La Cour suprême de Gibraltar a prolongé pour 14 jours, soit jusqu’au 19 juillet, l’immobilisation du pétrolier Grace One, battant pavillon panaméen et transportant du pétrole iranien, qui a été arraisonné illégitimement jeudi.
La police et les douanes de Gibraltar, assistées d’un détachement de Royal Marines, ont arraisonné le navire à quelques kilomètres au sud du territoire britannique situé à l’extrême sud de l’Espagne.
L’AFP a de son côté annoncé que la justice de Gibraltar avait prolongé pour deux semaines l’immobilisation du pétrolier Grace One.
Josep Borell, ministre espagnol des Affaires étrangères par intérim a confié au Guardian que « nous étudions les circonstances et examinons comment cela affecte notre souveraineté ». Il a ajouté n’avoir aucun rôle dans l’arraisonnement du pétrolier transportant du pétrole iranien.
La plainte de l’Espagne serait davantage axée sur le fait que le pétrolier avait été saisi dans les eaux internationales et non dans les eaux de Gibraltar. Depuis longtemps, la région de Gibraltar fait l’objet de différends entre Londres et Madrid, et les deux parties considèrent cette région comme faisant partie de leurs eaux territoriales.
Téhéran a demandé à Londres la libération immédiate du pétrolier arraisonné illégitimement au large de Gibraltar et dénonce l’interception du navire comme un acte de piraterie, selon un communiqué officiel publié vendredi.
La requête iranienne a été présentée jeudi soir à l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Téhéran, à l’occasion de sa convocation au ministère des Affaires étrangères, indique ce dernier, affirmant que le navire-citerne arraisonné jeudi l’avait été dans les eaux internationales.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Moussavi, a déclaré que l’ambassadeur britannique Rob Macaire avait été convoqué afin de lui adresser des protestations.
Lors de la rencontre avec M. Macaire au ministère, les autorités iraniennes ont dénoncé l’interception du tanker comme inacceptable et ont appelé Londres à la libération immédiate du bâtiment, étant donné qu’il a été saisi à la demande des États-Unis, selon les informations actuellement disponibles. Insistant sur le fait que le pétrolier croisait dans les eaux internationales, Téhéran décrit l’action de la marine britannique comme de la piraterie et a souligné que la Grande-Bretagne n’avait aucun droit d’imposer ses propres sanctions unilatérales, ou celles de l’Union européenne, de façon extraterritoriale contre les autres pays.
« Cette façon de faire est absolument identique à la politique brutale des États-Unis contre laquelle les pays européens ont toujours protesté », ajoute le ministère iranien. Le communiqué ajoute qu’il a été remis à l’ambassadeur britannique des documents sur le pétrolier et sa cargaison montrant que l’acheminement du navire était parfaitement légal.
M. Moussavi a par ailleurs affirmé que la République islamique d’Iran utiliserait toutes ses capacités politiques et légales pour libérer ce pétrolier et faire valoir ses droits. Selon ce dernier, le gouvernement iranien avait communiqué à l’ambassadeur britannique les objections de la République islamique d’Iran à cette action pernicieuse. « Nous lui avons annoncé qu’il s’agissait d’une étrange innovation. Et puisque les sanctions qu’ils ont invoquées ne sont pas fondées sur les résolutions du Conseil de sécurité, l’Iran n’accepte pas un telle justification. »