Bien que l’armée américaine soit mieux équipée que celle de l’Iran, la destruction du drone Global Hawk de l’US Navy au-dessus du détroit d’Hormuz a montré que Téhéran pourrait toujours rendre difficile une guerre, même limitée, a indiqué le journal Washington Post.
Dans un article consacré aux réalités auxquelles les États-Unis feraient face lors d’une éventuelle guerre avec l’Iran, le journal américain a écrit : « La montée des tensions, qui, selon le président Trump, a mené les États-Unis au seuil d’un conflit ouvert avec l’Iran cette semaine, met en lumière une triste réalité à laquelle le Pentagone fait face depuis des années : alors que l’armée américaine est plus équipée que l’armée iranienne, Téhéran pourrait toujours mener une guerre qui, même limitée, serait douloureuse. »
Citant un rapport du Service de recherche du Congrès américain, publié le mois dernier, le Washington Post a estimé que l’armée iranienne comptait plus de 700 000 soldats, dont une armée conventionnelle d’environ 350 000 soldats. Cela ne tient pas compte du Corps des gardiens de la Révolution islamique, une force d’élite comprenant 125 000 soldats supplémentaires dans son armée et 20 000 soldats dans sa marine, précise-t-il.
Faisant allusion à la destruction jeudi matin par le CGRI d’un drone MQ-4C de classe Global Hawk de l’armée des États-Unis dans l’espace aérien iranien, le journal américain se basant sur un rapport publié en 2018 par le Centre des études stratégiques et internationales, a noté que les missiles balistiques et de croisière ainsi que la défense antiaérienne de Téhéran ne pouvaient « pas être ignorés ».
« Un haut responsable américain de la défense a déclaré vendredi que les navires accompagnant le porte-avions USS Abraham Lincoln seraient sur le point de frapper s’ils étaient convoqués », a écrit le Washington Post avant d’énumérer les navires — l’USS Bainbridge, un destroyer, et l’USS Leyte Gulf, un croiseur à missiles guidés — qui, selon le responsable, peuvent transporter des missiles Tomahawk.
Des responsables militaires américains ont refusé vendredi de dire si l’USS Lincoln et son groupe naval se préparaient à effectuer une opération ou si une frappe était imminente.
Le Washington Post a ensuite cité le lieutenant-colonel Earl Brown, un porte-parole de l’armée américaine, qui a prétendu que « le Commandement central américain conservait dans la région une capacité militaire solide lui permettant de faire face à toute crise ».
Quelles sont les armes iraniennes qui ont empêché les USA de frapper l’Iran ?
Le journal américain se penche dans la suite de son article sur la puissance balistique iranienne : « Parmi les armes que l’Iran possède, il y a des systèmes de missiles antiaériens tels que les S-300 iraniens (Bavar 373), qui peuvent cibler des objets à une altitude de 15 miles [soit environ 24 000 m, NDLR]. Téhéran possède également une flotte de plus de 300 avions de combat. »
C’est surtout la puissance du CGRI et des forces par procuration de l’Iran qui alarme les responsables américains, bien que l’armée US bénéficie selon eux d’une « suprématie » en ce qui concerne les équipements militaires, a conclu l’article du Washington Post.
Le CGRI a abattu jeudi au-dessus du détroit d’Hormuz un drone d’espionnage américain après qu’il eut ignoré quatre signaux d’alerte.
L’Iran a déclaré que le CGRI avait abattu le drone américain MQ-4C avec un système de défense antimissile 3-Khordad, capable de détecter et de suivre les cibles à une distance de 152 km et de les abattre à une distance de 48 km. Le système peut cibler les avions ennemis volant à une altitude de 81 000 pieds, soit environ 24 000 m.