dans le pays

Au Mali, la résistance a son effet sur les troupes militaires étrangères qui envahissent le pays. Le Canada fait encore attendre l’ONU qui ne peut toujours pas compter sur la présence au Mali d’une force militaire de réaction rapide canadienne. Cela fait plus d’un an et demi que le Premier ministre Justin Trudeau en a fait la promesse solennelle lors d’un important sommet sur le maintien de la paix à Vancouver, en novembre 2017, mais l’ONU attend toujours qu’elle se réalise et que le contingent de 200 soldats se matérialise sur le terrain. Promesse pas encore tenue, mais par contre, des sources onusiennes affirment qu’un accord sera bientôt conclu pour qu’une force de réaction rapide canadienne entre en action le mois prochain au Mali. Outre cette présence de commandos canadiens, le Royaume-Uni entend renforcer aussi sa présence dans le Sahel, en renforçant significativement sa participation à la MINUSMA.

En effet, lors d’un déplacement au Mali, la ministre britannique de la Défense, Penny Mordaunt, a annoncé le déploiement, à Gao et à partir de 2020, de 250 Casques bleus afin de « répondre aux besoins ­­­­de l’ONU » et de « combler un déficit capacitaire majeur » de la MINUSMA.

Le ministère britannique de l­­­­a Défense (MoD) a indiqué que la contribution de Londres à la MINUSMA se concentrerait sur les capacités de « reconnaissance à longue portée » ainsi que sur la « sensibilisation aux menaces ».

En outre, a-t-il ajouté, « cette contribution ciblée sera complétée par l’affectation d’officiers britanniques au siège de la mission de l’ONU » ainsi que par « de nouveaux programmes de formation des troupes d’autres pays partenaires qui seront déployées dans l’opération » des Nations unies.

Le MoD n’a pas précisé les moyens britanniques qui seront déployés au Mali au titre de la MINUSMA. Pour une telle mission, la British Army peut déployer des unités spécialisées, éventuellement appuyées par des drones tactiques Thales Watchkeeper WK450, d’hélicoptères CH-47D et/ou AH-64D Apache.

Ces militaires britanniques mèneront des « opérations dans des zones très contestées […] où nous avons beaucoup d’incertitudes » et « où nous faisons face à des menaces pour nous et pour les populations civiles », a expliqu­­­­é le général Dennis Gyllensporre, le commandant de la MINUSMA.

Le mandat de la MINUSMA a été reconduit pour un an de plus en juin dernier. Et il a été étendu au centre du Mali, là où les forces européennes se sont concentrées après avoir laissé le Nord aux mains de groupes séparatistes.

En plus de la force Barkhane présente sur place et des contingents estonien et allemand, le rôle de ­la MINUSMA est d’appuyer les militaires européens qui sont sur place. Un appui surtout juridique qui permet le déploiement au Mali des forces spéciales occidentales, notamment canadiennes et britanniques. Ces forces spéciales s’ajoutent aux 120 commandos parachutistes français qui se sont déployés dans la région de Ménaka vers la fin du mois de septembre 2018. Il faut savoir qu’autant de moyens déployés ne peuvent pas être justifiés par la seule lutte antiterroriste en Afrique de l’Ouest. Car les populations maliennes continuent de se faire massacrer par des individus toujours non identifiés malgré cette forte présence militaire occidentale. La force Barkhane ne peut plus faire cavalier seul au Mali. La résistance s’amplifie, et les conditions climatiques empêchent le bon déroulement des activités de logistique. C’est pourquoi un tel déploiement devient nécessaire pour mener à bien les plans néocoloniaux. Si le plan de démembrement se met en place, il est fort possible que chaque partie du Mali soit aux mains de la France, de l’Allemagne, du Canada ou du Royaume-Uni. Les populations maliennes qui montrent le plus de résistance et qui défendent leurs terres sont plus susceptibles à se faire attaquer. L’exode de ces populations, le regroupement des ethnies dans une zone sont les meilleurs moyens pour les Occidentaux de déblayer le terrain et d’occuper la zone en toute tranquillité. La signature de l’accord militaire entre le Mali et la Russie y est aussi pour quelque chose. Suite au sommet Russie-Afrique organisé au mois d’octobre 2019, l’Occident met les bouchées doubles pour s’implanter et pour bien marquer son territoire en Afrique de l’Ouest.­­­­­­­ Les populations sahéliennes ont bien compris que les Occidentaux ne sont pas présents dans leur pays pour les aider, sinon avec autant de moyens militaires déployer dans le Sahel, la paix devrait déjà être là. Les pays africains doivent se débrouiller seuls pour se tirer vers le haut, et dans le cas où ils ont besoin de partenaires, ils doivent prendre bien soin de choisir ceux qui ont le même combat qu’eux, à savoir la défense de l’indépendance, de la souveraineté du territoire, de l’unicité du pays.

 

Sahel : un G5+5 demandé par l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères

L’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, a suggéré, lundi à Dakar, l’élargissement du G5 Sahel à l’Algérie, au Cameroun, au Maroc, au Nigéria et au Sénégal pour devenir G5 Sahel+5. Ce qui veut dire très clairement que l’entreprise guerrière USA/France et compagnie, qui a depuis des années affecté la région du Sahel, est promise à se métastaser et à déborder en Afrique du Nord, en Afrique centrale et sur la côte. Il est vrai que les événements en cours en Algérie et le départ de Bouteflika, littéralement opposé à toute ingérence militaire d’Alger à l’extérieur, ont fait sauter un verrou très solide et réveiller les anciens démons. 

« L’idée du G5 Sahel est bonne en soi […], mais rien ne nous empêcherait de garder un groupe élargi qui s’appellerait G5 Sahel+5 (Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad+ Algérie, Maroc, Cameroun, Nigéria et Sénégal) », a-t-il indiqué.

Il a rappelé que le Sénégal, le nord du Nigéria et du Cameroun font partie du Sahel alors que l’Algérie et le Maroc ont eux aussi des frontières avec le Sahara.

« Si les pays du G5 Sahel sont regroupés avec l’Algérie, le Maroc, le Nigéria, le Cameroun et le Sénégal, la question du financement ne peut plus se poser. Les troupes d’élite de ces pays mises ensemble pourraient apporter une solution », a estimé l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères.

Le Sénégal abrite le siège de l’AFRICOM ainsi que le centre de cybersécurité occidentale, ce qui montre en effet la volonté des États-Unis d’accaparer entièrement le Sahel et de rajouter 5 pays au groupe, vu l’échec de la France dans le contrôle de l’Afrique de l’Ouest. Le Niger fait office de base aérienne, le Mali de base terrestre avec les forces spéciales présentes sur place, et le golfe de Guinée, où les pays occidentaux ont une forte présence militaire en mer, de base maritime. L’Afrique de l’Ouest est en train de devenir à elle seule une base militaire grandeur nature pour les Occidentaux ? L’Afrique va-t-elle devenir le terrain des règlements de compte entre les grandes puissances occidentales et émergentes du monde ? En tout cas, les plans de reconquête de l’Afrique tramés par l’administration Trump tendent à se concrétiser, mais cela se passera-t-il si facilement ? Les Ouest-Africains ont bien prouvé qu’ils ne tolèrent pas l’occupation étrangère. Quant aux Nord-Africains et aux Africains du Centre, ils sont eux aussi bien déterminés à dire non aux colonialistes.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV