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INSTEX : la Russie défendra les intérêts de l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les ministres français, britannique et allemand des Affaires étrangères lors de la réunion du Conseil européen le 13 mai 2019 à Bruxelles en Belgique. ©Reuters

Le président français Emmanuel Macron, présent à Bruxelles ce vendredi, a affirmé que "nous devons absolument éviter l'escalade" dans la crise entre les Etats-Unis et l'Iran. « J'invite toutes les parties à la raison, à la désescalade et maintenant à la discussion », a-t-il ajouté 24 heures après qu'un drone espion US a été abattu par les forces armées iraniennes dans le ciel du sud de l'Iran. Pour la Russie, la situation est au seuil de la guerre mais à Paris, on en est toujours à jongler avec les mots. Mercredi dernier, le conseiller de la présidence française, Emmanuel Bonne se trouvait à Téhéran pour tenter d'"apaiser les tensions".

Or ses efforts semblent avoir bel et bien échoué vu ce qui s'est passé le lendemain matin entre l'armée US et la Défense aérienne iranienne. Une dizaine de jours avant M. Bonne, le ministre allemand des Affaires étrangères Haiko MAss a été en Iran, là aussi pour ne rien offrir à Téhéran si ce n'est des mises en garde genre : « Les Etats-Unis se sont effectivement retirés de l'accord de Vienne et ont réimposé leurs sanctions à l'Iran mais tandis que pour les Iraniens, qu'ils y restent, sinon l'Europe aussi va rejoindre aux sanctions ». Or cette prise de position parfaitement symptomatique d'une Europe désormais inexistante est propre à alerter la Russie dont le président a dénoncé les politiques de sanctions américaines contre l'Iran, à l'origine d'un tournant particulièrement dangereux qui pourrait déboucher sur une escalade militaire dans le golfe Persique. Au contraire de l'Europe, Moscou a des idées concrètes et la volonté de les mettre en application. INSTAX, Russes et Chinois sont prêts à le prendre en main au grand dam des Européens. Ces derniers vont-ils une nouvelle fois s'éliminer de la course pour cause de suivisme envers les USA? 

La Russie a indiqué en tout cas qu'elle était disposée à "défendre les intérêts de l'Iran" dans les secteurs pétrolier et bancaire si le mécanisme européen visant à faciliter les échanges commerciaux avec l’Iran n'était pas mis en place.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déclaré que son pays aiderait l'Iran à vendre son pétrole si le mécanisme commercial de l'Union européenne n'était pas mis en place.

« La Russie est prête à aider l'Iran en matière de l’exportation de son pétrole et son secteur bancaire si le système de paiement européen INSTEX n'est pas lancé », a déclaré vendredi à l'agence Interfax le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Et de préciser : « Si l'Europe ne remplit pas ses obligations, la Russie aidera l'Iran sur les plans financier et pétrolier ».

Il a souligné que l'Iran devrait être en mesure d'exporter une quantité de son pétrole par rapport au volume vendu avant 2018. C'est une annonce bien significative de la part des Russes qu'on accuse régulièrement de se sentir soulagés à l'idée d'une élimination du pétrole iranien sur le marché. 

Le diplomate russe a également souligné que les États-Unis devraient réfléchir aux conséquences des mesures irrationnelles qu’ils adopteraient à l’encontre de l’Iran.

Les parties européennes à l’accord nucléaire de 2015 ont finalisé un canal de transactions visant à protéger les relations commerciales avec Téhéran contre les sanctions américaines, un canal qui n'en a que le nom. Ce canal de paiement serait basé à Paris, dans la capitale française, et géré par un expert bancaire allemand.

L’INSTEX est initialement destiné à être utilisé pour vendre des denrées alimentaires, des médicaments et des appareils médicaux à l’Iran, mais pour l'Iran il est hors de question de réduire l'accord de Vienne, à une sorte de mécanisme "pétrole contre nourriture". 

Malgré leurs promesses, les pays européens n'ont pas été en mesure de mettre en œuvre ce mécanisme financier et pratiquement il n'a eu aucun acquis. Ce mécanisme a d'ailleurs été lancé avec un capital initial de 3 000 euros.

L'Iran a cessé d'appliquer «certains» de «ses engagements» pris dans le cadre de l'accord international sur son programme nucléaire de 2015, en réponse à la dénonciation unilatérale de ce pacte par Washington et au refus des Européens d'accomplir leurs engagements. Téhéran s'apprête à renoncer à d'autres engagements si les Etats restés à l'accord ne trouvent pas de solution dans les deux semaines à venir pour alléger les lourds effets des sanctions américaines visant le pays notamment dans les secteurs pétrolier et bancaire.

Face à la perspective d'une escalade militaire, la Russie offre son initiative qui devrait toucher à la fois le secteur bancaire et pétrolier, ce qui contribuera effectivement à renforcer les liens de l'Iran avec Moscou voire Pékin, qui appelle lui aussi à une levée de l'embargo contre l'Iran. L'Europe se tire dans le pied encore une fois en choisissant de s'éliminer de la scène pour cause de soumissions aux diktats US et ce sont encore la Russie et la Chine qui en tirent profit, ajoute l'analyste iranien Hanif Ghafari. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV