Alors que les marins iraniens repêchaient, jeudi 13 juin, les membres de l’équipage de deux super-pétroliers en mer d’Oman, ils découvrent une mine non-opérée collée en dessous de la coque de l’un des deux bâtiments.
Des commandos spéciaux iraniens ont été dépêchés sur place pour neutraliser l’engin. Une fois neutralisée la mine a été transférée en Iran pour une enquête plus approfondie alors qu’à peine deux semaines plus tôt, des Américains et leurs alliés menaient dans cette même zone des exercices de minage et de déminage.
Peu de temps après cette opération de neutralisation et d’évacuation, une vidéo a commencé à faire le tour des médias mainstream, accusant l’Iran d’avoir miné les pétroliers !
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Le concert de calomnie a aussitôt gagné la sphère des officiels Américains : le secrétaire d’État, puis celui à la Défense et enfin Donald Trump, lui-même, ont accusé l’Iran d’avoir planifié la double attaque de jeudi en se référant à la vidéo, qui, très curieusement, suscite chez tout observateur averti la question suivante : si l’Iran est l’auteur de l’attaque, comment se fait-il qu’il est le premier à voler au secours de l’équipage des deux pétroliers ?
Pour plus d’une analyse, l’attitude américaine dans cette affaire est suspecte. Tout se passe comme si la découverte de la mine, sa neutralisation puis son évacuation en Iran inquiétaient certains milieux aux États-Unis, car qui croirait que les Américains qui possèdent des dizaines de bases dans la région, et qui ont sous la surveillance satellitaire le moindre agissement naval auraient raté une opération de sabotage d’une si grande envergure. Une opération que CNN attribuait à l’explosion des mines tandis que Reuters mettait sur le compte des torpilles. Il est bien difficile de croire que les satellites américains puissent avoir loupé une si belle occasion de jeter l’Iran à la vindicte publique si les « hommes grenouille iraniens » comme laisse supposer certaine presse outre-Atlantique et israélienne, avaient effectivement miné les super pétroliers.
De quoi a peur l’Amérique ? Selon les experts, l’engin découvert par les forces navales iraniennes risque de s’avérer bien compromettant pour les vrais auteurs des attaques en mer d’Oman. Cette pièce à conviction risque aussi de permettre aux enquêteurs iraniens de remonter le fil et de mettre la main sur les auteurs des explosions de Fujaïrah le 12 mai. La hâte avec laquelle le président américain et ses lieutenants ont pointé de doigt l’Iran en dit long sur les dessous des attaques qui visent le transit libre de l’énergie dans le golfe Persique.