Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
Côte d'Ivoire: les enjeux de la visite du président Ouattara à Paris
Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara a été reçu au palais de l’Élysée à Paris, ce mardi, pour un tête-à-tête avec Emmanuel Macron, son homologue français. Au programme: la question sécuritaire, la dette ou encore les faibles avancées des travaux du métro d'Abidjan.
En Côte d’Ivoire, la France finance entre autre une infrastructure qui lui est importante, à savoir, une école régionale de lutte contre le terrorisme.
Si les travaux avaient été lancés fin 2018 à Abidjan, par Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, le projet est sujet à de nombreux blocages du côté ivoirien. Ce qui agace Paris, qui est d’ailleurs très impliqué en Côte d’Ivoire. Cette école de formation, avait déjà attiré l’attention de Zoom Afrique. Il avait été annoncé dans un précédent numéro que cette école était en fait un centre de formation de mercenaire qui serait par après à la solde de la France. C’est l’une des raisons pour laquelle, Paris est très pressé de mettre en place cette école avant les élections présidentielles prévues en 2020. Ces élections sont cruciales pour la Côte d’Ivoire et ses partenaires occidentaux.
La Côte d’Ivoire est encore au centre de débat concernant le combat politique qui ne cesse de s’intensifier. Le président fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) Laurent Gbagbo et le président du PDCI-RDA Henri Konan Bédié ont créé une alliance afin de mettre à la porte Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié prônent la réconciliation nationale pour que les ivoiriens jouissent de nouveau de la véritable paix.
Charles Blé Goudé, ex-ministre de la Jeunesse et président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), réitère des conditions pour son adhésion à la plateforme de l’opposition prôné par Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Il a souligné qu’il participera à cette alliance si la proposition d’idée pour le bonheur du peuple ivoirien est le vrai but de la plateforme et non pour rivaliser contre une seule personne.
Cette alliance visant à provoquer le départ d’Alassane Ouattara, remet le président actuel sur le qui-vive.
Outre les mesure de sécurité prise par le gouvernement de Ouattara auparavant comme le rajout des 1000 caméras de surveillances à Abidjan, la Côte d’Ivoire a aussi lancé l'exploitation des drones dans le pays. Ces drones sont des RACI 3009, dont leur utilisation se fera dans un cadre bien organisé, précise l'autorité en charge de l'aviation civile dans le pays. Ces drones ont entre autre une fonction de surveillance qui vendrai compléter le supplément de caméra de surveillance. Des mesures sont aussi prises par le président Ouattara. À un an de la présidentielle, le projet de loi adopté en conseil des ministres par le gouvernement sur la nouvelle Commission électorale en Côte d'Ivoire ne passe pas dans l'opposition. Celle-ci continue de dénoncer un "déséquilibre" au profit du camp présidentiel et sa "mainmise" sur l'organe en charge de l'organisation des élections. Le gouvernement vient en effet d'annoncer un projet de loi portant sur la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) qui doit être validé par l'Assemblée nationale.
La future CEI sera composée de 15 membres au lieu de 17 précédemment pour la Commission centrale. Parmi eux, trois représentants du parti au pouvoir, trois de l'opposition, six de la société civile, un du conseil supérieur de la magistrature, auxquels s'ajoutent un membre nommé par le président de la République, et un par le ministre de l'Intérieur.
Henri Konaian Bédié avait auparavant aussi accusé le président Ouattara de faire venir clandestinement des étrangers à qui il font des papiers pour éventuellement fausser la présidentielle de 2020.
La présidentielle ivoirienne de 2020 approche à grands pas et le paysage politique en Côte d’Ivoire est en train de connaître un profond remodelage. Les ivoiriens attendent les élections de 2020 avec impatience pour aller voter mais elle n’est plus prête à revivre une crise comme celle de 2011.
Nigéria: nouvelle vague de violence policière contre les nigérians partisans du cheikh Zakzaky
Au Nigeria, qui vient d'adhérer la Zlec, les mauvaises nouvelles se succèdent. Alors que le pays a bien résisté au choc de Boko Haram, aux ingérences de l'axe anglo-saxon, aux risques de guerre venant depuis le Cameroun voisin, qu'il a même émis le souhait de faire partie des BRICS, un absurde suivisme risque de faire tomber à l'eau tous ces succès. Le piège saoudien pour l'Armée et le président Bouhari.
La minorité chiite de Nigéria vient de subir une nouvelle vague de répression avec 2 morts et 44 blessés. Son leader qui est le fondateur du Mouvement islamique du Nigeria, le Cheikh Ibrahim Zakzaky, est mourant alors qu'il est en prison depuis 2015 et que le tribunal nigérian continue à refuser de lui accorder une libération sous caution, malgré sa maladie.
Cheikh Zakzaky aurait été empoisonné et a besoin d'aide urgente, mais ni les appels de détresse de sa famille ni les manifestations pacifiques de ses disciples n'ont rien fait. Mardi 9 juillet, la police et les forces armées ont ouvert le feu sur les manifestants à Abuja. Il y a eu 2 morts et plus de 40 blessés. A quoi joue l'armée nigériane ?
On sait que la détention arbitraire, sur base de fausses allégations de Cheikh, ne vise qu'à provoquer un schisme de nature confessionnelle au sein d'un grand pays dont les politiques souverainistes n'ont jamais été du goût des grandes puissances.
Mais Bukhai fait fausse route. Car le feu vert donné à l'armée pour mater dans le sang une minorité qui est plus doublement victime des terroristes de Boko Haram, ne ferait qu'affaiblir l'État. Et le principale agent exogène qui interfère, c’est l’Arabie saoudite. Sinon pourquoi tuer des chiites avec qui le président entretient de bonnes relations ?
Au mois de mars 2019 déjà, le Nigeria n’avait toujours pas réduit sa production de pétrole, conformément à l’accord convenu entre les pays de l’OPEP et la Russie afin de stabiliser les prix. Engagé dans une stratégie de hausse de sa production dans un contexte économique délicat, le premier producteur de pétrole du Continent a été sous la pression de l’Arabie saoudite. Suite à la concession du gouvernement de Buhari, en avril, le ministère nigérian du Pétrole a déclaré envisager avec les autorités saoudiennes du secteur de l’énergie, la signature d’un protocole d'accord portant sur un partenariat dans le pétrole et le gaz naturel liquéfié. Il va sans dire que l’Arabie saoudite tente de faire du Nigéria l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde et ce, pour ses propres comptes. Mais un tel accord vaut-il qu’Abuja remette en cause la cohésion sociale et ce, pour le compte d'une puissance extérieure ? Si le cheikh Zakzaky meut, Riyad perd un ennemi mais Zakzaky n'est pas l'ennemi ni de Bouhari ni des Nigérians qui l'aiment, animistes, sunnites confondus à titre d'un dignitaire religieux souverainiste qui dénoncent les ingérences étrangères, la violence et les abus
Niger: Barkhane se retire pour aller dans le centre du Mali
Au Niger, suite à la demande du président Mohammadu Issoufou de créer une coalition internationale, qui viserait principalement la France et les États-Unis, Barkhane a décidé de se retirer de sa base avancée de Madama dans le nord du Niger. Étant donné que les États-Unis ont pris entièrement le Niger dans leurs mains, Barkhane va commencer à s’effacer de plus en plus pour se concentrer sur le centre du Mali. Cette concentration d’effort touchera particulièrement la mise en place du plan de démembrement du Mali à partir du centre, puisque les forces militaires françaises ont prévu de se redéployer dans la Liptako Gourma. Selon le général français Steiger, cette dernière va permettre « de marquer l’implantation de Barkhane et de pouvoir lancer des opérations durables dans cette zone. Et pour cela, a-t-il expliqué, « il a été jugé nécessaire de récupérer les moyens disponibles à Madama pour pouvoir les engager plus au sud, dans le Liptako Gourma. »
À ce sujet, le général Frédéric Blachon, le commandant de la Force Barkhane, avait donné les raisons de l’intérêt de la base de Gossi, autrefois occupée par les Casques bleus de la MINUSMA. « Nous avons choisi de nous étendre dans le Gourma, une zone contiguë, qui, comme le Liptako, est une zone frontière. […] En effet, Gossi, ville de 45.000 habitants située sur l’axe Bamako-Gao, est un important carrefour économique au Mali. Ce qui fait que Barkhane se positionne là pour décimer la résistance malienne qui bloquerait le processus néocoloniale. Le même processus a été mis en place dans le nord du Mali, qui s’est maintenant stabilisé car forces Barkhane et terroristes sont parvenus à un accord ensemble. Le centre du Mali subi exactement le même schéma. Cette région du Liptako-Gourma est une zone d’ou devrait commencer les nouvelles frontières. Le nord et le centre devraient se rattacher et descendre jusqu’au sud du Burkina Faso et prendre aussi toute la partie ouest du Niger.
Il est très peu mentionné aussi que le Liptako-Gourma est une institution créée en 1970 pour développer cette zone qui abrite 45% de la Population totale des trois Etats. L’Autorité du Liptako-Gourma a pour mission la mise en valeur des riches ressources minières, énergétiques, hydrauliques, agricoles et pastorales dont regorge la zone.
D’autant plus que tous les moyens militaires seraient à porter de main dans la zone. Les bases militaires se trouvent à proximité, les unes des autres. Celle déployées près de Niamey, la base qui a été déplacé du nord du Mali dans le centre. Encore faut il déployée une base dans le nord du Burkhina Faso, qui continue de faire acte de résistance suite à une arrivée des troupes occidentales. Au lieu de cela, Barkhane s’est installé à Gao au Mali près de la frontière avec le Burkina Faso.
Mais c’est dans tous les pays africains que la résistance s'intensifie de plus en plus. Pour ne pas être pris de court, la France et les États-Unis se mettent en place pour pouvoir neutraliser la population résistance et sécurisé aussi les mercenaires terroristes à leur solde.
Cette fameuse résistance continue d’empêcher les plans néocoloniaux de se mettre en place. Il est de plus en plus difficile pour Barkhane de pouvoir mener à bien ses opérations sans faire face à la résistance. Ces pourquoi les forces Barkhane ont été au départ surestimées, car la résistance de la population n’a jamais vraiment été pris en compte contrairement à maintenant.
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