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Rohani à la France: " un retrait iranien de l'accord de Vienne n'est dans l'intérêt de personne"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien, Hassan Rohani, reçoit les lettres de créances de l'ambassadeur français, Philippe Thiébauld, le 17 juin 2019/IRNA

Ce lundi, 17 juin, le président Rohani a reçu en audience le nouvel ambassadeur de France à Téhéran, M. Philippe Thiébaut qui lui a présenté ses lettres de créances. Il va sans dire que le ciel des relations franco-iranienne est loin d'être totalement dégagé, Paris s'obstinant à emboîter systématiquement le pas aux Américains. 

Le 6 juin, alors qu'il s'exprimait à l'occasion de l'anniversaire du débarquement US en Normandie, le président français a plaidé en faveur d'un "nouvel accord nucléaire", de "nouvelles négociations Iran-Etats-Unis" tout en exigeant que l'Iran cède à la fois ses "missiles" et renonce à ce que la France continue de qualifier de "rôle déstabilisateur iranien dans la région" et qui n'est en fin du compte le droit iranien à la souveraineté, et à l'indépendance. A Téhéran, ces propos ont été largement commentés comme le retrait quasi officiel de Paris d'un accord nucléaire dont il est lui-même le signataire. Les analystes y ont vu même un "vice à l'américaine" qui tend à se propager en France dont ni l'histoire ni la culture n'ont rien de commun avec les Yankees.

A l'ambassadeur Thiébault, le président Rohani a expliqué justement l'incongruité qu'il y a à ce que la France sacrifie son crédit, son image et surtout ses intérêts sur l'autel des intérêts US  : " L'Iran et la France ont défini ces dernières années un horizon bien clair pour l'avenir de leurs relations, ce qui exige une prestesse et une bien plus grande disponibilité à la mise en application des accords conclus". M Rohani a également rappelé au diplomate la patience stratégique dont a fait preuve l'Iran depuis le retrait américain de l'accord il y a un an, patience qui "répond aux appels sans cesse lancés en ce sens par la France et l'UE : " c'est une fort délicate situation, celle qui existe aujourd'hui. La France pourra accomplir son rôle dans le peu de temps qui reste et ce, pour sauver l'accord de Vienne. Car un retrait iranien de cet accord ne va ni dans l'intérêt de l'Iran, ni dans celui de la France, du Monde et de la région". Et le président d'ajouter : "la volonté iranienne consiste à préserver de bonnes relations avec Paris, à préserver l'accord nucléaire. Téhéran veut travailler avec Paris pour mieux assurer la sécurité et la stabilité de la région et lutter contre le terrorisme".

Reste à savoir si dans l'état des choses, cela est possible : " le blocus imposé aux denrées alimentaires ou aux médicaments, tel que le font les Etats-Unis, remettent non seulement en cause le droit international mais aussi les principes humanitaires. L'Amérique est en guerre contre tous les Iraniens", a fait remarquer le président. 

L'ambassadeur Thiébauld a transmis de son côté les "chaleureuse salutations" d'Emmanuel Macron à l'Iran en affirmant que Paris "est déterminé à développer ses relations avec Téhéran" dans tous les domaines. En qualité d'expert en nucléaire, Thiébauld a reconnu que "Téhéran a bien rempli ses engagements nucléaires" et que son pays, la France, "faisait tout pour que l'accord de Vienne", que soutient "la communauté internationale "ne s'effondre pas. Et puis il a dit que la France est bien inquiète de la montée des tensions dans la région tout en faisant part de la disponibilité de son pays à "parler avec l'Iran" de ce qui se passe dans la région. 

Les experts estiment eux que ce dialogue, "Paris devra peut-être l'engager d'abord avec le partenaire américain" 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV