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La Turquie et l'ASL se préparent à attaquer Manbij

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des terroristes d'origine ouïghoure en Syrie. (Photo à titre d'illustration du site web uighur.nl)

Alors que des sources russes évoquaient samedi 20 juillet des tirs de missiles de fabrication américaine contre la base russe à Lattaquié, les combats à Idlib se concentrent dans la banlieue sud de la ville. Les forces syriennes et russes ont lancé leur plus grande attaque de l’année sur la ville de Khan Cheikhoun, au sud d’Idlib, dans le Nord-Ouest syrien sur fond de nouveaux préparatifs de guerre de l'armé turque qui met le cap sur Manbij, une armée qui à la faveur du large soutien de l'OTAN et des Etats-Unis et à renfort des terroristes d'origine centre-asiatique et chinoise, continuent à multiplier les attaques au drone, à l'artillerie lourde contre les positions syriennes et alliés à Hama. 

Selon une source militaire dans le gouvernorat de Hama, les forces russes et syriennes ont ainsi lancé plus de 30 frappes aériennes sur Khan Cheikhoun, frappant plusieurs sites appartenant aux terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (ex-Front al-Nosra). Ces sites contenaient de vastes entrepôts d'armes selon les sources militaires. Il s'agissait d'une riposte à la lourde attaque dirigée par Hayat Tahrir al-Cham et Jaysh al-Izza contre les positions de l’armée syrienne dans la ville de Mhardeh la veille. Khan Cheikhoun avait déjà été envahie par le Front al-Nosra et l’armée syrienne libre (ASL) au cours de leur offensive de 2014 dans le sud d'Idlib. Et les terroristes cherchent à présent à la reprendre, pour pouvoir barricader la ville, sur son flanc sud. 

Les frappes syro-russe samedi se sont étendues aux positions et aux repaires des terroristes dans la ville de Belyon, en banlieue du sud d’Idlib où ont été ciblés les lieux de rassemblement des terroristes dans les villes d’Ariha, Jisr al-Choghour, Kansafra et Ma’aret Hurmah situées aux pieds du massif montagneux de Jabal al-Zawiya au sud et à l’ouest d’Idlib.

A Hama, l'aviation syri-russe a aussi visé les repaires des qaïdistes dans la ville de Kfar Zita et le village de Qarqour en banlieue du gouvernorat de Hama. Son opération anti-terroriste a été  réussie dans les villages de Hourta et d’al-Sahriya dans la banlieue nord de Hama, une opération effectuée en soutien aux forces syriennes, largement impliquée dans des combats dans la zone.  

Ankara et l'ASL se préparent à lancer un grand assaut contre Manbij 

C'est sur fond de ces combats que l’armée turque et les terroristes pro-Ankara s’apprêtent à lancer une opération conjointe contre la ville de Manbij (dans le gouvernera d'Alep toujours dans le Nord-Ouest syrien), contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS). Ces troupes se sont déployées à la frontière de Manbij. Des sources syriennes ont fait part des tirs de roquettes de l’armée syrienne et de l’ASL contre Tal Rafat dans la banlieue septentrionale du gouvernorat d’Alep. Ces sources ont également annoncé l’arrivée d’une colonne militaire de l’armée turque à la frontière syro-turque dans la banlieue occidentale d’Idlib, se dirigeant vers le poste d’observation turc dans le village d’Eshtabraq en banlieue du sud-ouest d’Idlib.

Le déploiement des éléments pro-Ankara en banlieue du nord-est de Manbij intervient alors que les FDS, supplétives des États-Unis, avaient déjà mis en garde le président turc Recep Tayyip Erdogan contre toute attaque contre l’est de l’Euphrate. Et pourtant, ils viennent de rejeter l'appel lancé par la Syrie et la Russie pour un ralliement aux forces armées nationales dans des combats à Idlib. « La Russie et la Syrie nous ont appelé à rallier les combats contre les miliciens pro-Ankara à Idlib, mais nous avons refusé puisque les FDS n'ont aucun travail à faire à Idlib, son problème est la ville d'Afrin et elle fait de son mieux là-bas », a déclaré Sahin à Yeni Ozgur Politika entretien publié le 20 juillet. Mais si la Turquie attaque-t-elle Manbij, les FDS en diront-ils autant? 

« Nous sommes prêts à faire face aux actes provocateurs et aux complots de la Turquie qui a déployé de nombreux militaires à la frontière du nord de la Syrie. Ce qui s’est passé à Afrin, n’aura pas lieu à l’est de l’Euphrate et nous ne le permettrons pas. Si la Turquie attaque l’une de nos régions, une grande guerre sera déclenchée. Nous en avions déjà informé les Américains et les Français. Si une telle guerre se produit, elle aboutira à une deuxième guerre intestine en Syrie, une guerre qui se poursuivra jusqu’au retrait des troupes turques », avait averti le chef des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Abdi. 

Selon les observateurs, l'assassinat des diplomates turcs à Erbil au nord de l'Irak a préparé l'opinion turque à une extension des opérations dans le nord syrien et Manbij fera la cible du prochain round des opérations de l'armée turque. Et pourtant, « il existe une coordination implicite entre Ankara et les FDS puisqu'ils agissent ensemble à l'effet d'étendre les zones qu'occupe la Turquie dans le Nord syrien. À Idlib, il faudrait un appui substantiel de la Résistance pour pouvoir changer la donne sur le terrain des combats », estime un analyste. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV