C'est extraordinaire : alors que les Etats-Unis comptent toujours déclencher une guerre en bonne et due forme entre la Chine et l'Inde, en en tirant un maximum de profit dans une région stratégique comme l'océan Indien, les choses commencent à aller dans un sens totalement inverse. Depuis la réélection de Modi à la tête du gouvernement indien, et les vœux du président chinois à l'occasion de cette réélection, les milieux américains sentaient le danger s'approcher. La Chine et l'Inde se resserront les coudes et s'allieront à la Russie pour le grand malheur des Etats-Unis d'Amérique. Voilà qui est chose faite. Un nouveau mécanisme sino-russo-indien vient de voir le jour pour faire face à la politique commerciale des Etats-Unis. Et le commerce est un prélude à l'élargissement des coopérations dans d'autres domaines.
« Lors du Sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), les 13 et 14 juin, les dirigeants indien, russe et chinois ainsi que d’autres États membres, peuvent proposer un «nouveau type» de système commercial multilatéral fondé sur des règles, a rapporté lundi le quotidien indien The economic Times citant des sources bien informées. L'OCS reste une structure à vocation largement eurasiatique où prend part l’Iran en tant que membre observateur. Un statut qui vu l'alliance de plus en plus renforcé de l'Iran avec l'axe sino-russe devrait évoluer vers une totale adhésion. Surtout que la Russie est désormais pour.
« La question de la pleine adhésion de l’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai proposée par Moscou est à l’ordre du jour et il n’y a pas d’opposition à cet égard », a déclaré le représentant du président russe auprès de l’OCS.
Les dirigeants de 11 pays, dont le Tadjikistan, la Russie, la Chine, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, l’Inde et le Pakistan, ainsi que l'Iran se retrouveront les 13 et 14 juin à Bichkek au Kirghizistan pour assister à une réunion de l'OCS.
La poursuite de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et son impact sur l’économie mondiale feront partie de principaux sujets à débattre.
La Chine s’est tournée vers l’Inde, la Russie et d’autres pays membres de l’OCS pour s’unir contre les politiques économiques américaines. Au cours du Sommet de l’OCS, les dirigeants indien, russe et chinois pourraient appeler à une "résistance commune" à toute manifestation de discrimination unilatérale, et à une coopération active en vue de former une nouvelle économie mondiale, libérée de l'omnipotence du dollar et renforcer un système commercial multilatéral inclusif, transparent, non discriminatoire et fondé sur des règles. Les efforts conjoints de l'Iran, de la Chine et de la Russie pour dédollariser leurs échanges commerciaux et contourner les sanctions américaines illustrent à merveille cet effort d'union.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi devrait s’entretenir avec des dirigeants de la Chine, de la Russie et d'autres pays d'Asie centrale en marge de l’OCS.
Auparavant le président américain, Donald Trump avait menacé que l'Inde perdrait ses privilèges commerciaux avec les États-Unis en tant que bénéficiaire du Système de préférences généralisées (SPG), s'il continuait ses coopérations avec la Chine et la Russie.
« J'ai déterminé que l'Inde n'avait pas assuré aux États-Unis qu'elle fournirait un accès équitable et raisonnable à ses marchés », avait prétendu Trump qui n'apprécie guère l'insistance de l'Inde à poursuivre ses achats en pétrole iranien et ce, malgré les sanctions US.
Le programme SGP a été mis en place il y a plus de 40 ans, en 1976, afin, prétendent les Américains, de promouvoir la "croissance économique" des pays en développement, en "permettant l'exportation de certains produits de ces pays vers les États-Unis en franchise de droits". Mais dans les faits, ce programme souffre de beaucoup d'incohérences.
Le gouvernement indien a exprimé sa déception quant à la décision de Trump de mettre fin à l'exemption commerciale de 1976, qui permettait à l'Inde d'exporter ses produits aux États-Unis sans payer d'impôts.
Selon les économistes, la guerre commerciale menée par les États-Unis est sans aucun doute une action irresponsable qui nuit plus de plus à l'économie américaine que tout autre pays.