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Zoom Afrique du 22 juillet 2019

Burundi: le piège "français" ?

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

Ghana : AFC investit 100 millions de dollars dans un projet offshore à proximité de la frontière ivoirienne ;

Le Kenya inaugure le plus grand parc éolien d’Afrique ;

Niger : adoption d'une loi sur la prévention des risques biotechnologiques.

Les analyses de la rédaction :

Bénin: Talon dans le viseur US

Le même scénario partout : au Bénin où le gouvernement de Patrice Talon fait la peau dure face aux ingérences US dans les élections et cette fâcheuse tendance impérialiste à vouloir changer la Constitution et à faire passer une opposition pro occidentale qui n'a pas été capable de présenter à temps ses candidatures, l'heure américaine est désormais à travailler à faire monter les différentes communautés religieuses les unes contre les autres. Et ceci s'appelle la promotion de la liberté religieuse par l'ambassadrice US au Bénin.

En effet, lors des élections législatives en avril dernier, Patrice Talon avait persisté malgré les pressions occidentales sur la tenue des élections sans la présence d’une opposition qui avait tardé à déposer sa candidature dans le délai imparti. Depuis, Talon s’est attiré les foudres et les Occidentaux ne manquent aucune occasion pour souffler sur les braises et dénoncer une « dictature » au Bénin.

Le camp occidental cherche donc à tout prix à semer la zizanie au Bénin et dans ce cadre, l’ambassade US a initié, ce 17 juillet à Cotonou, une rencontre d’échanges et de partage avec les représentants des confessions religieuses. Façon évidemment de tâter le terrain pour les ingérences à venir. L'ambassade dit : « faire l’état des lieux de la promotion de la liberté de religion au Bénin, et surtout, réfléchir à comment les États-Unis et le Bénin peuvent parvenir à donner l’exemple en la matière. »

Placée sous le thème : « Célébrer notre engagement commun à protéger la liberté religieuse », cette séance d’échanges permet aux participants d’évoquer plusieurs sujets d’intérêt tels que la contribution des communautés religieuses à la création d’opportunités économiques, la défense des droits de l’homme, la stabilité politique, la promotion de la paix, pour ne citer que ceux-là, soit autant de sujets où les afro-américains sont victimes des pires discriminations. En effet, l'objectif de l'ambassadrice est de « s’imprégner de l’expérience béninoise en matière de liberté de religion et surtout, de voir comment les USA et le Bénin pourraient coopérer afin de promouvoir cela à travers le monde entier ». Objectif bien ambitieux pour une Amérique dont l'arrivée au Burkina Faso voisin a coïncidé avec les pires massacres de l'histoire du pays contre l'église chrétienne et provoquant l'exode des chrétiens du Burkina.

Et si les États-Unis d’Amérique ont voulu associer le Bénin à cette noble cause, c’est justement parce que le pays a une bonne réputation en termes de liberté de religion. À en croire Patricia Mahoney, au Bénin, tout le monde s’apprécie, cohabite et collabore malgré les différences religieuses.

Émerveillée par cette diversité rare, la diplomate souligne que le Bénin est « un modèle pour les autres pays de la région et du monde ». Patricia Mahoney est aussi curieuse de savoir comment les communautés religieuses du Bénin ont pu construire et maintenir une telle harmonie. Le comment du maintien de l'harmonie religieuse béninoise est la clé de cette rencontre : la diplomate chercherait dans les semaines à venir à s'en prendre du mieux qu'elle peut à cette harmonie, et c'est sans doute la raison pour laquelle, les participants se sont retrouvés à huis clos pour poursuivre les échanges une fois la cérémonie officielle terminée. Talon, dont le pays a été l'un des derniers à adhérer le ZLEC gène : c'est un dur qui n'adhère pas forcément aux projets de reconquêtes US.

Burundi: la France, pompier pyromane ?

Alors que le Burundi fait l’objet des sanctions totalement illégales et « politique » de l’Union européenne et de ses États membres depuis maintenant 3 ans, la France, déguisée en « cavalier sauveur » tend la main au gouvernement burundais !

Mais il serait très naïf de croire que la France, qui a décrété le gel des avoirs de plusieurs responsables burundais déjà sanctionnés par l’Europe, il y a à peine 3 mois de cela, ait soudainement changé de cap et décidé de venir à l’aide d’un président qui tient tête au camp néocolonialiste.

Selon une note de fri, « la France semble avoir décidé de faire cavalier seul, en reprenant son aide directe au Burundi depuis le début de l’année 2019, dans l’espoir notamment de faire bouger les lignes dans ce pays souvent qualifié de jusqu’au-boutiste. »

Un pays qualifié jusqu’au-boutiste par ce média français, prouve bien à quel point les prises de position de Nkurunziza ne plaisent pas au camp occidental et la suite du texte confirme bien cela :

« Problème, la répression meurtrière se poursuit au Burundi selon les experts de l’ONU, et Gitega, la nouvelle capitale du pays, n’a pas voulu saisir jusqu’ici cette main tendue de Paris. »

En effet, tout comme le peuple burundais, Pierre Nkurunziza n’est pas prêt à oublier du jour au lendemain les politiques hostiles du gouvernement français et ses accusations contre Nkurunziza concernant les multiples violations des droits de l’homme, ainsi que ses pressions à la SADC, organisation d’intégration des pays d’Afrique australe, de rejeter pour la deuxième fois la demande d’adhésion du Burundi.

Pression occidentale, la SADC, organisation d’intégration des pays d’Afrique australe, vient de rejeter pour la deuxième fois la demande d’adhésion du Burundi.

D’ailleurs, il y a à peine un mois, le président Nkurunziza n’avait pas manqué de rappeler l’histoire de son pays depuis le XVIIe siècle jusqu’à l’arrivée des « colons européens », qui ont apporté guerre, mort et désolation dans son pays et dont les politiques continuent à défier la nation burundaise.

Face à l’insistance de la France à renouer les liens avec le Burundi, et ce, dans la plus grande discrétion comme le confirme rfi : « Ce changement de cap, alors qu’au même moment l’Union européenne venait de reconduire ses sanctions contre le Burundi, s’est fait dans la plus grande discrétion à l’époque. Pas de communiqué, aucune déclaration de la part des autorités françaises ou burundaises sur cette reprise de l’aide directe de la France depuis le début de la crise au Burundi il y a quatre ans », une question se pose : Que cherche la France au juste à travers ce nouveau scénario ?

En effet, à l’approche des élections présidentielles de 2020 au Burundi, et alors que Nkurunziza a déjà annoncé qu’il ne sera pas candidat pour ces élections, peut-être que la France cherche à placer son pion à la tête du pays ; un président qui soit plus à l’ordre des Occidentaux et moins indépendantiste, comme c’est le cas en RDC par exemple !

Mais la France doit savoir que le peuple burundais est intelligent et est conscient des complots qui se cachent derrière les fameuses « mains tendues » du gouvernement français. 

Russie/Afrique: vers la création d'une coalition anti-terroriste:

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue ivoirien, Marcel Amon-Tanoh, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que la Russie prônait un certain nombre d’initiatives dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, notamment la création d’une coalition véritablement mondiale contre le terrorisme, « exempte de deux poids, deux mesures », a indiqué l’agence Tass.

En effet, la Russie agrandit sa présence en Afrique. Alors que Moscou détient déjà des entreprises de sécurité au Soudan, celle-ci a décidé de créer une coalition anti-terroriste afin de contrer les plans colonisateur et dévastateur du camp occidental.

Moscou mise sur ses liens entretenus avec l’Afrique : en effet, elle ne manque pas de rappeler qu’elle n’a pas colonisé l’Afrique et qu’elle a plutôt soutenu les mouvements de libération de ces nations. Les pays africains pourraient donc compter sur la Russie afin de contrer les mouvements terroristes.

« Sur le plan pratique, notre comité national antiterroriste, qui relève du FSB de Russie, a créé une base de données permettant de suivre le mouvement des groupes terroristes étrangers. C’est une tâche très urgente, car des terroristes se rendent en Libye et en Afghanistan, puis dans des pays d’Asie centrale et même d’Asie du Sud-Est », a souligné le chef de la diplomatie russe.

M. Lavrov a ajouté, en outre, que la base de données créée par la Russie concerne déjà environ 40 services de renseignement de 35 pays, ainsi qu’Interpol, le Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité des Nations unies et la structure antiterroriste régionale de l’Organisation de coopération de Shanghaï.

« Nous invitons nos amis africains à se joindre au projet », a affirmé M. Lavrov précisant que « le projet pourrait présenter un intérêt particulier pour les pays africains, car, bien que la menace du groupe terroriste Daech ait été éliminée, des unités extrémistes continuent d’envoyer leurs éléments dans les pays voisins et même éloignés », ce qui constitue, a-t-il signalé, « une réelle menace pour le continent africain ».

Indiquant avoir focalisé les discussions sur la sécurité en Afrique avec son homologue ivoirien, le chef de la diplomatie russe a relevé, en outre, que les pratiques des groupes terroristes actifs en Afrique, tels que les Shebab, Boko Haram et al-Qaïda au Maghreb montrent que les activités terroristes se développent sur le continent africain et que ces organisations terroristes coordonnent leurs plans malveillants. »

« La lutte contre tous groupes est très importante, en particulier pour la résolution des conflits, car des menaces émanant de groupes terroristes et extrémistes apparaissent dans divers conflits, notamment en Somalie, au Mali et dans la région du Sahel » a rappelé le ministre russe des Affaires étrangères.

En effet, la Russie représente une menace pour l’Occident, suite à la montée de son influence en Afrique, surtout dans les pré-carrés français.

Moscou mène depuis un certain temps, une forte offensive sur le continent africain. Après le Soudan, la Centrafrique, le Mali et même la Côte d’Ivoire, les pré-carrés français se tournent de plus en plus vers Moscou pour se sortir de la tutelle de l’Occident.

Mais ce qui est sûr, c’est que les Africains ne veulent plus être sous la tutelle de l’Occident ou de qui que ce soit, et ce dans tous les domaines. Ce qu’ils veulent, c’est la paix et la stabilité tout en respectant leur indépendance ; et pour l’heure, ces critères, c’est la Russie qui les a et non pas le camp atlantiste.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV