Depuis que les États-Unis se sont mis à bombarder au phosphore blanc, les habitants de Deir ez-Zor pour mettre au pas la résistance tribale à l'occupation occidentale, aucun jour ne passe sans que des protestations anti-US n'aient lieu à l'est de la Syrie. Des milliers de Syriens de Deir ez-Zor, province pétrolière et largement convoitée par l'Amérique, appartiennent aux tribus qui n'acceptent pas en effet une mainmise US qui plus est, est de nature militaire. Surtout après des crimes de guerre largement commis par les militaires américains et leurs supplétifs de Daech dans le camp d'al-Rukban à al-Tanf. Or, cet état de chose est de plus en plus intolérable pour une Amérique qui se voit encerclée en Syrie par l'armée syrienne et en Irak, par les Hachd al-Chaabi. Que faire? Le énième stratagème des États-Unis consisterait à mettre à grand profit les pétrodollars saoudiens pour soudoyer les tribus de Deir ez-Zor.
Ce faisant, le Pentagone espère que Riyad réussira là où les FDS ont échoué. En effet, les habitants de Deir ez-Zor envoient dos à dos les Américains et leurs supplétifs des FDS. L'émissaire de Riyad vient donc de débarquer à l'est de l'Euphrate pour convaincre, aux côtés des Américains, les tribus de la province à soutenir les Forces démocratiques syriennes. Comment? en apaisant d'abord les protestations populaires et dans un second temps, en mobilisant la population contre l'armée syrienne et ses alliés.
Le ministre délégué saoudien aux Affaires du golfe Persique s’est entretenu, vendredi 14 juin, avec certains chefs des tribus arabes et kurdes de la province de Deir ez-Zor dans l’est de la Syrie, annonce ainsi la chaîne d’information qatari Al-Jazeera citant des sources "bien informée" sur le terrain. Ces sources ont précisé que le ministre délégué saoudien Thamer al-Sabhan a rencontré, vendredi, des représentants des tribus arabes ainsi que des responsables du "Conseil civique de Deir ez-Zor " tout comme des commandants des Forces démocratiques syriennes (FDS). Histoire de réconcilier les tribus et les FDS. Et comme par hasard, la réunion s’est déroulée non loin de la zone qui abrite le champ pétrolier d’al-Omar dans la banlieue de Deir ez-Zor. Un champ pétrolier dont le pétrole est trafiqué par les Américains. Étaient présents à cette réunion, l’ex-secrétaire d’État adjoint Joël Rubin et l’ex-ambassadeur américain à Bahreïn William Robak. Figurait à l'ordre du jour des débats, davantage de soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS).
La chaîne d’information saoudienne Al-Arabiya a, elle aussi, confirmé la nouvelle et précisé que la réunion portait "sur la lutte contre Daech" et "les modalités permettant d’empêcher un nouveau retour des membres de ce groupe" ainsi que sur le soutien à "apporter au Conseil civique de la province de Deir ez-Zor."
En termes plus clairs, les Américains comptent, à l'aide de l'argent saoudien, à s'implanter définitivement à l'est, sous prétexte d'avoir à protéger les tribus qui leur sont hostiles à un retour des terroristes.
L’un des représentants d’"Ahrar al-Charkiya", une milice affilié à l’Armée syrienne libre (ASL), Ziad al-Khalaf est allé de son commentaire : "Thamer al-Sbahan s’était rendu à Deir ez-Zor pour sauver les FDS contre lesquelles des manifestations se déroulent régulièrement dans la banlieue de Deir ez-Zor. Al-Sabhan a tenté de soudoyer les représentants des tribus de la province, en leur versant des sommes d'argent pour les convaincre de soutenir les FDS, a informé Ziad al-Khalaf.
Ce déplacement en Syrie de Thamer al-Sabhan n’est pas le premier du genre. En octobre 2017, des sources locales ont annoncé qu’al-Sabhan s’était rendu à la banlieue de Raqqa dans le nord de la Syrie pour rencontrer des personnages importants de cette région et des membres du "Conseil local", lié aux Kurdes. Était alors présent à cette réunion, Brett McGurk, représentant des États-Unis à la coalition soi-disant anti-Daech.
En mai 2018, des sources locales ont annoncé à Al-Jazeera qu’un certain nombre de militaires saoudiens, émiratis et jordaniens avaient visité une base militaire de la «Coalition anti-Daech US» à Aïn al-Arab dans le nord de la Syrie.
L’agence de presse turque, Anadolu, a révélé de son côté que ce rassemblement avait comme mission de former des brigades arabes sous le drapeau des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Sabhan a-t-il réussi à Raqqa? Rien n'est moins sûr. Raqqa échappe au contrôle américain et occidental et la population refuse de se soumettre. Rien ne dit qu'il n'en sera pas de même à Deir ez-Zor. Une forte résistance anti-US s'amplifie à Deir ez-Zor. Les FDS attaquent régulièrement les habitants de cette province surtout à chaque fois que ces derniers hissent le drapeau national et manifestent contre les occupants américains.